vendredi 30 janvier 2015

LE CLIENT film de Joel Schumacher (USA - 1994)


Le Client (The Client) est un film américain réalisé par Joel Schumacher, sorti en 1994 et basé sur le roman éponyme de John Grisham.

Synopsis

 Mark Sway (Brad Renfro) et son frère cadet Ricky (David Speck) sont élevés par leur jeune mère célibataire complètement dépassée. Ils vivent pauvrement dans une caravane et, dans la journée, les enfants sont livrés à eux-mêmes. Alors que Mark a chipé des cigarettes à sa mère pour aller les fumer en cachette dans la forêt près de chez eux, une voiture s'arrête et un homme obèse tente de se suicider en s'enfermant dans l'habitacle après l'avoir relié au pot d'échappement du véhicule. L'homme, un avocat du nom de Jérôme Clifford est venu de Louisiane pour mettre fin à ses jours afin d'échapper à la vengeance d'un petit malfrat, Barry Muldano, que l'on surnomme "le boucher" (en anglais "the Blade", la lame, car il aime longuement torturer ses victimes en les charcutant au couteau avant de les tuer). L'avocat, qui a défendu Muldano, se sait menacé par ce dernier car il connaît l'endroit où le tueur a enterré une de ses célèbres victimes, un sénateur.

Pour son malheur et celui de sa famille, le jeune Mark se laisse entraîner par sa témérité et il débranche une 1ère fois le tuyau du pot d'échappement dans le but d'empêcher le gros homme de se suicider. Mais celui-ci le surprend, il l'entraîne avec lui dans la voiture et veut qu'il meure avec lui. Cependant, comme il est saoul (il a bu 3 bouteilles de whisky), Mark parvient à lui échapper et à rejoindre son frère, paralysé par la peur. Mais il ne peut empêcher l'avocat de se suicider à quelques mètres d'eux en se tirant une balle dans la bouche. Ricky, qui a assisté à la scène est en état de choc. A l’hôpital, on décèle chez lui un choc post-traumatique.

Pendant ce temps, on voit débarquer dans une limousine d'une taille extraordinaire le "Révérend" Roy Foltrigg (Tommy Lee Jones), un District Attorney (équivalent de notre procureur) venu de Louisiane avec toute sa cour pour enquêter sur le meurtre du sénateur. Convaincu que l'avocat a parlé à Mark avant de mourir, il essaie d’intimider le jeune garçon pour l’obliger à parler.

Mais Mark est coriace et, s'échappant de l'hôpital où il se sent menacé, il recrute une avocate a priori inexpérimentée et qui a eu des problèmes avec l'alcool, Reggie Love (Susan Sarandon) pour le défendre contre toute sa fortune, c'est à dire 1 dollar. Il devient donc son "client" (d'où le titre du film, Mark ne supportant pas qu'on le désigne au tribunal sous le nom de « l'enfant » mais exigeant qu’on le considère comme un "client" comme un autre). Mark a bien choisi en s’adressant à Reggie car elle est aussi coriace que lui et, ensemble, ils résisteront à la pression du "Révérend", de tout le système judiciaire et policier américain mais aussi de la mafia afin d’obtenir que Mark et sa famille bénéficient du statut de "témoin protégé" qui consiste aux Etats-Unis en un changement complet d'identité et d'Etat.

Mon opinion sur ce film  
 
J'avais ce film en cassette et je ne l'avais pas encore regardé car, depuis l'arrivée des DVD, j'ai fait comme beaucoup : j'avais injustement remisé mes cassettes VHS.

Le film date de 1994 mais, mis à part la manière de s'habiller et les coiffures qui vieillissent très mal au cinéma, il s’agit d’un excellent thriller basé sur un très bon polar signé John Grisham, dont beaucoup d'autres livres (La firme, L'affaire Pélican, etc.) ont inspiré les scénaristes.

Mais je voudrais surtout vous parler de ce film pour la prestation de son acteur principal, le petit garçon qui joue le rôle de Mark Sway, Brad Renfro, le "client" de l'avocate Reggie Love (Susan Sarandon, parfaite elle aussi). Cet acteur avait à l'époque 11 ans et il est, dans ce film, comme beaucoup de jeunes acteurs, éblouissant de naturel.


Ce film, au schéma hyperclassique, est un thriller efficace mais il vaut surtout, comme je l'ai dit, par le jeu extraordinaire de Brad Renfro. Ce jeune acteur, dont c'est sans conteste le meilleur film, a eu un destin tragique puisqu'après une carrière chaotique, il est tombé dans l'addiction de l'alcool et de la drogue et il est mort en 2008 d'une overdose à l’âge de 25 ans après une éblouissante carrière (pas moins de 25 films, soit autant que d'années de sa courte vie) !

Dans le même esprit, voir aussi :


mercredi 28 janvier 2015

UN CONTE DE NOËL d'Arnaud Desplechin (FR-2008)



Un conte de Noël est un film français d'Arnaud Desplechin tourné en 2007, à Roubaix. Il réunit Catherine Deneuve, Mathieu Amalric, Emmanuelle Devos, Jean-Paul Roussillon, Chiara Mastroianni, Anne Consigny et Melvil Poupaud. Le film a été présenté parmi les films en compétition lors du Festival de Cannes le 16 mai 2008.

Synopsis

Abel (Jean-Paul Roussillon) et Junon (Catherine Deneuve) Vuillard sont un couple uni et encore amoureux l'un de l'autre malgré les épreuves de la vie. Suite à un malaise, les médecins diagnostiquent chez Junon un lymphome grave que seul peut combattre une greffe de moelle osseuse. Le premier enfant du couple, Joseph, était mort de la même maladie. Les Vuillard avaient cependant tout fait pour le soigner, y compris concevoir deux autres enfants : Elisabeth (Anne Consigny), qui s'était rvélée non compatible, puis, Henri (Mathieu Amalric), qui avait été conçu comme ce qu'on appelle de nos jours d'un mot épouvantable, un "bébé-médicament" avant la lettre. Mais, bien qu'Henri soit compatible avec son jeune frère, les techniques de l'époque (les années 60) n'étant pas aussi évoluées que de nos jours, le petit Joseph était malgré tout mort à l'âge de 6 ans. Le couple avait cependant surmonté son drame et avait encore eu un enfant, Ivan (Melvil Poupaud). A l'adolescence, ils avaient craint pour Ivan qui avait un comportement fantasque à la limite de la schizophrénie, comportement qui se retrouve aggravé chez Paul (Emile Berling), le fils adolescent d'Elizabeth et de Claude. Élizabeth n'avait cependant jamais vraiment pu surmonter la mort de son aîné Joseph et reproche inconsciemment à Henri ne n'avoir pas pu le sauver.

Le film commence au tribunal de commerce où, Henri, suite à la faillite de son théâtre, va être condamné et entraîne dans sa ruine son père qui s'est porté garant pour lui. In extremis, Elisabeth intervient pour racheter ses dettes et éviter à ses parents de devoir vendre leur maison et leur entreprise mais elle fait jurer à toute la famille qu'ils couperont désormais les ponts avec Henri.
 La maladie de Junon change tout car la famille doit se rassembler autour d'elle pour trouver coûte que coûte un donneur compatible. Les examens reçus, seuls Paul, qui est très jeune et a des problèmes psychologiques, et Henri, s'avèrent compatibles.

Il est donc décidé de passer outre le "bannissement" d'Henri et de se retrouver tous à Roubaix à l’occasion de Noël auprès de Junon et d'Abel. S'y ajoute Simon, un cousin orphelin adopté depuis l'enfance.

On imagine l'ambiance lorsque tous se retrouvent et surtout lorsqu'Henri se présente enfin avec son amie Faunia, apportant avec lui tout le poids des tensions familiales, des non-dits, des jalousies larvées...

Réception et critiques

Le film a réalisé 548 033 entrées en France au cours de son exploitation en salles et un total de 665 050 spectateurs en Europe, dont notamment 34 366 entrées en Italie, ce qui a constitué un très bon succès auprès du public pour un film d'auteur. Les résultats d'exploitation du film aux États-Unis, qui fut projeté initialement sur sept puis trente-six écrans au niveau national (avec un pic fin décembre de 47-48 écrans), durant la période allant de mi-novembre 2008 à fin janvier 2009, ont réalisé un total de plus de 1 million de dollars de recettes de 1 060 602 et presque 2 millions au Canada, ce qui constitue le meilleur succès, à ce jour, du réalisateur sur le continent nord-américain.

Globalement le film obtient dans les agrégateurs de critiques cinématographiques anglophones, 87 % de jugements favorables, avec un score moyen de 7,5⁄10 sur la base de 114 critiques collectées sur le site Rotten Tomatoes. Sur le site Metacritic, il obtient un score de 84⁄100, sur la base de 32 critiques collectées. Enfin, sur l'Internet Movie Database, basé sur les votes du public, il obtient une note de 7,1⁄105.

Récompenses

Bien que le film ait été présenté en compétition au Festival de Cannes 2008, il n'a pas obtenu de prix. A titre personnel Catherine Deneuve a obtenu  le Prix du 61ème Festival de Cannes pour l'ensemble de sa carrière (conjointement avec Clint Eastwood) : lors de la remise du prix, elle a remercié spécifiquement Arnaud Desplechin et a salué ses partenaires dans le film Un conte de Noël, en particulier Mathieu Amalric et Jean-Paul Roussillon.

Les critiques

 - Les critiques de la presse (4,4/5)

Globalement, le film a été encensé par les critiques professionnels, de "Charlie Hebdo" (« Fascinante est la virtuosité, l'élégance surtout, avec laquelle Depleschin orchestre cette tragédie légère, fausse sarabande bergmanienne (...) ") au Journal du Dimanche ( "Un grand film plein d'humour et de drames, foisonnant de personnages et portés par des acteurs et des dialogues étourdissants"), en passant par Le Figaro ("Un désordre puissant, ironique, affectueux, porté par des comédiens formidables"). Les critiques négatives se comptent sur les doigts de la main : Paris-Match ("Le film nécessite un temps de chauffe...", 20 minutes (" le film souffre des défauts de ses qualités car l'ensemble se révèle artificiel comme un tantinet poseur."), le plus méchant étant Chronic'Art : "Monstrueusement volontariste, scolaire, salonnard (...), un monstre cinématographique de froideur, d'ennui, d'esbroufe, de tristesse rance."

 - les critiques des spectateurs sont nettement moins positives (3,2/5) :

 "Une réalisation finalement assez académique..." Certains n'y allant pas avec le dos de la cuillère : "Un film ennuyeux à mourir, une autre excellente démonstration de masturbation intellectuelle et de snobisme cinématographique agaçant. Je le déconseille vivement" ou,  avec une analyse plus subtile qui montre un fin connaisseur du cinéma : "L'allongement de l'exposition, bien que particulièrement gênante, n'est cependant pas dénuée d'intérêt et permet d'installer le spectateur, de le mettre réellement au cœur de cette famille. La réalisation et les plans d’Arnaud Desplechin, bien que très intéressants, paraissent extrêmement académiques. Ces derniers manquent un peu de style et de personnalité, sans aller jusqu'au plat total. Car en effet, les idées sont présentes et tout de même appliqués, avec plus ou moins de réussite. Au final, on déplore devant Un conte de Noël, film français assez intéressant, des lacunes dans le rythme et un manque de personnalité."

Ma critique sera encore plus sévère :

Je rejoins assez bien la critique de Chronic'Art dont je retiens les termes "ennui, tristesse rance". Si je ne dénie pas à ce film tout intérêt (Catherine Deneuve est, comme (presque) toujours parfaite (c'est à dire qu'elle est Catherine Deneuve !), le scénario m’a paru horriblement alambiqué, confus, les situations tordues, les dialogues insupportablement poseurs (mais chapeau bas aux acteurs qui ont eu à les dire, en particulier à Mathieu Amalric qui a dû passer des nuits blanches à les retenir), le côté artificiel de tout cela m'a trop rappelé d'autres films français que j'ai détestés pour leur côté pédant et bavard, leur nombrilisme et, en fin de compte, le terrible ennui qu'ils dégagent. Pourtant, le cinéma français est tout à fait capable, quand il reste simple et sincère, et ne cherche pas à nous "prendre la tête", d'être bon, voire excellent : en témoignent les quelques (trop) rares films que j'ai récemment vus et cités dans ce blog mais, il est vrai, qui n’ont pas la prétention d'être des « films d’auteur ». Je pense en particulier à :

INVINCIBLE film d'Angelina JOLIE (USA-2014)


Invincible (Unbroken) est un film biographique américain produit et réalisé par Angelina Jolie, sorti en 2014. Le scénario est basé sur le livre « Unbroken: A World War II Story of Survival, Resilience, and Redemption » (2010) de Laura Hillenbrand, consacré à la vie de l'athlète olympique Louie Zamperini (1917–2014).

Résumé

Pendant son adolescence, Louie Zamperini, fils d’immigrés italiens, est entraîné par son frère aîné, Pete, et devient un sportif de haut niveau, ce qui lui permettra d'obtenir une 8ème place remarquée au 5000 mètres lors des Jeux Olympiques de 1936 à Berlin, où il sera félicité par Hitler.

Peu après, il s'engage dans l'US Air Force. En 1942, pendant la Seconde Guerre mondiale, son avion est victime d'un crash en plein océan Pacifique. Seuls trois membres d’équipage survivent, mais c’est pour subir un véritable calvaire. Pendant 47 jours, ils vont dériver, sans eau ni nourriture, en proie à la soif, aux requins et, alors qu’ils se croyaient sur le point d’être secourus, au mitraillage d’un avion japonais qui tue l’un des trois rescapés. A bout de force et d’espoir, ils sont capturés par un bateau militaire japonais et envoyés dans le camp d’Ōmori, dans les environs de Tokyo. Pour leur malheur, ce camp est dirigé par un jeune caporal sadique, Mutsuhiro Watanabe, surnommé « The Bird » (l’oiseau). Ce militaire aigri, jaloux des hauts faits de Louie Zamperini comme athlète olympique, le prend en grippe dès le premier jour de son arrivée et en fera son bouc émissaire, le soumettant à d’incessants mauvais traitements. Vers la fin de la guerre, Watanabe est muté dans un autre camp et les prisonniers s’en croient libérés. Malheureusement pour eux, avec la défaite imminente des Japonais, ils sont transférés dans un camp de travail plus au Nord où les prisonniers extraient du charbon. Les conditions sont encore plus effroyables que dans le camp précédent, le froid en plus. Par malchance, Louie y retrouve son tortionnaire, dont la cruauté et la hargne à son égard ont encore grandi.

La reddition du Japon intervient in extremis avant que tous les prisonniers du camp ne soient exterminés par leurs geôliers.

Revenu à la vie civile, Louie Zamperini est rapatrié aux Etats-Unis où il retrouvera sa famille. De nombreuses années plus tard, à l’âge de 81 ans, il portera la flamme olympique lors des Jeux Olympiques de Tokyo de 1998, réalisant ainsi son rêve et, en 2005, il put visiter le stade olympique de Berlin où il était arrivé 8ème lors des Jeux de 1936.   

Louie Zamperini a pu voir le film qui lui était dédié peu de temps avant sa mort, le 2 juillet 2014. 

Autour du film

L'adaptation cinématographique de la vie de Louie Zamperini avait été envisagée dès les années 1950 par Universal Studios, avec Tony Curtis dans le rôle du sportif-héros de guerre. Des années plus tard, Nicolas Cage s’intéressa à nouveau à cette extraordinaire destin. Mais ce n'est qu'en 2011 que le projet se concrétisa avec l'achat des droits du livre « Invincible : une histoire de survie et de rédemption » de Laura Hillenbrand par Universal. Alors que Francis Lawrence était pressenti comme réalisateur, Angelina Jolie montra son intérêt pour cette histoire « d'héroïsme, d'humanité, de foi et de courage ». Cette dernière avait eu l’occasion de rencontrer Louis Zamperini, qui habitait près de chez elle et s’était passionnée pour son histoire. Ce dernier expliquera à son sujet : « Angelina est devenue une personne importante dans ma vie. Elle sait ce qu’elle veut et ce qu’elle fait et je lui fais confiance à 100 %. Je suis persuadé qu’Invincible sera un film formidable ». Une première version du script fut écrite par Richard LaGravenese et William Nicholson. Après l'arrivée d'Angelina Jolie comme réalisatrice, les frères Joel et Ethan Coen furent engagés pour réécrire le scénario initial. C’est finalement Angelina Jolie qui l’emporta. Invincible est son 2ème film en tant que réalisatrice (après Au pays du sang et du miel, 2012, qui se déroule pendant le siège de Sarajevo en 1990).

Mon opinion sur ce film

Certes, l’histoire de Louie Zamperini (incarné dans le film par Jack O'Connell), se prêtait à la réalisation d’un film car elle comportait tous les ingrédients qui peuvent séduire le public : enfance pauvre, obstination, destin hors du commun, courage, héroïsme…

Mais, personnellement, je n’ai pas été séduit par ce film, à la réalisation honnête mais avec d’insupportables longueurs, en particulier avec deux séquences interminables : celle du naufrage et celle des deux camps successifs où rien ne nous est épargné des mauvais traitements auxquels sont soumis les prisonniers. Et, curieusement, alors que beaucoup de scènes sont à la limite du supportable, j’ai ressenti davantage de dégoût que d’émotion tout au long de la projection.   

dimanche 25 janvier 2015

UNE MERVEILLEUSE HISTOIRE DU TEMPS film biographique de James Marsh (GB-2014)


Une merveilleuse histoire du temps (The Theory of Everything : La théorie du tout) est un film britannique réalisé par James Marsh, sorti en 2014. Il s’agit d’un biopic inspiré de la biographie du grand physicien anglais Stephen Hawking, basé sur la biographie « Travelling to Infinity: My Life with Stephen» écrites en 2008 par son ex-femme, Jane Wilde.

Le titre en français fait référence à l'ouvrage-phare de vulgarisation écrit par Hawking en 1988, Une brève histoire du temps.  Le titre original, The Theory of Everything, est un clin d'œil à ce que les physiciens appellent « la théorie du tout » qui unifierait hypothétiquement l'ensemble des règles de la physique moderne, notamment celles de l'astrophysique (l'infiniment grand) avec celles de la physique quantique (l'infiniment petit).

Résumé

Le film commence en 1963 à Cambridge, où Stephen Hawking est étudiant. Il a alors 21 ans. On le voit tomber amoureux pour celle qui deviendra sa femme, Jane, et les premières attaques de la maladie, une sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie neurodégénérative touchant les neurones moteurs mais épargnant les fonctions cognitives. 

Lors du diagnostic, les spécialistes ne lui donnaient que deux ans à vivre. Grâce à l’amour indéfectible, au courage et à la résolution de Jane, qu’il épousa tout en connaissant l'avenir terrible qui les attendait, ils entament ensemble un combat courageux pour repousser l’inéluctable. Grâce au soutien de Jane, Stephen terminera brillamment son doctorat. Devenu professeur à Cambridge, Stephen va s’attaquer aux recherches sur ce qu’il a de plus précieux : le temps. Alors que son corps se dégrade, son cerveau fait reculer les frontières les plus éloignées de la physique. Bien que la maladie ait inflexiblement continué ses ravages, Stephen Hawking a poursuivi ses recherches Grâce à un ordinateur à commande vocale spécialement mis au point pour lui, Stephen Hawking va écrire et publier en 1988 « Une brève histoire du temps », un livre qui, malgré son haut niveau scientique, deviendra un bestseller mondial (traduit en 37 langues, ce livre a été vendu à ce jour à plus de 10 millions d'exemplaires). A 72 ans, bien que terriblement atteint sur le plan physique, Hawking est toujours en vie et reste l’un des plus grands cerveaux scientifiques de notre époque.

Mon opinion sur ce film : Une leçon de vie hors du commun

Il fallait être gonflé pour oser réaliser un film sur une histoire aussi douloureuse et surtout le faire avec autant de finesse et d'élégance. James Marsch, peu connu par ailleurs, a réussi un tour de force de nous révéler le destin sans équivalent du grand astrophysicien Stephen Hawking, nous rendant sa pensée aussi accessible que possible, sans rien nous cacher des terribles ravages de l'implacable maladie qui l'atteignit alors qu'il était étudiant à Cambridge.

Cette réussite a été rendue possible par le talent d'Eddie Redmayne qui est parvenu à rendre crédible sa transformation, du corps du jeune homme en parfaite santé, bringueur et fantaisiste des débuts, à celui, déformé et torturé par la maladie qui devait être celui de Stephen Hawking par la suite.

Cette prestation éblouissante n'aurait sans doute pas suffi à la réussite du film si les autres acteurs (en particulier l'émouvante Felicity Jones, qui joue le rôle de Jane, ainsi que Charlie Cox, dans celui de Jonathan), le scénario, les dialogues, les images (de Benoît Delhomme) et même la musique (de Johann Johannsson), n'avaient été à l'unisson.

Je connaissais peu Eddie Redmayne avant ce film, même si je l’avais déjà remarqué dans quelques films pour son physique atypique. Mais je dois dire que j’ai été véritablement bluffé par son jeu extraordinaire dans ce rôle auréolé pour lequel il a obtenu plusieurs prix, dont, le 11 janvier 2015, le Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique. Gageons qu'on n'oubliera pas de sitôt une telle performance.

Un film à ne pas rater pour la merveilleuse leçon de vie et le beau message d'espoir qu'il nous donne.

Si vous avez aimé ce film, je vous conseille aussi :


vendredi 23 janvier 2015

SALLY HAWKINS (Actrice britannique)


 J'ai découvert cette actrice anglaise atypique à travers son irrésistible rôle de Poppy, dans le film de Mike Leigh Be happy (titre original : Happy-go-Lucky) (2008).

Carrière

Sally Hawkins est née le 27 avril 1976 à Londres. Diplômée de la Royal Academy of Dramatic Arts (RADA) en 1998, elle a débuté au théâtre en 2000 dans Beaucoup de bruit pour rien (Much ado about nothing), et Le Songe d'une nuit d'été (A midsummer night's dream) de Shakespeare. Elle a poursuivi une carrière au théâtre jusqu'à ce que le réalisateur Mike Leigh lui donne sa chance au cinéma avec un premier rôle dans un film dramatique All or Nothing en 2002 (avec Timothy Spall); suivi d'un second, en 2004, Vera Drake. Toujours en 2004, elle donne la réplique à Daniel Craig  dans le thriller Layer Cake.

Parallèlement, elle poursuit une carrière à la télévision où elle connaît un certain succès dans son pays : enchaînant les téléfilms.

Après avoir tourné pour Woody Allen dans Le Rêve de Cassandre (2007) aux côtés d'Ewan McGregor et de ColinFarrell, elle accède finalement à la reconnaissance mondiale suite à sa troisième collaboration avec Mike Leigh dans Be Happy. Elle y incarne le rôle de Poppy, une institutrice déjantée et fantasque, optimiste à outrance, qui fait face à toutes les situations avec positivisme, au grand dam de son entourage. L'authenticité et la fraîcheur de son jeu lui apporte une pluie de récompenses : Ours d'argent de la meilleure actrice au Festival de Berlin, Golden Globe de la meilleure actrice dans une comédie ou film musical, prix de la meilleure révélation féminine au Festival d'Hollywood ainsi que les prix de la meilleure actrice de la part des critiques de Boston, San Francisco, New York et Los Angeles, pour ne citer que quelques-uns. Mais, pour une raison inconnue, elle a été snobée aux Oscars et aux Baftas 2009.

Je l'ai retrouvée avec plaisir dans un rôle, hélas très secondaire et très court, dans le troublant Never let me go de Mark Romanek (2010) mais aussi, en mère dépassée par l'autisme de son fils, dans le très beau film Le monde de Nathan

Filmographie

  • 2002 : Post : Fille à Lampost
  •  2002 : All or Nothing : Samantha
  •  2004 : Vera Drake : Susan
  •  2004 : Layer Cake : Slasher
  • 2006 : Hollow China : Terri
  • 2006 : Le Voile des illusions (The Painted Veil) : Mary
  • 2007 : W Delta Z : Elly Carpenter
  • 2007 : Le Rêve de Cassandre (Cassandra's Dream) : Kate
  • 2008 : Be Happy (Happy-Go-Lucky) : Poppy
  • 2009 : Fleur du désert : Marylin
  •  2009 : Une éducation (An Education) : la femme de David
  • 2009 : The Roaring Girl : Bernadette Devlin (annoncé)
  •  2009 : Happy Ever Afters : Maura
  • 2010 : Never Let Me Go
  • 2010 : We Want Sex Equality : Rita O'Grady
  • 2010 : Submarine : Jill
  • 2011 : Love Birds (film NZ) : Holly
  • 2011 : Jane Eyre : Mrs Reed
  • 2012 :  De grandes espérances
  • 2013 : The phone call
  • 2013 : Blue Jasmine : Ginger 
  • 2014 : Godzilla 
  • 2014 : Le monde de Nathan
  • 2014 : Paddington
  • 2016 : Maudie
  • 2017 : Paddington 2
  • 2017 : La forme de l'eau
Télévision
  • ·         1999 : Casualty : Emma Lister (Série télévisée - épisode 14, saison 14)
  • ·         2000 : Doctors : Sarah Carne (Série télévisée - épisode 26, saison 2)
  • ·         2002 : Tipping the Velvet : Zena Blake (Téléfilm)
  • ·         2003 : Byron : Mary Shelley (Téléfilm)
  • ·         2003 : Promoted to Glory : Lisa (Téléfilm)
  • ·         2003 : The Young Visiters : Rosalind (Téléfilm)
  • ·         2004 : Bunk Bed Boys : Helen (Téléfilm)
  • ·         2005 : Du bout des doigts (Fingersmith) : Sue Trinder (Téléfilm)
  • ·         2005 : Twenty Thousand Streets Under the Sky : Ella (Téléfilm)
  • ·         2003-2005 : Little Britain (Série télévisée - 4 épisodes)
  • ·         2006 : Shiny Shiny Bright New Hole in My Heart : Nathalie (Téléfilm)
  • ·         2006 : HG Wells: War with the World : Rebecca West (Téléfilm)
  • ·         2006 : Man to Man with Dean Learner (Série télévisée - épisode 6, saison 1)
  • ·         2007 : The Everglades (téléfilm)
  • ·         2007 : Persuasion : Anne Elliot (téléfilm) 
Récompenses
  • ·         2007 : Golden Nymph de la meilleure performance féminine au Festival de télévision de Monte-Carlo avec le téléfilm Persuasion
  • ·         2008 : RTS Television Award de la meilleure actrice au Royal Television Society avec le téléfilm Persuasion
  • ·         2008 : Ours d'argent du Prix d'interprétation féminine au festival international du film de Berlin avec le film Be Happy
  • ·         2009 : Golden Globe de la meilleure actrice dans un film musical ou une comédie, catégorie comédie ou film musical avec le film Be Happy


jeudi 22 janvier 2015

EXTRÊMEMENT FORT ET INCROYABLEMENT PRES de Stephen Daldry (USA-2011)


Extrêmement fort et incroyablement près (Extremely Loud and Incredibly Close) est un film dramatique américain de Stephen Daldry sorti le 25 décembre 2011 aux États-Unis.

Résumé    

Le film se déroule à New York après les attentats du 11 septembre 2001. Oskar Schell, un petit garçon d'une 10e d'années (Thomas Horn), vit une relation fusionnelle  avec son père Thomas, bijoutier (Tom Hanks) qui l'encourage dans des recherches imaginaires d'un 6ème district qui serait caché sous l’île de Manhattan. Ensemble, ils se livrent à une sorte de course au trésor pour découvrir des indices de ce soi-disant 6ème district. La mère (Sandra Bullock), aime tendrement son fils et son mari et ne voit rien à objecter à la complicité du père et du fils, même si elle-même en est exclue.
Les attentats, comme pour des centaines de familles, vont  bouleverser la vie de cette famille unie. Alors qu'Oskar rentre de l'école, il entend plusieurs messages qu'a laissés son père sur le répondeur du domicile familial pendant qu'il était piégé dans l’une des Twin Towers percutées par les avions. Sa grand-mère, venue dans leur appartement dès qu'elle a appris les évènements, le trouve recroquevillé sous le lit. Peu après, la mère effondrée, arrive à son tour... Tous sont anéantis.

Oskar, qui est un enfant hyperdoué à la limite de l'autisme (chez qui on a plus ou moins décelé le syndrome d'Asperger), ne se résout pas à admettre que son père soit mort en le laissant seul pour résoudre une énigme qui était leur secret. Son intelligence hyper-développée amène le garçonnet à se réfugier dans le rationalisme pour tenter d'expliquer l'inexplicable. Sa mère étant tombée dans la dépression, c'est sa grand-mère, qui habite l'immeuble d'à-côté, qui prend en quelque sorte la relève du père pour l'aider dans sa mystérieuse recherche du mythique 6ème district à l'existence duquel Oskar croit dur comme fer.

Plusieurs mois après la mort de son père, l'enfant ose enfin entrer dans le dressing de celui-ci. En fouillant dans ses affaires, il fait tomber un vase qui se brise, libérant une enveloppe contenant une clé. Sur l'enveloppe, un seul mot est inscrit : "black". Oskar pense alors qu'il s'agit d'un des indices dont lui avait parlé son père. En outre, celui-ci, juste avant de mourir, lui avait aussi laissé une coupure de presse sur laquelle étaient entourés les mots "not stop looking" ("N'arrête pas de chercher"). En cachette de tous et avec une détermination qui confine à l’obsession, il se met en quête de tous les Black vivant à New York.

Sa grand-mère héberge un mystérieux locataire (Max Von Sydow) qu'elle lui a interdit de déranger. Un jour, alors qu'il se rend chez elle pour ses cours de piano, Oskar tombe nez à nez avec l’étrange "locataire". Celui-ci, bien qu'il entende et comprenne ce qu'on lui dit, ne parle pas mais il échange des mots écrits avec Oskar. Sous ses dehors d’ours mal léché, le vieil homme prête une attention qu’aucun adulte n’a encore prêté à l'histoire qu'Oskar lui débite d'un trait et il finit par accepter de l'aider dans sa quête. Ensemble, ils traversent tout New-York pour tenter de rencontrer, les uns après les autres, tous les Black de la liste qu’a établie Oskar et tenter de comprendre ce que peut bien ouvrir la clé trouvée dans les affaires de son père décédé.

A la fin, le mystère de la clé est révélé. Malheureusement pour Oskar, il ne lui apporte pas la réponse qu'il espérait puisque sa quête était imaginaire et vouée dès le début à l'échec mais, après une réaction d'une telle violence qu'on craint qu'il ne se détruise, il se réconcilie avec lui-même et avec sa mère et, en faisant enfin le deuil de la mort de son père, il redevient un petit garçon de 10 ans, épris d'amour et de tendresse.

Mon jugement sur ce film

Malgré un titre peu engageant et carrément impossible à retenir, malgré des critiques dévastatrices (une en particulier "extrêmement partiale et incroyablement injuste" de Thomas Sotinel parue dans Le Monde.fr cinéma), je suis allé voir ce film, non pour son scénario (on se dit tous : bof, encore un film sur l'après 11 septembre !), ni pour ses acteurs connus, Tom Hanks (qui est un acteur remarquable  mais qui a aussi tourné d'improbables navets) et Sandra Bullock (que je n’apprécie guère), mais pour son réalisateur, Stephen Daldry, qui est celui de l'inoubliable  (du moins pour moi !) Billy Elliot (2000) et du très beau et émouvant The reader (2008) avec, entre les deux, The hours (2002), film  que je n'ai pas aimé malgré une distribution prestigieuse (Nicole Kidman, Julianne Moore et Meryl Streep). Quatre films en 11 ans, c'est peu pour un réalisateur hollywoodien et assez étonnant par les temps de stakhanovisme que nous vivons (en particulier dans le cinéma), pour être souligné, d'autant plus que, parmi ces quatre films, trois sont des chefs-d’œuvre car je compte le film que je viens de voir au titre des chefs-d'oeuvre, n'en déplaise au critique du Monde, déjà cité (Le Monde.fr cinéma). Ce film qui, par beaucoup de points, m'a rappelé Hugo Cabret (mort accidentelle du père, enfant surdoué laissé à lui-même, quête d'un message ou d'une révélation, rôle d'un étrange vieil homme...), est en tout point magnifique. Thomas Horn, jeune acteur prodige qui joue le rôle principal (et quel rôle !!!) est, en lui seul, un véritable phénomène. Dans la réalité, c'est aussi un enfant surdoué très proche du personnage qu'il interprète dans le film (à 14 ans, il parle, outre l'anglais, le serbo-croate, l'espagnol et prend des cours de mandarin !!!) Dans ses interviewes, il dit qu’il n'avait jamais imaginé faire du cinéma ni étudié la comédie avant d'être sélectionné pour le rôle d'Oskar. Son seul "fait d'arme" était d'avoir brillamment gagné un jeu de connaissances générales comparable à "Qui veut gagner des millions" ou "Questions pour un champion", appelé "Jeopardy !" Le jeu, très célèbre aux Etats-Unis, a eu une adaptation française de courte durée. Bien que physiquement très différent du Jamie Bell de Billy Elliot, Thomas Horn me l'a beaucoup rappelé,  en particulier lorsque, vers la fin du film, il parvient à surmonter la phobie du personnage qu'il incarne pour aller faire un tour de balançoire, comme n’importe quel gamin de son âge. C’est une scène splendide et d’une intense émotion.

Un coup de chapeau particulier à l'extraordinaire Max Von Sydow, en vieillard mutique et blessé par la vie, chez qui l'on doit admirer l'immense talent qui lui permet  de faire passer autant de sentiments sur son visage ravagé sans recourir aux mots.

Autres coups de chapeau :

- au directeur de la photo, Chris Menges, et à l'auteur de la BO, Alexandre Desplat, un compositeur français qui a à son actif les BO de films à gros budget tels The Queen, La boussole d'or, Benjamin Button, Twilight ou HarryPotter. Dans certains de ces films (La boussole d'or, en particulier), nous avions souvent déploré une musique trop présente voire envahissante. Ce n'est heureusement pas le cas dans le film de Daldry, comme on aurait pu le craindre. Au contraire, la musique sait ici se faire modeste et souligner avec justesse les différentes atmosphères du film.

Le seul reproche que je ferais à ce film, c'est son titre. Pourquoi avoir choisi un titre aussi alambiqué et peu parlant ? Je n'aurais pas été un fan de Billy Elliot et de Thereader, un tel titre m'aurait certainement découragé comme il a dû décourager des milliers de spectateurs de par le monde.


 Alors, je vous invite « fort » à passer outre le titre et à aller voir ce film splendide, ne serait-ce que pour les prestations époustouflantes de Thomas Horn et de Max Von Sydow.  

Dans le même esprit :

CATHERINE DENEUVE (Actrice française)



Catherine Dorléac, dite Catherine Deneuve, est une actrice française, née le 22 octobre 1943 à Paris. Considérée comme l'une des plus grandes actrices françaises de sa génération et de la seconde partie du xxe siècle, elle a été l'égérie de réalisateurs reconnus comme Jacques Demy, François Truffaut ou André Téchiné. Catherine Deneuve compte également dans sa filmographie plusieurs grands noms du cinéma international : Luis Buñuel, Roman Polanski, Marco Ferreri, Dino Risi, Manoel de Oliveira, Raul Ruiz ou encore Lars von Trier.

L'actrice est notamment lauréate de deux Césars de la meilleure actrice. Elle a par ailleurs obtenu plusieurs prix à l'international, notamment dans les trois festivals de cinéma européen les plus prestigieux que sont Cannes, Venise et Berlin.

Biographie

Catherine Deneuve a été élevée dans une famille d'acteurs, son père, Maurice Dorléac, travailla beaucoup pour le théâtre et le cinéma mais fut également directeur de doublage à la Paramount Pictures et sa mère, Renée Simonot, dont elle a utilisé le véritable patronyme, « Deneuve », avait été pensionnaire du théâtre de l'Odéon, où sa grand-mère avait été souffleuse.

Catherine est la troisième des quatre filles de Renée Simonot ; ses trois sœurs sont Danielle (née en 1936, fille du comédien Aimé Clariond), Françoise Dorléac (née en 1942, morte dans un accident de voiture en 1967 quelques mois après la sortie des Demoiselles de Rochefort) et Sylvie (née en 1946).

Ses débuts au cinéma

Catherine Deneuve débuta au cinéma en 1956, sous son nom d’état-civil (Dorléac), avec un petit rôle dans Les Collégiennes d'André Hunebelle. « Je joue en uniforme de collège, et c'est là que j'apprends à nouer des cravates», dira-t-elle.

Quatre ans plus tard, sa sœur Françoise lui dit : « Tu sais. Ce serait amusant que tu fasses des essais. Je dois tourner cet été un film qui s'appelle Les portes claquent et le réalisateur, Jacques Poitrenaud, cherche une jeune fille pour jouer ma sœur. Tu devrais y aller. » Après avoir obtenu l'accord de ses parents, Catherine Deneuve se présente au casting et elle est choisie pour le rôle. A l'époque, elle n'était cependant pas intéressée par le métier de comédienne. Cet épisode l'amène pourtant à interrompre ses études, au cours de sa classe de seconde.

Le réalisateur Mel Ferrer, qui lui trouve une ressemblance avec Audrey Hepburn, l'engage pour tourner L'Homme à femmes, avec Danielle Darrieux. Dès ces premières apparitions, les critiques saluent sa performance : « La révélation du film, c'est une petite personne exquise qui s'appelle Catherine Deneuve. Discrète, sans être empaillée, proprette sans être banale, ingénue sans être niaise, et jolie, si jolie, sans avoir l'air de le savoir. Elle devrait être d'ici à trois mois la proie favorite des metteurs en scène fatigués du style Saint-Germain-des-Prés. » [France Roche, France-Soir (1960)].

En 1962, elle rencontre Roger Vadim à l’Épi Club de Montparnasse. « Ce fut le coup de foudre. Vadim m'apprit à devenir femme, à me faire une personnalité et à vivre dans le bonheur », dira Catherine Deneuve. Vadim lui offre un rôle dans Le Vice et la Vertu (1962). Elle vit ensuite avec le cinéaste, de quinze ans son aîné, dont elle a un fils, Christian, né le 18 juin 1963.

Catherine Deneuve et Jacques Demy

En 1964, elle incarne le premier rôle féminin du film musical de Jacques Demy, Les Parapluies de Cherbourg, récompensé par la Palme d'or au Festival de Cannes et par le Prix Louis-Delluc. C’est le début de la consécration : les critiques ne parlent que d'elle, de sa beauté, de sa grâce, de cette manière d'être à la fois légère et profonde, gaie et mélancolique qui est sa marque de fabrique. Elle est la révélation de l'année 1964 et devient l'incarnation de l'idéal féminin et de la femme des années 60. La rencontre avec Jacques Demy représente un tournant dans sa carrière puisqu'elle devient l'un des visages les plus emblématiques de l'univers poétique, enchanté et grave du réalisateur. Elle tourne encore trois films sous sa direction : Les Demoiselles de Rochefort (avec sa sœur Françoise Dorléac), Peau d'âne et L'Événement le plus important depuis que l'homme a marché sur la Lune. En revanche, elle renonce au rôle d'Edith dans Une chambre en ville, parce que Jacques Demy refusait qu'elle chante elle-même les dialogues et voulait la doubler. Le film ne sera tourné que sept ans plus tard avec Dominique Sanda dans le rôle-titre.

Les années 1960

En 1965, Roman Polanski lui propose le rôle principal dans l'adaptation qu'il compte faire de la pièce de théâtre de Roland Dubillard, Naïves Hirondelles, mais elle refuse, considérant qu'il s'agit d'un rôle d'idiote. Après réflexion, elle regrettera sa décision et acceptera une nouvelle offre du réalisateur pour jouer dans son film Répulsion. Le personnage qu'elle interprète, Carol, est une manucure qui souffre de schizophrénie, ce qui la conduit finalement à la folie meurtrière. Elle refuse cependant une scène de nu et exige de la jouer en chemise de nuit. Lors de sa sortie, le film obtient un succès critique et public.

Par amitié pour Agnès Varda, elle accepte ensuite de faire une apparition dans son film Les Créatures (1966). Le film est un échec cuisant. Deneuve déclare à ce sujet : « Les Créatures a été accueilli de façon très injuste, car on ne s'est pas seulement contenté d'assassiner le film mais aussi Agnès Varda qui n'a rien pu faire depuis en France ! Mais je préfère ne pas en parler, car cela me rendrait très agressive à l'égard de gens qui font de la critique de façon très méprisable ».

L'année suivante (1967), elle retrouve Jacques Demy pour le film musical Les Demoiselles de Rochefort, dans lequel elle donne la réplique à sa sœur Françoise Dorléac. Le film raconte l'histoire de sœurs jumelles, professeurs de danse et de musique, qui rêvent de monter à Paris et saisissent l'occasion lorsqu'une troupe de forains passe en ville. Leur but est de chercher l'amour idéal. Les voix chantées des deux actrices sont doublées dans le film par Christiane Legrand et Claude Parent. Bien qu'elle adore le film, il reste pour Deneuve un souvenir malheureux. En effet, sa sœur Françoise Dorléac, avec qui le film l’avait beaucoup rapprochée, meurt dans un accident de voiture le 26 juin 1967. Pour Deneuve, la perte de sa sœur représente « la déchirure la plus importante de [sa] vie. »

Avant l’accident de sa sœur, Catherine Deneuve avait refusé le scénario qu'elle reçoit pour l'adaptation du roman de Joseph Kessel, Belle de Jour, mais elle change d'avis lorsqu'elle apprend que le réalisateur est Luis Buñuel. Aux côtés de Michel Piccoli, Pierre Clémenti et Francis Blanche, elle interprète l'épouse d'un médecin qui se livre à la prostitution occasionnelle. Le tournage a été pour elle extrêmement difficile non, comme on pourrait le penser, pour le thème sulfureux qu’il aborde ni pour les scènes difficiles qu’elle a eu à jouer, mais pour ses relations avec le réalisateur. En effet, les producteurs, Robert et Raymond Hakim, refusaient qu'elle parle directement avec Buñuel et servaient d'intermédiaire. « Sur Belle de jour, on a eu affaire à des producteurs à l'ancienne et qui tenaient à ce que les acteurs restent dans leur coin et ne communiquent pas avec leur réalisateur. Privé de ce dialogue-là, j'ai vécu des moments vraiment douloureux. » Le film est néanmoins un succès plus critique que public, et selon François Truffaut, le film le plus important de sa carrière : «Ce film coïncidait merveilleusement avec la personnalité un peu secrète de Catherine et les rêves du public. C'était un film formidablement mystérieux qui lui convenait parfaitement... »

Après la mort de Françoise Dorléac, Catherine s’est jetée à corps perdu dans le travail : « Très longtemps, je me suis sentie comme un zombie. Je n'ai pas arrêté de travailler, j'ai tourné des films, c'est vrai, mais ce sont des souvenirs assez flous, je n'étais pas du tout en état d'analyser les raisons pour lesquelles je faisais les choses, j'étais anesthésiée. » [Catherine Deneuve, « Elle s'appelait Françoise »].

Au moment de l'accident, elle avait déjà accepté un petit rôle dans la comédie Benjamin ou les Mémoires d'un puceau de Michel Deville et, malgré son chagrin, elle assure le tournage. Ce film, à la distribution prestigieuse (Michèle Morgan, Michel Piccoli, Jacques Dufilho, Francine Bergé, Odile Versois, etc), se déroule dans la France libertine du milieu XVIIIe siècle ; il raconte l'éducation sentimentale et sexuelle d'un jeune homme (Pierre Clémenti) élevé jusque-là loin des femmes. Le film a obtenu un grand succès auprès du public et a été récompensé par le prix Louis Delluc.  

Son film suivant, Manon 70, est une adaptation contemporaine du roman-mémoires de l’abbé Prévost, Manon Lescaut. Même si elle considère le film raté, elle refuse de le renier. « J'ai beaucoup d'estime pour Jean Aurel (le réalisateur). Si Manon n'est pas une grande réussite, c'est sans doute parce que le metteur en scène n'était pas au meilleur de sa forme. Ni moi non plus. Je ne considère pas Manon comme un échec, ou si c'en est un, je ne veux en considérer que l'aspect instructif. »

Après une adaptation du roman de Françoise Sagan, La Chamade, dans lequel elle joue une femme qui aime vivre d'oisiveté grâce à l'argent de son amant, Catherine Deneuve est dirigée par François Truffaut dans La Sirène du Mississipi (1968). Elle y donne la réplique à Jean-Paul Belmondo. Elle interprète une chanteuse de cabaret, qui, après s'être mariée à un homme riche, lui vole son argent et s'enfuit. Le film est particulier et difficile pour Deneuve car les dialogues sont écrits au fur et à mesure du tournage. La Sirène est un échec, ce qui affecte beaucoup son réalisateur et son actrice. «L'échec du film m'a beaucoup attristée : un sujet très romanesque, une histoire d'amour... J'adorais ce film. Mais il était tellement contre les lois du genre, contre mon image habituelle et surtout celle de Belmondo. Le public n'a apparemment pas accepté que Belmondo joue un homme faible, qui subit. C'était une série noire vraiment noire. Mais je considère que c'est un film important. » Elle entretient avec le réalisateur une histoire d'amour discrète qui se prolonge au-delà du tournage. Elle le quitte brusquement, ce qui plonge Truffaut dans une profonde dépression.

La même année, Catherine Deneuve tourne sous la direction de Terence Young dans Mayerling, l'histoire d'amour entre Rodolphe d'Autriche et Marie Vetsera. Le film connaît un succès considérable. Cependant, bien qu'elle ne regrette pas de l'avoir tourné, elle estime qu'il est trop commercial. « Il y avait des choses à dire, il y avait certainement des images plus fortes à montrer. Quand il y a beaucoup d'argent, il y a tout de suite trop de choses à respecter. La liberté a un prix..».

Les années 1970

Buñuel invite alors Deneuve à jouer le rôle-titre de son prochain film, Tristana (1970). Malgré leur première collaboration difficile sur Belle de jour, l’actrice accepte et se rend en Espagne pour interpréter une jeune femme recueillie par un notable de Tolède et qui finit aigrie, malade et amputée d'une jambe. Le tournage est merveilleux pour Deneuve Tristana est un de mes grands souvenirs. Le tournage s'est très bien passé. Buñuel était revenu en Espagne et j'étais attirée par le mystère de ce personnage féminin, son comportement, ses pulsions. » 

Pour la troisième fois, Deneuve retrouve Demy pour le film musical Peau d'âne inspiré du conte de Charles Perrault. Le film tient une place particulière dans sa carrière et est un succès considérable avec 2,2 millions d'entrées. « J'y allais les yeux fermés. Heureuse de retrouver cet univers. Un univers où toutes les relations interdites sont transfigurées. Jacques savait créer le merveilleux avec un rien, son regard le suscitait. Où que j'aille, le film m'a poursuivie. Il y a des rôles qu'on oublie. Mais, là, c'est le film lui-même qui ne m'a jamais quittée. Souvent, des amis me demandaient si j'en avais une copie. Mais, pour moi aussi, le film avait disparu. Si bien que je suis la première enchantée de pouvoir le redécouvrir dans ses couleurs d'origine ! » [Catherine Deneuve, «Catherine Deneuve nous conte Peau d'âne »].

De retour à Paris après un bref séjour à Londres - au cours duquel Roman Polanski lui présente Marcello Mastroianni - elle lit le scénario de Ça n'arrive qu'aux autres que Nadine Trintignant a déposé à son intention chez sa concierge. Devant cette histoire - celle d'un couple qui doit faire face à la perte d'un enfant - qu'elle trouve magnifique, elle accepte et suggère même Mastroianni pour lui donner la réplique. Au cours du tournage, les deux acteurs tombent amoureux.

Enceinte de cinq mois de sa fille Chiara, qu’elle a eue de son union avec Marcello Mastroiani, elle accepte ensuite de participer au  film de Jean-Pierre Melville, Un flic. Malheureusement, Melville meurt peu de temps après (1973).

Les années 1980

Claude Berri lui offre ensuite le rôle principal de Je vous aime (1980) où elle joue face à Gérard Depardieu, Jean-Louis Trintignant, Alain Souchon et Serge Gainsbourg (avec lequel elle chante le titre "Dieu fumeur de havanes").

François Truffaut souhaite renouveler leur collaboration et lui confier un « rôle de maturité. » Il écrit donc le scénario du Le Dernier Métro à propos d'une femme comédienne qui tombe amoureuse de son partenaire engagé dans la Résistance. De tous ses films, Le Dernier Métro est celui dont elle est, à juste titre, le plus fière. Le film est un gros succès et elle remporte à cette occasion son premier César de la meilleure actrice.

Elle joue par la suite la femme d'Yves Montand dans Le Choix des armes (1981) d’Alain Corneau. C'est à cette époque qu'elle se sent lasse du cinéma et envisage de mettre un terme à sa carrière.

Elle rencontre alors le réalisateur André Téchiné avec qui elle va collaborer à plusieurs reprises au cours de sa carrière. Leur premier film ensemble est Hôtel des Amériques (1981), une histoire d'amour pessimiste avec Patrick Dewaere. Le fait que le film soit un échec commercial lors de sa sortie l'affecte, mais ne la surprend pas.

Elle se rend ensuite en Afrique pour les besoins de la comédie de Philippe de Broca, L'Africain (1983), avec Philippe Noiret.

La suite de sa carrière

Après avoir, entre autres, travaillé avec Michel Deville, Claude Lelouch, Élie Chouraqui, Jean-Pierre Mocky et Philippe Labro, Catherine Deneuve décide d'internationaliser à nouveau sa carrière. Elle avait auparavant déjà tourné avec Stuart Rosenberg et Robert Aldrich aux États-Unis ou encore Marco Ferreri, Sergio Citti, Mauro Bolognini et Dino Risi en Italie. Plus tard, elle est dirigée notamment à deux reprises par Manoel de Oliveira et une seule fois par Lars von Trier qui lui offre un second rôle remarqué dans Dancer in the Dark.

Après Hôtel des Amériques, elle poursuit sa collaboration avec André Téchiné qui la montre sous un nouveau jour dans Le Lieu du crime, Ma saison préférée, Les Voleurs et Les Temps qui changent entre autres.

Catherine Deneuve est aujourd'hui une star respectée qui alterne, depuis les années 1980, aussi bien les films grand public tels Fort Saganne d'Alain Corneau, Le Bon Plaisir de Francis Girod, Indochine et Est-Ouest de Régis Wargnier, Belle-maman de Gabriel Aghion ou encore Huit Femmes et Potiche de François Ozon, que des œuvres d'auteur artistiquement ambitieuses.

Son interprétation d'une propriétaire de plantation d'hévéas dans l’Indochine (Indochine) française vue par Wargnier lui vaut un nouveau César en 1993 et également une première nomination à l'Oscar de la meilleure actrice. Elle reçoit ensuite la Coupe Volpi de la meilleure interprète féminine à la Mostra de Venise en 1998 pour son rôle de joaillière alcoolique dans Place Vendôme de Nicole Garcia.

Considérée dans le monde entier comme l'une des plus grandes actrices françaises de ces quarante dernières années, elle jouit d'une notoriété internationale et d'une filmographie exceptionnelle. La plupart des grands réalisateurs européens ont fait appel à elle, associant définitivement son nom à l'histoire du cinéma de la seconde moitié du XXe siècle.

En 1999, l'Unesco la choisit comme ambassadrice à la préservation du patrimoine cinématographique.

En 2002, elle reçoit, en compagnie des sept autres actrices de Huit Femmes, l'Ours d'argent de la meilleure contribution artistique lors de la 52e Berlinale et le Prix de la meilleure actrice européenne aux European Film Awards.
En 2005, elle se voit décerner la Palme d'or d'honneur du 58e Festival de Cannes pour l'ensemble de sa carrière.
En 2006 elle préside le jury de la 63e Mostra de Venise.
En 2008 elle reçoit le Prix Spécial du 61e Festival de Cannes pour son rôle dans Un conte de Noël d'Arnaud Desplechin et pour l'ensemble de sa carrière. 

Vie privée

Elle a vécu avec le réalisateur Roger Vadim, dont elle a eu un fils, Christian (né le 18 juin 1963).
En 1965, elle épouse le photographe David Bailey, dont elle se sépare en 1967, mais le divorce n'est prononcé qu'en 1972. Ses témoins étaient Mick Jagger et Françoise Dorléac.
Elle vit par la suite avec Marcello Mastroianni, dont elle a une fille, Chiara (née le 28 mai 1972, elle-même actrice), puis avec l'homme d'affaires Bertrand de Labbey, qui reste son agent et avec l'homme de médias Pierre Lescure dans les années 1980.
Elle fut habillée par Yves Saint Laurent, avec qui elle a entretenu une intense amitié, ce dernier la surnommant même son porte-bonheur.
Elle vit à Paris, dans le quartier Saint-Sulpice, et à Guainville (Eure-et-Loir).

Prises de position

>  Droit à l'IVG : En 1971, elle signe le manifeste des 343, dans le but d’obtenir la légalisation de l'avortement. L'actrice déclarera des années plus tard au magazine Psychologie : « Oui, c’est une expérience qui fait partie de la vie des femmes de ma génération. Aujourd’hui, on ne s’en rend pas compte, on banalise cela, mais à l’époque… C’est un acte déjà effroyable en soi, mais quand, en plus, il est interdit et qu’il faut le subir dans des conditions compliquées, c’est très culpabilisant. Et la culpabilité, c’est terrible ! On apprend à vivre avec, mais on ne s’en remet pas ».

> Combat contre la peine de mort : Dès les années 1980, Catherine Deneuve se joint aux mouvements pour l'abolition de la peine de mort. Elle prête sa voix à la version française d'un film d'Amnesty International contre la peine de mort et la torture et reverse à cette organisation la totalité des revenus dus au titre de la représentation de son image à la suite de la réalisation de son buste en Marianne (1985). Au début des années 2000, l'actrice vient remettre à l'Ambassade américaine à Paris, les 500 000 signatures de Français demandant l'abolition de la peine capitale aux États-Unis. Elle participe en 2004 au second congrès mondial contre la peine de mort, organisé à Montréal.

> Droits des femmes : En 2004, Catherine Deneuve préside le 10e gala "Musique contre l'oubli" d'Amnesty International pour soutenir une campagne contre les violences faites aux femmes.
Lors de la présidentielle de 2007, elle soutient Ségolène Royal en cosignant la pétition Un million de femmes s'énervent, contre le sexisme dont les signataires jugeaient que la candidate socialiste était victime.

> Soutien aux dissidents cubains : En 2003, Catherine Deneuve participe, au théâtre du Rond-Point, à une soirée de solidarité avec le peuple cubain "Cuba si, Castro no", organisée par Reporters sans frontières et l'association Sin Visa. Elle se déclare hostile au régime de Fidel Castro. Après une projection des images du procès d’Arnaldo Ochoa Sánchez, Catherine Deneuve lit un extrait d'un discours de Fidel Castro prononcé en janvier 1959, rappelant ses contradictions et ses dérives dictatoriales.

> Soutien aux otages français : En 2004, Catherine Deneuve enregistre des messages de solidarité destinés à Christian Chesnot et à Georges Malbrunot, détenus en otage en Irak. L'année suivante, elle participe à une soirée de solidarité pour Florence Aubenas, enlevée en Irak.

> Opposition à la loi Hadopi : Le 7 avril 2009, elle cosigne une lettre ouverte s'élevant contre la loi Création et Internet, avec Chantal Akerman, Christophe Honoré, Jean-Pierre Limosin, Zina Modiano, Gaël Morel, Victoria Abril, Louis Garrel, Yann Gonzalez, Clotilde Hesme, Chiara Mastroianni, Agathe Berman et Paulo Branco.

> Handicap, douleur, et victimes civiles : En 2003, Catherine Deneuve enregistre un spot radiophonique encourageant les donations pour lutter contre la douleur dans le monde et aider les victimes des mines anti-personnel. En 2005, elle enregistre des spot radio, TV et cinéma, dénonçant l’utilisation des BASM (bombes à sous-munitions).

> Soutien aux sans-papiers et désobéissance civile : Catherine Deneuve signe l'appel contre la loi Debré, initié par des cinéastes français, au motif que la loi abrogeait « la tradition d'hospitalité et encourageait la délation », et qu'elle « flattait ce qu'il y a de moins beau chez les hommes ». L'actrice expliquera en 1997 : « Ce n'est pas un acte de désobéissance, c'est un refus d'obtempérer à une loi qui ne devait pas exister dans l'état où elle était projetée. Ne serait-ce que cette idée qui consiste à demander aux citoyens de se substituer à l'État. Si on est complice de ça, je ne vois pas pourquoi il n'y aurait pas une contagion, avec des vigiles, des comités de quartier, des milices privées légales ».

> Mariage pour tous : En mai 2013, en plein débat sur le mariage gay, interrogée sur le plateau de l'émission Le Petit Journal, Catherine Deneuve dit être « perplexe » à propos de l'ouverture du mariage aux couples homosexuels. Elle dit : « Je ne comprends pas pourquoi on veut se marier quand tous les gens divorcent. C'est bizarre. » Elle aurait préféré voir élargir le PACS. Cependant, elle affirme son soutien à l'ouverture du droit à l'adoption pour les couples homosexuels. L'actrice précise ensuite sa pensée dans le magazine Télérama : « J'avais dit mes doutes sur le mariage en général, institution dont les hétérosexuels cherchent plutôt à s'émanciper, vu la proportion de divorces. Le mariage a été inventé pour protéger la femme qui ne travaille pas. C'est un modèle ancien. Ça m'embête de voir maintenant la famille traditionnelle se dresser pour empêcher l'évolution de la société. Il faut apprendre à vivre avec la réalité d'aujourd'hui ».

Approche de son travail d'actrice

Faisant le distinguo entre « vouloir être regardée » et « subir le regard des autres », Catherine Deneuve a toujours refusé de jouer au théâtre, évoquant sa peur du public et du rapport frontal avec les spectateurs :

« Je sais que c'est en contradiction avec mon métier, mais un regard posé sur moi me gêne. C'est sans doute pour ça d'ailleurs que je ne veux pas faire de théâtre. (...) Tous les acteurs que je connais, et qui font du théâtre, me disent que c'est un moment extraordinaire et merveilleux, en dépit du trac, quand ils montent sur scène. Moi, ça me semble une chose impossible, surhumaine. »

Ironie du sort : lorsque l'actrice se résout enfin, en 2009, à monter sur scène pour une lecture de Je me souviens de Georges Perec lors d'un festival culturel en Toscane, elle est sifflée par le public. Les manifestations de mécontentement - qui nécessiteront l'intervention de la police - ne visaient pas la qualité de son jeu, mais le fait que le spectacle soit proposé en langue française sans sous-titre, alors que les spectateurs ne s'y attendaient pas.

Sa défiance naturelle vis-à-vis du théâtre n'est cependant pas qu'anecdotique. L'actrice peut être considérée comme l'archétype de l'actrice de cinéma (en opposition à l'actrice de théâtre), et plus encore de la star - l'une des rares actrices françaises à pouvoir revendiquer ce statut. Le cinéaste Benoît Jacquot dit d'elle qu'elle « possède une puissance ­cinématographique à peu près sans égale». 
Son jeu est de nature plutôt minimaliste, préférant en faire moins que trop. Arnaud Desplechin dit à ce sujet :

« Dans ses manuscrits, Henri Beyle (Stendhal) raturait chacune de ses phrases qui avait le mauvais goût de faire douze pieds ; il préférait retrancher un peu, ou ajouter une conjonction fade, pour obtenir neuf pieds ou treize, plutôt que la pompe d'un alexandrin et son hémistiche attendu. Voilà comment joue Catherine Deneuve. »

Bien qu'elle ne possède pas la formation académique d'autres comédiennes (elle n'est jamais allée au Conservatoire, contrairement à nombre de ses consœurs – dont sa propre sœur), son jeu reste technique. Elle aime les contraintes et dit se sentir plus libre quand la scène à interpréter exige un plan séquence, de longs travellings ou des mouvements de caméra compliqués.

Sa voix (« la plus belle du cinéma français, avec celle de Jeanne Moreau, précise, grave comme il faut», a écrit Erik Orsenna est aussi l'un de ses outils privilégiés. L'actrice est connue pour son phrasé rapide et ses brusques changements de rythme. Le cinéaste Jean-Paul Rappeneau dit d'elle qu'elle est « la personne capable de dire le plus de mots dans le moins de secondes possible tout en ne perdant pas une seule syllabe » et André Téchiné précise que « dans certains films, ses partenaires – et, parfois, ses metteurs en scène – ont du mal à la suivre : ils ne vont pas assez vite. Elle dit ses répliques à toute allure et, en même temps, les module. Elle a, donc, la rapidité et le contraire de la rapidité ». 

L'actrice dira à ce propos :

« Truffaut avait une théorie sur mon débit de voix, qui était aussi celui de ma sœur Françoise : l'idée qu'on était d'une famille nombreuse (nous étions quatre filles), et qu'il y avait une telle concurrence pour placer un mot dans les conversations familiales qu'il y avait eu une accélération.»

Récompenses et nominations

Plusieurs fois nominée aux Oscars, elle n’en a obtenu aucun.
  • 1981 : César de la meilleure actrice - Le Dernier Métro
  • 1993 : César de la meilleure actrice - Indochine
  • 1981 : David di Donatello de la meilleure actrice étrangère - Le Dernier Métro
  • Festival de Venise
  • 1998 : Coupe Volpi pour la meilleure interprétation féminine - Place Vendôme
  • Festival de Berlin
  • 2002 : Ours d'argent de la meilleure contribution artistique - Huit femmes
  • European Film Awards
  • 2002 : Prix du cinéma européen pour la meilleure actrice pour Huit femmes
  • 2013 : Lifetime Achievement Award

Autres distinctions 

En 1981, le rosiériste français Meilland honore l'actrice en baptisant une de ses obtentions Catherine Deneuve
1998 : Prix d'honneur du 25e Festival du film de Bruxelles
1998 : Ours d'Or pour l'ensemble de sa carrière, Berlin
1999 : Prix pour l'ensemble de sa carrière (Le Caire)
2003 : Prix pour l'ensemble de sa carrière (Las Palmas)
2005 : Palme d'honneur (Cannes)
2006 : Prix pour l'ensemble de sa carrière (Bangkok)
2008 : Prix du 61e Festival de Cannes pour l'ensemble de sa carrière (avec Clint Eastwood)
2009 : Médaille d'honneur de l'Académie de France à Rome, le 22 avril, à la Villa Médicis, des mains de Frédéric Mitterrand
2011 : Prix d'Honneur du 35e Festival des films du Monde de Montréal
2012 : Chaplin Award, décerné par la Film Society of Lincoln Center, basée à New York

Carrière

A ce jour, Catherine Deneuve a tourné dans près de 140 films. Tous ne sont évidemment pas inoubliables. Nous ne citerons que les plus marquants,  ceux dont nous avons parlé ou ceux que nous aimons particulièrement :

- 1964 : Les parapluies de Cherbourg (Jacques Demy)
- 1965 : Répulsion de Roman Polanski
- 1967 : Les demoiselles de Rochefort (Jacques. Demy)
- 1967 : Belle de jour (Luis Bunuel)
- 1967 : Benjamin ou les mémoires d’un puceau (Michel Deville)
- 1968 : La chamade (Alain Cavalier)
- 1968 : Mayerling (Terence Young)
- 1969 : La sirène du Mississipi (François Truffaut)
- 1970 : Tristana (Bunuel)
- 1970 : Peau d’âne (J. Demy)
- 1975 : Le sauvage (Rappeneau)
- 1980 : Le dernier métro (F. Truffaut)
- 1981 : Hôtel des Amériques (Téchiné)
- 1984 : Fort Saganne (Alain Corneau)
- 1984 : Paroles et musique (Alain Chouraqui)
- 1992 : Indochine (Régis Wargnier)
- 1993 : Ma saison préférée (Téchiné)
- 1998 : Place Vendôme (Nicole Garcia)
- 2001 : Huit femmes (François Ozon)
- 2007 : Persépolis de Marjane Satrapi (voix)
- 2008 : Un conte de Noël (Arnaud Desplechin)
- 2010 : L’homme qui voulait vivre sa vie (Eric Lartigau)
- 2010 : Potiche (F. Ozon)
- 2011 : Les yeux de sa mère (Thierry Klifa)
- 2011 : Les Bien-aimés (Christophe Honoré)
- 2014 : Dans la cour (Pierre Salvadori)
- 2015 : La tête haute (Emmanuelle Bercot)
- 2017 : Sage-femme (Martin Provost)
- 2017 : Tout nous sépare (Thierry Klifa)
- 2019 : La dernière folie de Claire Darling (Julie Bertuccelli)
- 2019 : L'adieu à la nuit (André Téchiné) 
- 2019 : Fête de famille (Cédric Kahn)
- 2019 : La vérité (Hirokazu Kore-Eda)

[Cet article est en grande partie repris de l’article beaucoup plus développé qui est consacré à Catherine Deneuve sur Wikipedia]