mardi 11 novembre 2014

INTERSTELLAR de Christopher Nolan (USA-2014)




Interstellar est un film de science-fiction britannico-américain produit, coécrit et réalisé par Christopher Nolan, sorti en 2014.

Synopsis

Dans un futur proche, la Terre est à bout de souffle et ne peut plus nourrir l’humanité ; les cultures sont détruites les unes après les autres par les maladies. Seul le maïs continue à pouvoir être cultivé. Cooper (Matthew McConaughey), ancien pilote et ingénieur de la Nasa, s’est reconverti dans l’agriculture après l’arrêt du programme spatial américain et il vit dans sa ferme avec sa famille,  sa fille Murphy, âgée de dix ans, son fils de 15 ans, Tom et son père, Donald. Sa femme est morte d’un cancer du cerveau qui n’a pas pu être soigné suite à l’abandon des techniques médicales de pointe, devenues trop coûteuses. Périodiquement, le pays est balayé, comme dans les années 30, par des « dust bowls », de gigantesques tempêtes de poussière, conséquences d’une succession de sécheresses  ajoutées à une surexploitation des sols.

La jeune Murphy croit que leur maison est hantée par un fantôme car elle retrouve régulièrement des livres et des objets tombés des rayons de la bibliothèque. Son père ne croit pas à un fantôme et, en esprit rationaliste, il la met au défi d’en prouver l'existence. La fillette, très intelligente, commence alors à noter dans un cahier tous les phénomènes étranges qu’elle constate. Mis devant les preuves, son père envisage que le « fantôme » soit une forme inconnue d'intelligence et qu’il tente de communiquer avec eux dans un langage codé basés sur le morse ou le binaire. Ayant découvert que le message correspondait à des coordonnées géographiques, Cooper et sa fille se rendent sur les lieux indiqué par les coordonnées et tombent sur une base de l’armée qu’ils croient abandonnée et tentent de s’y introduire. Faits prisonniers, ils découvrent que, non seulement la base n’est pas abandonnée mais qu’elle est occupée par une équipe de scientifiques travaillant pour la Nasa sur un programme ultrasecret visant à mettre au point une évacuation de la terre. Le programme est dirigé par le professeur John Brand (Michael Caine) qu’a bien connu Cooper. L’équipe lui révèle que la Nasa a découvert un « trou de ver » dans les environs de Saturne. Ce tunnel interstellaire mettant en relation plusieurs galaxies distantes de millions d’années-lumière permet à l’humanité d’envisager de trouver des planètes habitables hors de sa galaxie sans avoir à affronter les distances colossales qui les séparent. Mieux, il y a 48 ans, la Nasa a envoyé la Mission Lazare au-delà de ce « trou de ver » qui semblent avoir réussi puisque les sondes de trois des équipes (du nom des astronautes qui les dirigeaient : Miller, Edmund et Mann) émettent toujours.

En tant qu’ancien pilote de haut niveau, Cooper est recruté pour piloter l’Endurance, un vaisseau spatial expérimental dont la mission sera de retrouver les explorateurs de la mission Lazare. Deux scénarios de colonisation seraient alors mis en œuvre : le plan A permettrait une évacuation générale de la Terre et la survie d’une grande partie de l’humanité ou, en cas d’échec, le plan B, qui permettrait, en s'appuyant sur le transport d'embryons humains congelés, de donner une seconde chance aux humains, condamnés sur Terre.

Lorsqu’il annonce à ses enfants qu’il a accepté de prendre la tête de cette mission de la dernière chance, Cooper se heurte à la colère de sa fille qui ne peut admettre qu’il les abandonne. Son père lui promet de revenir mais l'un et l'autre savent que le voyage sera long et risqué. Avant de s’embarquer, Cooper remet cependant à sa fille une montre qui jouera un rôle crucial vers la fin du film. Il décolle ensuite avec un équipage formé d’Amelia Brand (Anne Hataway), la fille du professeur Brand, de Romilly et de Doyle, trois scientifiques de haut niveau, pour un vol spatial de deux ans afin de rejoindre le trou de ver, dans le but de le traverser et de retrouver les trois bases desquelles proviennent les signaux.

La première planète visitée est très proche de « Gargantua », un trou noir qui, outre le fait qu’elle peut attirer et broyer le vaisseau Endurance, provoque un écoulement du temps plus lent que sur la Terre, une heure y représentant 7 années terrestres. Lorsque les astronautes se posent à proximité de la sonde, ils découvrent que la mission a échoué, la surface de la planète n’étant qu’un vaste océan, balayé par des raz de marée géants. Sitôt posé, le vaisseau des explorateurs doit repartir sans avoir pu récupérer Doyle qui meurt noyé alors que l'équipe essaie de récupérer la sonde laissée par la mission Miller. En revenant sur Endurance, l'équipe découvre que l'astronaute qui les y attendait, Romilly, a vieilli de 23 ans. Sur Terre, 23 ans se sont aussi écoulés et les deux enfants de Cooper sont devenus adultes: Tom est marié et a eu un fils, il s’occupe toujours de la ferme mais la situation sur terre devient chaque jour de plus en plus invivable. Quant à Murphy, elle est devenue assistante du professeur John Brand, a désormais l'âge qu'avait son père lors de son départ. Mais, toujours fâchée contre lui, elle refuse de lui parler.  En découvrant les messages vidéo laissés par ses enfants pendant sa visite de la planète, Cooper craque.

La visite de la seconde planète semble plus fructueuse bien qu'il s'agisse d'un monde glacé. Les astronautes découvrent le professeur Mann, toujours en vie dans son caisson d'hibernation, et le réveillent. Mais, pas plus que la première, la planète recouverte de glace n’est pas propice à la vie.  En réalité, Mann,  pour attirer une mission d'exploration et dans l’espoir d’être secouru, a faussé les données. Lors d’une reconnaissance avec Cooper, il tente de le tuer, provoque la mort de Romilly et, après avoir volé une navette, il tente de s'enfuir à bord de l’Endurance afin de regagner la Terre.  Mais sa manœuvre échoue et, en tentant de s’arrimer, il endommage l’Endurance. Cependant, Cooper et Amelia, seuls survivants, réussissent à sauver le vaisseau et tenter de rallier la 3ème planète identifiée par la mission Edmund. Comme, durant l’accident, une partie du carburant a été perdue, Cooper va tenter une manœuvre risquée, utiliser l'énergie du trou noir.  Afin d'échapper à la formidable attraction du trou noir, Cooper sacrifie une partie du vaisseau, deux navettes dont l'une est pilotée par le robot TARS et l'autre par lui-même. À l'intérieur du trou noir, il se retrouve pris dans une structure virtuelle à cinq dimensions, qui se révèle être la bibliothèque de la maison dans laquelle Murphy avait assisté à des jets de livres. Il comprend alors que c’était lui, le « fantôme » bloqué dans l’espace-temps, qui essayait de communiquer avec sa fille de neuf ans.

Pendant ce temps, sur Terre, Murphy est devenue une grande scientifique. Ses connaissances lui permettent de comprendre  ce que son père attend d’elle.

C’était ce que souhaitait l’entité qui avait utilisé le moyen des ondes gravitationnelles pour communiquer. Dès lors, la structure virtuelle dans laquelle était prisonnier Cooper se dissout et il se retrouve dans une chambre d’hôpital, âgé de 134 ans (mais n’en faisant physiquement pas plus qu’à son départ), sur une station en orbite autour de Saturne. Murphy est plus âgée que son père. Il la reverra avant qu’elle ne rende son dernier soupir, entourée de ses enfants et de petits enfants qui sont autant d’étrangers pour Cooper. Faussant compagnie à cette famille qui n’est pas la sienne, il vole un vaisseau pour retrouver Amelia qui survit sur la planète Edmund.

Développement

Le projet d’Interstellar a débuté en mai 2006 chez DreamWorks sur un sujet de l'astrophysicien du Caltech (California Institute of Technology) Kip Thorne. Steven Spielberg, qui doit réaliser le projet, engage le scénariste Jonathan Nolan (frère cadet de Christopher) l'année suivante. Finalement, le projet fut abandonné par Spielberg mais repris, six ans plus tard, par Christopher Nolan qui annonce le film pour fin 2012. Jonathan Nolan, son frère, reste le scénariste mais doit fusionner son scénario avec son idée. Bien que Warner Bros (en collaboration avec la société de Nolan, Syncopy Films) et Paramount soient traditionnellement rivaux, Nolan demande à cette dernière de participer ; les deux sociétés acceptent de collaborer. En 2013, des sources ont indiqué que Legendary Pictures est en train de finaliser un accord avec Warner Bros. Bien qu'il n'ait pas réussi à renouveler son partenariat de production de huit ans avec Warner Bros, Legendary Pictures aurait accepté de renoncer à un financement pour Man of Steel en échange de la participation dans Interstellar.

Clins d’œil
Le professeur John Brand, interprété par Michael Caine, cite à plusieurs reprises un célèbre poème du Galois Dylan Thomas : « Do not go gentle into that good night/Old age should burn and rave at close of day/Rage, rage against the dying of the light». Ce poème fut écrit en hommage à la mort De son père. Le lyrisme du poème est censé redonner du courage aux astronautes en leur rappelant l'importance de leur mission pour l'avenir de l'humanité. Il est toujours difficile de traduire un poème, en particulier lorsqu’il s’agit de grands poètes anglais. Malgré tout, voici une proposition : «Ne t'en vas pas sans protester dans cette douce nuit/Le grand âge devrait brûler et se révolter devant la fin du jour/Rage, enrage face à la mort de la lumière. »  C’est une exhortation à refuser l’inexorable, un encouragement à se battre pour la survie.  

Tournage

Le film a principalement été tourné  dans la province de l’Alberta au Canada. Pour les scènes dans les champs de maïs, il fallut en planter 500 acres qui furent ensuite brûlés. On aurait pu penser que la reconstitution des nuages géants de poussière furent reconstitués en images de synthèse. En réalité, ils ont été réalisés avec de la poussière artificielle faite de cellulose. Les scènes se déroulant sur la planète de l’expédition Mann ont été tournées en Islande.

Critique

Ayant découvert Christopher Nolan avec Memento, et fan de films de science-fiction en général, je me devais d’aller voir ce film. Habitué à voir des salles à demi vides, j’ai été surpris de constater que, pour une fois, la grande salle de mon cinéma habituel était à peu près pleine. Mais je me demande comment les spectateurs auront réagi à ce film. D’abord, il est très long (2.50 H) et les scènes d’action sont assez limitées, le réalisateur faisant la part belle aux digressions scientifiques voire philosophiques, certes intéressantes, mais difficiles à suivre pour un spectateur lambda. Je dois dire que, même quelqu’un comme moi, qui lis de la science-fiction depuis mon adolescence et qui ai une formation universitaire,  j’ai eu du mal à suivre et j’ai dû m’accrocher pour rester jusqu’au bout. Je suis pourtant passionné depuis longtemps par ces réflexions sur le temps et l’espace. Je n’ignore pas non plus, même si je ne comprends pas tout, les « trous noirs » et les « trous de ver ». Je dois reconnaître que Chistopher Nolan, à la différence d’autres réalisateurs de science-fiction qui se contentent de saupoudrer leurs films de quelques notions scientifiques vaguement digérées pour épater la galerie, a tenté de transmettre à son public de vraies notions d’astrophysique appuyées sur des concepts authentiques. Mais réaliser un film grand public n’est pas une œuvre de vulgarisation, quelle que soit la sincérité que l’on y met et le pari n’est qu’en partie réussi.     
   
Memento (dans le domaine du polar) et surtout Inception (dans celui de la science-fiction) étaient déjà des films « prise de tête ». Interstellar, par les concepts sur lesquels il s’appuie, de par sa longueur aussi bat tous les records. Certes, il s’y passe davantage de choses que dans Gravity, qui ne m’a procuré que de l’ennui,  mais je n’ai pas autant apprécié ce film que ce que j’attendais.
Pour les scènes qui se déroulent dans l’espace, j’ai constaté beaucoup d’incohérences ou de détails « tirés par les cheveux » dont je ne vous infligerai pas la liste pour ne pas faire de cette critique un pensum par trop indigeste.

Finalement, ce que j’ai le plus apprécié dans ce film, ce sont les scènes les moins spectaculaires, celles du début, qui se déroulent dans la ferme, le spectacle des relations qu’entretient Cooper avec son père et ses enfants. Matthew McConaughey campe un personnage de père de famille beaucoup plus crédible et émouvant que dans son rôle de super héros et les scènes avec son fils et sa fille sont les plus émouvantes du film.

Distribution

A part Matthew McConaughey, dont j’ai apprécié le jeu, j’ai trouvé que, comme toujours les enfants (Timothée Chalamet dans le rôle de Tom jeune, et surtout Mackenzie Foy, dans celui de Murphy) sont remarquables. Quant aux autres acteurs (y compris Matt Damon qui, il est vrai, a un petit second – voire 3ème - rôle) ils sont interchangeables : Anne Hathaway est mille fois meilleure dans Le diable s’habille en Prada, Michael Caine (le professeur Brandt) pourrait être remplacé par n’importe quel autre acteur de son âge, etc.  

Bref, vous l’aurez compris, je ne suis pas aussi enthousiaste après avoir vu Interstellar que les spectateurs recensés sur Rotten Tomatoes (73 % d’opinions positives) ou Metacritic (note : 8,5/10).

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