dimanche 11 juin 2017

SAINT LAURENT de Bertrand BONELLO (FR-2014)


Saint Laurent est un film biographique français écrit et réalisé par Bertrand Bonello, sur la vie d’Yves Saint Laurent, le célèbre couturier français. Le film de Bonello est sorti en 2014, quelques mois seulement après un autre biopic, consacré à Yves Saint Laurent, par Jalil Lespert (Yves Saint Laurent). Le film de Bonello traite surtout de la période 1967-1976. C’est Gaspard Ulliel qui incarne le créateur.

Bien que le film ait été sélectionné pour représenter la France à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère lors de la 87e cérémonie des Oscars en 2015, il n'a pas été nommé. Par contre, il a été 10 fois nommé aux César du cinéma 2015.

Synopsis

Le film traite principalement de la période 1967-1976, période « sombre » de la vie d'Yves Saint Laurent au cours de laquelle il a traversé des moments de doute professionnel qui sont allés de pair avec des problèmes affectifs, en particulier dus aux relations compliquées qu’il avait avec le dandy Jacques de Bascher alors qu’il partageait déjà sa vie avec Pierre Bergé. Le film se concentre sur ses méthodes de travail, sa rencontre avec ses deux muses, Loulou de la Falaise et Betty Catroux, les excès de ses nuits durant lesquelles le couturier sort beaucoup, mais surtout sur l'isolement quotidien et la pression exercée sur Saint Laurent.

Bonello résume ainsi la ligne directrice du film « Nous n'étions pas intéressés à montrer comment Yves Saint Laurent est devenu un génie. Nous voulions montrer ce que cela lui a coûté chaque jour d'être qui il était, et c'est pourquoi, au début du film, il est déjà une star ».
Le film n’a pas bénéficié de l’aval de Pierre Bergé, à la différence de celui de Lespert, à qui il avait ouvert les archives Saint Laurent. L'époque abordée dans Saint Laurent est moins étendue que dans le film de Lespert qui commence avec son adolescence à Oran.   

Mon opinion sur ce film

Ayant choisi d’aller voir le film de Jalil Lespert un peu par hasard, je n’avais pas vu celui-ci et j’ai profité de son passage à la télévision pour rattraper mon retard. Quelle déception ! J’ai mille fois préféré le film de Lespert, non seulement à cause de sa distribution (à part Gaspard Ulliel), mais surtout pour sa réalisation. A vrai dire, j’ai détesté le film de Bonello, brouillon, tombant constamment dans la facilité et les outrances. Là où Lespert nous présente avec sensibilité un personnage fragile et torturé, en doute permanent, qui arrive à nous émouvoir, Bonello, en appuyant sur ses travers, nous le rend insupportable et souvent à la limite du ridicule. Je ne suis pas loin de penser, comme Pierre Bergé, qui n’a pas autorisé ce film, l'a déclaré, qu’il est « homophobe et méchant ».
En ce qui concerne la distribution, à part Gaspard Ulliel, qui n'est pas moins bon que Pierre Niney, déjà excellent dans le film concurrent, il campe un Yves Saint-Laurent très crédible, mais aucun des autres acteurs n'est à la hauteur : Jérémie Renier campe un Pierre Bergé bien moins réussi que Guillaume Galienne, et Louis Garrel, que j’aime bien par ailleurs, mais dont le défaut est de toujours en faire des tonnes, s'en donne ç coeur joie dans le rôle de Jacques de Bascher. Quant à la distribution des actrices, à part peut-être Léa Seydoux, dans le rôle de Loulou de la Falaise, elles sont interchangeables. Bref, il n’y a pas photo : malgré les critiques qu’on peut lui faire (et il y en a !), le film de Lespert est, sans contestation possible, bien au-dessus que ce dernier. Alors, si vous devez en voir un (car deux biopics c'est beaucoup trop), regardez plutôt le Yves Saint Laurent de Lespert que le pitoyable Saint Laurent de Bonello. Dommage pour Ulliel qui tenait là un de ses meilleurs rôles et qui aurait pu être excellent avec un autre scénario et un autre réalisateur. 

2 commentaires:

  1. Bonsoir Roland, j'avais été perturbée par certaines scènes crues et puis le chien qui avale les médicaments et en meurt, j'ai trouvé cela épouvantable. Quant Helmut Berger, no comment! Cela m'a fait beaucoup de peine. Bonne soirée.

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  2. Je vois que nous sommes une fois de plus sur la même longueur d'ondes. Comme je le dis, j'ai moi aussi détesté ce film brouillon qui choisit de nous montrer avec complaisance tous les travers du personnage là où Jalil Lespert nous en montrait la fragilité avec beaucoup de sensibilité. Bien entendu, les scènes crues m'ont aussi gêné, d'autant qu'elles ne sont pas indispensables et n'apportent rien au récit.

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