dimanche 28 décembre 2014

BRIGHT STAR film de Jane Campion (2009)



Bright Star est un film franco-américano-britannico-australien, réalisé par Jane Campion, sorti en mai 2009 lors de sa présentation en sélection officielle au festival de Cannes 2009. Il est consacré au grand poète romantique anglais John Keats. Le titre du film est emprunté à un de ses poèmes dont la première phrase est « Bright star, would I were steadfast as thou art » (« Astre Brillant ! Puissé-je être immobile comme tu l'es… ») composé lors de son idylle avec Fanny Brawne.

Résumé

Le film retrace les dernières années de la vie de Keats, depuis sa rencontre en 1818 à Hampstead avec sa voisine Fanny Brawne dont il tombe amoureux, jusqu'à sa mort de la tuberculose à Rome le 24 février 1821.

Mon opinion sur ce film

Je me délectais de voir enfin (en DVD) ce film car je l’avais raté lors de sa sortie au cinéma. Non pas parce que j’avais aimé les précédents films de la réalisatrice néo-zélandaise (et non australienne, comme on le lit souvent par erreur), loin de là : La leçon de piano, film porté aux nues et couronné d’une palme d’or à Cannes en 1993, m’avait laissé le souvenir d'un film ennuyeux et inutilement cruel. 

Je pensais que Bright star me ferait changer d’avis sur cette Jane Campion. Hélas, trois fois hélas, Bright star m’a paru encore plus ennuyeux et insipide que La leçon de piano, la cruauté en moins. Certes le film est esthétiquement très beau, les images sont léchées, d’un esthétisme compassé, mais une succession de belles images n'a jamais suffi à faire un bon film. Les (très) beaux plans de nature ou la douceur des éclairages n'adoucissent pas ce sentiment d’ennui. Jane Campion confond la délicatesse et la niaiserie et fait d’une histoire qui aurait dû être toute inspirée de romantisme une narration décevante, un pensum dont ne se dégage qu’une désespérante tristesse.

Je veux bien aussi que nous soyons dans une époque où la morale la plus étriquée règne en maître sur une société engoncée dans ses convenances, mais nous avons vu bien d’autres films qui se déroulent à la même époque sans pour autant tomber dans les excès de ce film : les personnages sont ici tellement empruntés, si bizarrement attifés dans des costumes ridicules qu’ils en deviennent grotesques. On a l'impression qu'on a cousu les acteurs dans des costumes trop étroits où ils ont du mal à respirer. C'est peut-être l'effet recherché par la réalisatrice mais trop, c'est trop : On a plutôt envie de les secouer et de leur crier : « Mais, non d’un chien, remuez-vous ! Bougez-vous les fesses ! Et arrêtez de vous prendre la tête (et la nôtre avec!!!). Si vous vous aimez, dites-le, criez-le et… faites-le ! »

Le plus terrible est que dans un film où les sentiments romantiques devraient être exacerbés par le sort tragique dont on sait qu'il attend les héros,  je n'ai pas ressenti la moindre émotion, ce qui est un comble pour un film où l'écueil aurait justement été de tomber dans le pathos. Mais rassurez-vous, vous ne risquez pas d'user vos réserves de kleenex  (ni d'ailleurs celle de vos somnifères!) avec un film de Jane Campion…

Quant aux acteurs (mais ce n'est certainement pas leur faute), Abbie Cornish est tellement insipide qu’on aurait bien du mal, si on la croisait dans la rue sans ses vêtements hideux, à la reconnaître. Pour Ben Whishaw, c'est différent. Il colle assez bien au personnage de Keats. Il avait déjà montré qu'il pouvait assumer des rôles difficiles en jouant le personnage de Grenouille dans l’adaptation, à mon avis totalement ratée, du chef d’œuvre de Suskind, Le parfum. Il n’a vraiment pas de chance avec ses réalisateurs qu’il devrait, à l’avenir, mieux choisir s’il veut que sa carrière ait un sens.

En conclusion, rien de "brillant" dans cette « Bright star »-là. Le résultat est un film assommant à vous vacciner définitivement contre la poésie romantique anglaise en général et celle de Keats en particulier (qui mérite pourtant beaucoup mieux qu’une telle punition, à condition de la lire dans le texte et non de la découvrir à travers les traductions ampoulées qu’en donnent les éditions françaises). Pour une fois, je rejoins volontiers la critique acerbe des « Inrock » qui ouvrent enfin les yeux et s’interrogent sur la valeur réelle de la réalisatrice : « Et si on s’était trompé sur Jane Campion ? Et si on l’avait vue plus géniale qu’elle n’est ? (…)» Ouf, enfin un peu de lucidité chez les critiques intellos, cela donne de l’espoir.

Voyez plutôt :

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