dimanche 30 novembre 2014

LE LABYRINTHE de Wes Ball (USA-2014)


Le Labyrinthe (The Maze Runner) est un film de science-fiction américain de Wes Ball sorti en 2014. Il est adapté du premier tome de la trilogie The Maze Runner de James Dashner.

Ce film est le 1er volet d'une trilogie :

- Le Labyrinthe-1
- Le Labyrinthe-2 : La terre brûlée (2015)
- Le Labyrinthe-3 : Le remède mortel (2018)  

Synopsis

Le film commence dans l’obscurité. Un monte-charge grinçant dépose un adolescent (Dylan O’Brien) au milieu d’une sorte de gigantesque arène dans laquelle vivent une 50e de garçons. L’arène (en anglais, le Glade, "la clairière", bizarrement traduit en français par le « bloc ») est entourée de murailles menaçantes, le labyrinthe.

L’adolescent ne se souvient d’aucun fait de son passé. Seul son nom, Thomas, lui reviendra quelques jours plus tard. Certains des adolescents vivent là depuis 3 ans et ils se sont organisés de manière à survivre, en cultivant, élevant des animaux, et se répartissant les tâches.

Une fois par mois environ, le monte-charge leur amène, avec les denrées indispensables à leur survie, un nouveau pensionnaire.

Dès son arrivée, Thomas est pris en grippe par un des autres garçons, Gally (Will Poulter) mais d’autres membres du groupe prennent sa défense, comme Alby, qui fait office de chef, Newt (Thomas Brodie-Sangster), Minho, et le jeune Chuck qui devient son ami.

Pendant la journée, les portes du labyrinthe restent ouvertes et certains des jeunes gens choisis pour leur talent de coureurs l’arpentent afin d’essayer de le cartographier et comprendre son fonctionnement afin de trouver une issue. Mais gare aux  coureurs qui ne sont pas revenus à la tombée de la nuit car ils se retrouvent piégés dans la gigantesque structure et deviennent la proie de monstres mi organiques, mi-mécaniques, les Griffeurs (en angl. The Grievers) qui font office de gardiens du labyrinthe. Si les monstres ne les déchiquettent pas, ils sont victimes de leurs dards empoisonnés et deviennent fous de douleur après avoir déliré des jours durant.

Bien qu'il soit formellement interdit aux non-coureurs de pénétrer dans le labyrinthe, Thomas, pour venir en aide à Alby, qui a été piqué, et à Minho, qui tente de le secourir, se laisse enfermer dans la structure.

Au cours d’une nuit d'épouvante, il parvient à piéger l'un des Grievers qui se retrouve écrasé entre deux des murs du labyrinthe. Le lendemain, Thomas prélève sur le corps du monstre une pièce électronique qui s’avère être une clé vers la sortie de l'immense structure.

Quelques jours après l’arrivée de Thomas, le monte-charge dépose une jeune fille, appelée Teresa (Kaya Scodelario). A son arrivée, elle reconnaît Thomas puis tombe dans le coma. Dans sa main, elle serre un message annonçant « qu’elle est la dernière ». Quelques jours après, elle s’éveille et n’accepte de parler qu’à Thomas. Dans l'une de ses poches, elle trouve deux seringues. L’une d’elles sera testée sur Alby et l’empêchera de mourir. Mais, pendant son délire, Alby a retrouvé des bribes de souvenirs de sa vie d'avant et ne sera plus le même.

Après l’expédition dans le labyrinthe au cours de laquelle Thomas a prélevé l’artefact électronique sur le corps du Griever, les portes qui s’étaient toujours ponctuellement refermées chaque soir depuis trois ans restent ouvertes et les Grievers envahissent la prairie, faisant un massacre parmi les jeunes gens.

Conscient que les choses ont changé et qu'ils n'ont plus que quelques jours de survie, Thomas et Teresa décident d'entraîner avec eux une petite troupe et de tenter de s'enfuir du labyrinthe en utilisant l'artefact prélevé sur le Griever. Ils y parviennent non sans perdre encore quelques uns de leurs camarades.

Stupéfaits, les survivants se retrouvent dans un laboratoire souterrain dévasté par des combats.

Gally (Will Poulter), qui en veut toujours autant à Thomas, lui tire dessus, mais c’est le petit Chuck qui est tué par une balle perdue.

Les rescapés n’ont pas le temps de pleurer leurs morts ni d’essayer de comprendre ce que leur veulent les scientifiques qui les ont enfermés dans le labyrinthe car des hommes armés font soudain irruption dans le laboratoire et les font monter dans un hélicoptère. Celui-ci les emmène loin du laboratoire souterrain, au-dessus d’un paysage calciné hérissé de carcasses d’immeubles  à demi-effondrés.

En off, le spectateur est informé que tout cela n’est qu’une mise en scène et que les jeunes gens sont les rescapés d’une expérience qui ne fait que commencer et que des épreuves encore plus terribles que celles qu'ils ont vécues les attendent.

Mon opinion sur ce film

Dès que j’avais entendu parler du labyrinthe, je m’étais jeté sur la trilogie de James Dashner, The Maze Runner et je l’avais dévorée en anglais. Arrivé au bout, je n’étais guère plus avancé, puisque  les livres sont eux aussi conçus comme des "labyrinthes", à savoir que, chaque fois que l'on croit tenir une explication, de nouvelles questions surgissent.

Je ne sais ce que donneront les deux autres volets de l’adaptation (si toutefois elle voit le jour !) mais, pour l’instant, j’ai trouvé que l’univers du film respectait bien celui des romans, même si le scénario s'en éloigne parfois.
  
J’ai reconnu avec plaisir, parmi les acteurs, de jeunes acteurs que j’avais déjà appréciés dans d’autres films ou séries :

- Dylan O’Brien (qui joue le rôle de Thomas) est le meilleur ami de Tyler Posey (Scott) dans Teen Wolf ;
- Thomas Brodie-Sangster (Newt) était le petit Simon de Nanny McPhee (mais il avait aussi déjà joué dans Love actually, Bright Star, Nowhere boy et une 10e d’autres films majeurs…)
- Will Poulter (Gally) avait joué le rôle d’Eustache, l’imbuvable cousin des enfants Pevensie dans Le monde de Narnia : l’odyssée du Passeur d’Aurore.
- Quant à Kaya  Scodelario (Teresa) avait été Effy, la petite sœur plus que délurée de Tony (Nicholas Hoult) dans la décapante série anglaise Skins.  
   

vendredi 21 novembre 2014

LE PORTRAIT DE DORIAN GRAY Film d'Oliver Parker (2009)


Le portrait de Dorian Gray d'Oliver Parker (2009) avec Ben Barnes, Max Irons et Colin Firth. Ce film est inspiré du grand classique d'Oscar Wilde, Le portrait de Dorian Gray (The Picture of Dorian Gray) écrit en 1890.

Synopsis

Dorian est un jeune homme de la bonne société victorienne qui revient à Londres, dans la maison familiale, après ses études à l'université. Dorian (Ben Barnes) est d'une beauté parfaite mais aussi d'une pureté et d'une naïveté totales.

Pour son malheur, il rencontre l'un des amis de sa famille, Lord Henry Wotton, dit Harry (Colin Firth), un libertin, qui lui présente un ami peintre, Basil Hallward, un portraitiste de grand talent. Harry est le type même du pervers. Il profite de l'ascendant qu'il a sur le jeune et malléable Dorian pour l'entraîner au bordel, l'amener à fumer de l'opium et boire du gin. Il faut dire que Dorian est un être faible et malléable et Harry sait flatter son amour propre. Dorian, d'abord réticent, se laisse très vite convaincre de "mordre la vie à pleines dents". Harry propose aussi à Basil, dont il a compris qu'il était  secrètement amoureux de Dorian, d'en faire le portrait. Basil est un peintre tellement doué que son portrait paraît vivant et il fascine tout le monde à commencer par son propre modèle. Harry, continuant son jeu pervers, parvient à convaincre Dorian qu'en utilisant une formule magique dont il a le secret, il peut enfermer l'âme de Dorian dans le tableau. En contrepartie, tant que le tableau existera, Dorian restera jeune et beau. Mais, évidemment, comme dans tout pacte de ce genre, il y a un prix à payer. Mais que ne ferait-on pas pour rester éternellement jeune et beau ? Harry n'est peut-être pas le diable, mais, sous des dehors très convenables, il y ressemble fort. Car, en réalité, en acceptant ce qu’Harry lui a présenté comme un jeu, Dorian a bien signé un pacte avec le diable. Peu à peu, il perd tout sens moral et à chacun de ses actes délictueux (cela va même jusqu'au crime), si physiquement il ne change pas,  le tableau, lui, se craquelle, se fendille, puis devient tellement monstrueux que Dorian décide de l'enfermer au grenier et interdise à quiconque de le voir. Loin de le faire revenir à la raison et se repentir de ses actes, Dorian perd tous les jours un peu plus de son humanité... mais il ne vieillit pas.

Mon opinion

Le livre de Wilde est fascinant et il a fasciné de nombreux metteurs en scène, écrivains et cinéastes. Le film d'Oliver Parker est le dernier en date et je l’ai trouvé très réussi. Il faut dire qu'il a trouvé, en Ben Barnes, le prince, puis le roi Caspian du Monde de Narnia, un remarquable acteur qui sait passer de la pureté totale du début à l'absolue perversion de la fin, tout en conservant un visage angélique et des traits parfaits. Quant à Colin Firth, acteur protéiforme que l’on n’a plus à présenter, il endosse si habilement les habits du mentor respectable cachant si bien une absolue noirceur qu'on se dit que n'importe quel être un peu fragile s'y laisserait prendre.

mardi 18 novembre 2014

LE HAVRE d'Aki Kaurismäki (FI-F-D 2011)

[Repris d'un commentaire publié en 2011]


Le Havre est une comédie dramatique finno-franco-allemande produite, écrite et réalisée par Aki Kaurismäki et sortie le 8 septembre 2011. Elle a été sélectionnée, en compétition, au Festival de Cannes 2011 et a reçu le Prix Louis-Delluc.

Synopsis

Marcel Marx (André Wilms sur les épaules duquel le film repose entièrement), ex-écrivain, est devenu cireur de chaussures au Havre. Il vit pauvrement avec sa femme Arletty (Kati Outinen) et sa chienne Laïka dans une ruelle où il a ses habitudes et ses amis, Claire, la patronne du bar La Moderne (Elina Salo), Yvette, la boulangère (Evelyne Didi), l’épicier (François Monnié) Cheng, un autre cireur de chaussures, quand le destin met brusquement sur son chemin un enfant immigré originaire d’Afrique, Idrissa (Blondin Miguel).

Au même moment Arletty est prise de violentes douleurs et on doit l’hospitaliser. A son retour, il trouve le jeune clandestin chez lui en compagnie de sa chienne.
Mais un voisin (méconnaissable Jean-Pierre Léaud en ignoble délateur) les a dénoncés à la police et Marcel est surveillé par le commissaire Monet (Jean-Pierre Darroussin). Dans un premier temps, on pense que le commissaire est là pour l’arrêter et l'empêcher d'aider le jeune fugitif. En fait, il vient le prévenir et lui apporte son aide pour permettre à Idrissa de fuir la France pour l’Angleterre où il doit rejoindre sa mère qui y travaille. Film engagé, certes, qui dénonce, comme tant d’autres (en particulier Welcome), la triste dérive politique de l'ex-« patrie des droits de l’homme ». 
 Mon opinion

Dieu sait combien, en tant que citoyen, je ne peux que souscrire sur le fond au propos d’un tel film tant  je suis opposé à la politique actuelle de l’immigration et au tour « vichyste » que prend cette politique[1]. En cela, je peux comprendre le parti-pris de faire de Darroussin (merveilleux dans Les neiges du Kilimandjaro un quasi-gestapiste, ou de Jean-Pierre Léaud une caricature de ces dénonciateurs anonymes qui fleurissaient sous Vichy. Je ne me fais aucune illusion sur la possibilité que de telles situations se reproduisent, hélas, à l’identique, même et alors que notre pays n’est pas soumis (du moins pas encore !) à une dictature totalitaire.

Mais, ce qui m’a gêné, dans ce film, c’est le choix de ses décors misérabilistes, années 50, qui édulcore son propos alors que son film aurait gagné en crédibilité s’il l’avait tout bonnement filmé dans des décors contemporains avec toute la violence crue de notre époque.
Si je peux comprendre que le réalisateur ait fait parler André Wilms – qui est par ailleurs un grand acteur - comme une parodie d'écrivain, je ne comprends pas quelle était la nécessité de faire ânonner ses autres acteurs comme des débutants ? Tout cela sonne faux, comme sonne faux le « sauvetage » du gamin, la guérison miraculeuse d’Arletty que l’on croit morte et qui est ressuscitée, le comble étant l'image du pommier en fleurs saluant le retour de Marcel et d'Arletty à la maison ! J’ai prié, jusqu’à la dernière image pour qu’une telle situation mélodramatique voire vaudevillesque ne se produise pas, et, à mon grand regret, cela s’est produit.

Non, je regrette, mais pour moi Kaurismäki n’a pas démontré, dans ce film, qu’il était un cinéaste de talent.  Le seul jeu d'acteurs que j'ai aimé dans Le Havre est celui d'Yvette et de Claire, rayonnantes de chaleur et d'amour du prochain comme seuls savent l'être les gens simples, bons et authentiques. Mais tout le reste est tellement "téléphoné" que c'en est parfaitement ridicule.           

Dussé-je en prendre plein la gueule (car les attaques ne vont pas manquer comme chaque fois que je me permets de critiquer un cinéaste « reconnu »!), je vais donner mon opinion sur ce film. Comme j’ai vu hier Les neiges du Kilimandjaro  et qu’il n’est pas hors de propos de comparer les deux films qui, sur le fond, traitent de sujets de société qui nous préoccupent tous, le chômage, la pauvreté (voire la misère qui touche de plus en plus de Français),  je peux faire la différence entre un cinéaste de talent (Robert Guédiguian) et un cinéaste moyen, voire mauvais, comme Kaurismäki.

En conclusion, j’ai trouvé ce film ennuyeux, ses dialogues insipides (à part la lecture que fait Yvette à la mourante lors de sa visite à l'hôpital, mais le cinéaste nous montrant la couverture : Kafka, nous comprenons, hélas, que le texte n’est pas de lui), le jeu des acteurs artificiel, les prises de vue nulles (chez Guédiguian, où que l’on se place, on voit la mer ou on la devine), le phrasé laborieux, la grotesque parodie du vieux rockeur… le juke-box, les enregistrements "d'époque", etc., etc. Et par-dessus tout, ce qui pour moi fait un bon film, le savant mélange entre rire et larmes (ou émotion) est totalement absent de ce film qui n’est qu’un pensum lourdingue et ennuyeux.


 Allez plutôt voir :




 

[1] J’ai écrit ce commentaire après avoir vu le film lors de sa sortie en salles. Nous étions alors sous le régime sarkoziste, Claude Guéant étant ministre de l’intérieur en remplacement de l’ignoble Eric Besson, précédent ministre de « l’identité nationale ». Je dois dire que depuis, hélas, les choses n’ont pas changé si ce n’est en pire, le premier ministre du président « socialiste » François Hollande, que j’ai contribué à faire élire, Manuel Valls, s'avérant être pire que les précédents en matière de droit d'asile. Depuis deux ans, la situation des droits de l’homme dans notre pays ne s’est pas améliorée et ce n’est certainement pas la mort de Rémi Fraisse lors de manifestations contre le barrage de Sivens, une « tache indélébile sur l’action du gouvernement », comme l’a justement dit Cécile Dufflot, qui me fera changer d’avis. 

lundi 17 novembre 2014

LES AUTRES film fantastique d'Alejandro Amenabar (2001)


Les autres est un film d'épouvante franco-américano-espagnol d'Alejandro Amenabar sorti en 2001. 

Synopsis

Le cadre est une immense maison isolée sur l'île de Jersey perdue dans le brouillard. L'action se déroule peu après la fin de la 2ème Guerre mondiale. Trois personnes (deux femmes, dont une jeune femme muette, et un homme) se présentent à la porte de la maison pour proposer leurs services. La jeune femme qui vient d'aménager s'appelle Grace  Stewart (Nicole Kidman). Sans nouvelles de son mari Charles, disparu pendant la guerre, elle vit seule dans cette grande maison avec ses deux enfants, Anne et Nicholas, qui seraient atteints, à ce qu'elle dit, d'une maladie qui les rend photosensibles et les obligent à vivre enfermés, à l'abri des rideaux perpétuellement tirés.

Elle accepte d'embaucher Mme Bertha Mills comme gouvernante et la jeune muette, Lydia, qui l'aidera aux travaux ménagers. M. Edmund Tuttle s'occupera du jardin et des travaux à effectuer dans la maison.

Grace a, envers les domestiques, des exigences qui nous paraissent exagérées : chaque porte doit être refermée à clé avant qu'une autre ne puisse être ouverte, les rideaux doivent toujours restés tirés, aucun bruit de doit être fait dans la maison.

Par ailleurs, bien qu'elle semble aimer ses enfants, elle se comporte avec eux avec une sévérité qui nous paraît excessive, les obligeant à apprendre par cœur des passages entiers de la Bible et les punissant lorsqu'ils ne les savent pas. Quant à elle, elle passe ses journées à coudre et à broder à la lumière d'une lampe à pétrole car la maison ne dispose ni du téléphone ni de l'électricité.

Or, la maison semble mener une vie propre : on entend des rires et des pleurs d'enfants, des pas à l'étage alors que les pièces sont inoccupées et que les enfants enfermés dans deux pièces séparées. Quant aux domestiques, on les voit occupés dans le parc. A un autre moment, le piano se met à jouer seul; les portes, fermées à clé, s'ouvrent toutes seules et les rideaux sont tirés par une main invisible...

Anne, la petite fille, voit des personnes qui ne sont pas là, en particulier un petit garçon dont le nom est Victor. Lorsqu'elle veut en parler à sa mère, celle-ci refuse de l'écouter puis, alors que la fillette insiste, elle l'accuse de mentir et la punit.

Le spectateur finit par penser que la maison est hantée jusqu'à ce qu'il comprenne, tout à la fin, que les fantômes ne sont pas ceux que l'on croit.

Mon opinion sur ce film

Bien moins éprouvant que La dameen noir (avec Daniel Radcliffe) dont j'ai parlé ici, ce film est cependant d'autant plus efficace qu'on ne devine pas une minute le terrible dénouement qui nous attend (ce qu'en terme technique on appelle un "twist", où la fin du film remet en question tout ce que le spectateur avait cru comprendre depuis le début).

Nicole Kidman, bien que glaçante à souhait dans son rôle de mère sévère, n'est malgré tout pas entièrement crédible : trop parfaite, trop élégante, trop bien coiffée et maquillée pour une jeune femme élevant seule ses deux enfants dans cette immense demeure vide. Son jeu rappelle celui de la terrifiante Mme Coulter de La boussole d'or.

La mise en scène est sobre : pas ou peu d'effets spéciaux, pas de cris glaçants, pas de poupées animées, pas de grincements de portes ou de personnages effrayants surgissant brusquement de coins sombres... Les domestiques ont plutôt des attitudes rassurantes. Si ce n'est sa taille et le fait qu'elle est perdue dans le brouillard, la maison non plus n'a rien de particulièrement menaçant (rien à voir en cela avec la maison de La Dame en noir ou d'autres maisons maléfiques de tant de films d'horreur !), la musique qui s'élève du piano est une valse de Chopin... Généralement, les films fantastiques ou d'horreur jouent avec les nerfs des spectateurs. Rien de tel ici. Paradoxalement, le seul personnage qui inquiète est celui de Grace, qu'on nous présente dès le début comme la victime, alors que le dénouement nous montrera qu'elle est bien autre chose. 

N'étant généralement pas très friand de films d'horreur, je n'avais fait aucun effort particulier pour voir celui-ci lors de sa sortie au cinéma. Comme il repassait sur Arte, je l'ai néanmoins regardé.  Je dois dire que celui-ci est plutôt réussi, plus fantastique d'ailleurs que véritablement d'horreur. Il est efficace sans être effrayant comme La Dame en noir ou  The orphanage.

dimanche 16 novembre 2014

SERENITY et FIREFLY film et série de SF de Joss Whedon (2002-2005)


Serenity est un film américain de science-fiction réalisé en 2005 par Joss Whedon. Il est le prolongement de la série Firefly, série en 14 épisodes, diffusés sur le réseau Fox entre 2002 et 2003 et annulés après l’épisode n°11. La série Firefly ayant été interrompue avant sa conclusion, le réalisateur, devant la déception et la mobilisation de ses fans, a réalisé Serenity, qui est donc une sorte d’épisode  «bonus» et une sorte de conclusion de la série. Rappelons que Joss Whedon est le brillant créateur de Buffy contre les vampires, Angel et Dollhouse.

Résumé

Le film se déroule en 2517 et décrit l'histoire de l'équipage du Serenity, un vaisseau de classe Firefly. Le capitaine et le second sont des vétérans de la Guerre d'Unification qui ont combattu dans le camp des perdants. Leur vie, faite de petits boulots et de contrebande aux marges du système, est perturbée par la présence à leur bord d'une passagère télépathe qui connaît un secret dangereux.

Pour comprendre quelque chose à Serenity, il faut avoir vu la série Firefly

Rappel

À la suite de l'épuisement de ses ressources, l'humanité a quitté la Terre pour coloniser un nouveau système solaire. Des dizaines de planètes et des centaines de lunes ont ainsi été "terra-formées" pour les rendre habitables par l'homme. Les planètes centrales se sont regroupées, formant « l'Alliance », résultat de la fusion improbable des États-Unis et de la Chine, dont les capitales sont Sihnon et Londinum. Les planètes extérieures sont, elles, restées indépendantes, du moins jusqu'à ce que l'Alliance ne décide que les règles de la civilisation devaient s'appliquer à tous et ne se lance contre elles dans une guerre que nous pourrions qualifier d’impérialiste. Les combats, dévastateurs, ont duré six ans.

L'équipage renégat du Serenity est formé de neuf personnes rescapées du siège de Serenity valley, où les forces de l'Alliance, supérieures en nombre et mieux équipées que celles des Indépendantistes, ont remporté la victoire décisive. Parmi les révoltés se trouvait le sergent Malcolm ‘Mal’ Reynolds (Nathan Fillion, le héros principal, depuis 2009, de la série Castle). Après la défaite, il  décide de vivre en hors-la-loi et, après avoir racheté un vieux vaisseau réformé de classe Firefly, qu’il baptise Serenity (en hommage à la bataille de Serenity Valley), il fuit vers les "mondes extérieurs", là où l'Alliance n'a encore que peu, voire pas, d'influence. Avec l'aide de son second, une femme du nom de Zoe Washburne (Gina Torres, connue par son rôle dans la trilogie Matrix) qui, durant la guerre, a combattu à ses côtés jusqu'à la fin, il engage un équipage et se met à vivre de petits boulots, plus ou moins légaux : contrebande, transport de fret ou "passeur" de personnes qui ont des raisons de fuir l’Alliance. C’est le cas du Dr. Simon Tam (Sean Maher, qui fait penser à Christian Bale jeune) qui a sauvé sa sœur, River (Summer Glau) des griffes de l’Alliance. River, dotée de pouvoirs psychiques extraordinaires, était, jusqu'à ce que Simon ne la sauve des laboratoires de l'Alliance, plongée dans une espèce de rêve artificiel et soumise à toutes sortes de manipulations mentales qui l'ont rendue en partie folle. L'actrice qui joue son rôle, Summer Glau, a un physique troublant de femme enfant. On la retrouve dans deux séries télévisées de Joss Whedon (comme Angel et Dollhouse). Mais là où elle est le plus remarquable, c'est dans le rôle de Cameron, un cyborg (robot-humain) reprogrammé par la Résistance et envoyé dans notre présent pour défendre John Connor alors adolescent dans la formidable série Les Chroniques de Sarah Connor, sorte d’étrange prequel à la saga des Terminator, malheureusement interrompue au bout de deux saisons prometteuses. Simon et sa sœur River, traqués par l’Alliance, sont donc venus demander à Malcolm de les prendre à bord. Après bien des hésitations et beaucoup de récriminations de la part des membres de son équipage qui pensent qu’il prend un risque démesuré, 'Mal' accepte  de les aider...

Mon opinion

Ni le film Serenity, ni la série Firefly ne sont disponibles en français mais seulement en anglais et en allemand, ce qui réduit leur diffusion. Par ailleurs, il faut avoir vu Firefly avant Serenity si l’on veut comprendre quelque chose à l’action et à la motivation des personnages.

Même si vous étiez tenté, je les déconseillerais cependant à tous ceux qui sont allergiques à la science-fiction de s’embarquer dans ce voyage « au-delà du système solaire ». En effet si, avec des séries comme Angel ou Dollhouse ceux qui craignent de se projeter dans l’espace ne seront pas trop dépaysés puisque les évènements se déroulent dans notre monde, il n'en est de même ni avec Firefly ni avec Serenity, car on est là à la fois dans l’espace et dans l’avenir, deux ingrédients typiquement SF. A réserver donc exclusivement aux mordus de ce genre, dont je fais partie. Les autres devront passer leur chemin et remettre le cap sur la Terre... Malheureusement, le film, qui s'inspire beaucoup de StarWars et intègre par ailleurs pas mal d'idées que l'on retrouve dans les scenarii de Whedon, est un peu décevant car les effets visuels ne sont pas à la hauteur, en raison d’un budget limité. Par ailleurs, la psychologie des personnages, qui aurait mérité d'être développée sur la longueur d’une série (et non ramassée en un seul film), est à peine ébauchée... L’idée de départ est cependant, comme d’ailleurs pour la plupart des réalisations de Whedon, excellente : on y retrouve ses obsessions récurrentes de manipulations mentales qui "dérapent" et échappent à ses créateurs car l'humain reprend le dessus - ce qui est plutôt une bonne nouvelle... 

LA ROUTE de John Hillcoat (USA-2009)




La Route (The Road) est un film post-apocalyptique américain de John Hillcoat adapté du roman éponyme de Cormac McCarthy sorti en 2009. Il a été présenté en première mondiale et en compétition le 3 septembre 2009 à la 66e Mostra de Venise, puis aux festivals de Telluride (Colorado), de Toronto, Sitges et Londres.

Résumé

Après un cataclysme dont on ignore les causes (dérèglement climatique ? accident nucléaire ?...), mais qui a tout détruit, hommes, animaux, plantes, un père (Viggo Mortensen) et son fils d'une 10e d'années (Kodi Smit-McPhee) tentent de survivre en traversant les Etats-Unis le long d'une route interminable se déplaçant à travers des paysages recouverts de poussière et de boue. Leur seul but est de survivre un jour de plus en évitant de se faire massacrer par les rares survivants humains, pour la plupart retournés à l'état sauvage, certains étant même devenus cannibales. Le père a avec lui une arme, un revolver et, pour seules munitions, deux balles seulement qu’il réserve à lui et à son fils dans le cas où ils seraient pris et n’auraient plus aucun espoir de survivre. Après avoir échappé de peu à un groupe de cannibales qui ont fait de la maison qu'ils squattent un garde-manger où le bétail est formé d'êtres humains, décharnés et désespérés, les deux fuyards trouvent un abri souterrain qui leur permet de survivre encore quelques jours. Ce court intermède leur donne l'occasion inespérée de reprendre un peu de forces et de retrouver l'espoir mais ils sont obligés de quitter cet abri précaire de peur d’être à nouveau victimes des sauvages. Sur la route, ils trouvent un vieil homme mourant de faim (Robert Duvall). Le fils contraint son père à faire preuve d’un peu d’humanité et lui laisser un peu de nourriture. Plus loin, en approchant de la mer,  pendant que l’enfant épuisé dort sur la plage jonchée d’épaves, le père rejoint à la nage un navire échoué pensant y trouver de la nourriture. Pendant ce temps, un homme noir s'approche de leur campement de fortune et leur vole leurs maigres biens mais il laisse l'enfant en vie. Lorsque le père revient, il réveille l'enfant et le père et le fils se mettent à la poursuite de leur voleur. Epuisé, il n'est pas allé très loin. Lorsqu’ils retrouvent le pauvre bougre, le père l'oblige à lui rendre tout ce qu'il leur a pris et l'oblige à se déshabiller entièrement. Malgré les pleurs et les prières de l’enfant, il reste intraitable et ils partent, laissant leur voleur nu et tremblant de froid et de faim, voué à une mort certaine. La scène est particulièrement éprouvante. Ils partent mais, quelques kilomètres après, devant le mutisme de l'enfant qui est en colère contre son père, celui-ci cède et ils reviennent déposer, à l'endroit où ils ont laissé leur voleur, ses quelques hardes et un peu de nourriture mais l'homme a disparu et on ne sait ce qu'il est devenu.
Après avoir été blessé par un tireur isolé en traversant une ville, le père, blessé et malade, commence à dépérir et finira par mourir, crachant le sang, sous les yeux de son fils, au bord de l'océan. Après sa mort, aux dernières minutes du film, un couple, accompagné de deux enfants et d'un chien famélique, s'approchent de l'enfant. On se demande si c'est pour lui faire un mauvais parti mais ils lui disent les avoir suivis, lui et son père pendant des kilomètres et ils proposent à l'enfant de l'accueillir parmi eux. Le film s’arrête sur ces images et sur cette question : vont-ils survivre ? Combien de temps et où vont-ils aller dans ce monde en ruine et sans espoir.

Mon jugement

Ce film terrifiant est d’autant plus désespérant que, s'il s'agit d'une fiction, il n'est pas traité comme un film d'horreur (même si quelques scènes auraient pu sans problème y trouver leur place). Ce qu'il décrit pourrait nous arriver à tous un jour qui peut-être tout proche, si nous continuons à jouer aux apprentis sorciers avec la planète. Eprouvant !

Je connaissais déjà bien sûr Viggo Mortensen pour son rôle d’Aragorn dans la trilogie du Seigneur des anneaux d’après l’œuvre de J.R.R. Tolkien. A part son regard particulièrement halluciné, il est ici méconnaissable en épave couverte d’oripeaux, rigidifié dans la crasse et endurci dans le seul objectif de survivre et de permettre à son fils de résister un jour de plus. Par contre, j’ai découvert, dans le jeune Kodi Smit-McPhee (13 ans au moment du tournage), un acteur au talent très prometteur.     

vendredi 14 novembre 2014

ECLIPSE TOTALE d'Agnieszka Holland (FR-GB-BE 1995)


Eclipse totale (dont le titre original est Total eclipse ou aussi Rimbaud-Verlaine), sorti en 1995, est une coproduction franco-anglo-belge de la réalisatrice d'origine polonaise Agnieszka Holland, celle qui avait réalisé, peu avant, le beau film Le jardin secret, que j’avais beaucoup aimé.

Synopsis

Eclipse totale traite, de façon romancée, la relation sulfureuse qu'entretinrent, pendant deux ans, Paul Verlaine (David Thewlis) et Arthur Rimbaud (Leonardo DiCaprio).

Le film commence après la mort de Rimbaud. Verlaine, vieilli prématurément par l'abus de drogue et d'alcool, entre dans son café habituel à Paris. La sœur de Rimbaud, Isabelle (Dominique Blanc) l'y attend. Ils ont une entrevue orageuse au sujet de la succession de Rimbaud. Isabelle exige de Verlaine qu'il lui rende les manuscrits de son frère publiés, selon elle, sans son autorisation. En réalité, Isabelle, très dévote, a honte de la vie « dissolue » qu'a menée Arthur et, ne comprenant rien à son talent, elle voudrait pouvoir en expurger les manuscrits, voire les détruire…
Nous avons ensuite un flash-back qui se déroule pendant les deux années où Rimbaud et Verlaine ont vécu ensemble une histoire d'amour passionnée et ont écrit, du moins pour Rimbaud, la plus grande partie de leur œuvre qui reste, plus de 140 ans après, l'une des plus magnifiques de l'histoire de la poésie.

En septembre 1871, Arthur Rimbaud a 16 ans. Il s'est violemment disputé avec sa mère (Nita Klein), une paysanne austère et dure à la tâche, qui a élevé seule ses enfants, après que son mari, militaire, l'a quittée. Depuis sa plus tendre enfance, Arthur a toujours été un enfant à part, à fleur de peau, passionné, introverti. Il a toujours souffert de la dureté de sa mère et de l'ambiance étouffante qu'elle faisait régner dans sa famille. D'une intelligence hors du commun, il écrit de la poésie depuis l'âge de 7 ans. En 1871, Verlaine a déjà publié plusieurs recueils de poèmes (Poèmes Saturniens, Les fêtes galantes...) qui lui ont valu une certaine notoriété dans les milieux parisiens. Arthur lui envoie quelques-uns de ses essais et Verlaine, subjugué par ce qu'il lit, l'invite chez lui à Paris. Verlaine est alors marié depuis un an avec Mathilde (Romane Bohringer) et ils ont un enfant. 

La première rencontre entre Rimbaud et Verlaine est un quiproquo : lorsqu’il arrive à Paris, le jeune homme se rend tout droit chez Verlaine sans savoir que celui-ci est venu l'attendre à la gare, et ils se manquent. Lorsque Rimbaud se présente au domicile du poète, il y est reçu plutôt froidement par Mathilde et les choses se passent mal entre eux. Mais, dès que Verlaine est en présence d'Arthur, il tombe sous le charme de ce beau jeune homme dans lequel il perçoit immédiatement le génie. Il le présente à ses amis puis, devenu fou amoureux d’Arthur, il abandonne femme et enfant pour partir avec lui en Angleterre. Leur vie de débauche et leur homosexualité notoire les obligeront à quitter Londres pour la Belgique et se réfugier à Bruxelles, chez la mère de Verlaine, où ils poursuivent leur vie dissolue. Un jour, suite à une dispute provoquée par la drogue et l’alcool, et aussi sans doute par la jalousie que ressent Verlaine vis à vis de la beauté, de la jeunesse et du talent exceptionnel de Rimbaud, ou peut-être seulement en raison de l’alcool, il lui tire dessus. Rimbaud n'est que légèrement blessé mais il prend peur, s’enfuit et porte plainte. Devant les excuses de Verlaine, qui menace de se suicider en sa présence s'il ne lui pardonne pas, Rimbaud retire sa plainte et s'en va. Mais le mal est fait : Verlaine est condamné à deux ans de prison plus en raison de ses relations homosexuelles que pour l'agression elle-même. Sa femme ayant demandé le divorce, Rimbaud parti, Verlaine abandonné par tous exécute ses deux années de prison à Bruxelles et à Mons dans des conditions épouvantables. Il y écrira des pages poignantes et des poèmes immortels.

Mon jugement sur ce film

Pourquoi, alors que ce film présente des faits peu glorieux mais réels, ce film met-il aussi mal à l'aise ? Personne n'ignorait la relation homosexuelle qui avait lié, pour une très courte période, Verlaine et Rimbaud. Le problème est que le film se réduit à cela et rien que cela. Il n'épargne en outre rien au spectateur des étreintes des deux amants, des vexations auxquelles est soumis Verlaine pendant l'enquête et dans la prison et de sa déchéance. J'avoue m'être attendu à mieux de la part de la réalisatrice du Jardin secret, un film traité avec une infinie délicatesse et une poésie rare.

Eclipse totale était un titre prémonitoire : le film faillit ne pas se faire et il eut peut-être mieux valu pour tout le monde qu'il ne se fît pas. Il commença en effet sous les plus mauvais auspices : dans un premier temps, l'acteur pressenti pour jouer le rôle de Verlaine était John Malkovich, mais il se récusa à la lecture du scénario (et on peut le comprendre !) Ce fut  David Thewlis qui le remplaça.
Quant à Rimbaud, son rôle aurait dû être interprété par River Phoenix, mais celui-ci mourut d'une overdose peu avant le tournage. C'est finalement Leonardo DiCaprio qui accepta de jouer le rôle. Loin de moi l'idée de critiquer ce choix car cet acteur-caméléon est parfaitement crédible dans le rôle d'un gamin de 16 ans, d'une androgynie troublante (en réalité Leonardo avait 21 ans au moment du tournage et il en était déjà à son 5ème film, ce qui n’en fait pas un débutant !) Le problème n'est pas dans la distribution mais dans le scénario et dans la réalisation, qui a seulement traité l'aspect sexuel de la relation des deux poètes qui devait être d’une toute autre complexité. Or, cet aspect des choses, sans doute beaucoup plus difficile à cerner, est totalement évacué par la réalisatrice.

En fait, dans la réalité, nous ne savons pas vraiment ce qui lia les deux hommes ni si les choses se sont passées de la manière dont on nous le décrit. Cet angle de vue, exclusivement sexuel et morbide, a peut-être voulu pour des raisons commerciales. Si c'est le cas, ce choix s'avéra être une erreur puisque le public de marcha pas et que le film fut un échec complet. C'est d'autant plus dommage car aussi bien le matériau de base (la vie des deux poètes) et la belle brochette d'acteurs choisis (de Thewlis à Romane Bohringer) auraient pu, s'ils avaient eu à s'exprimer dans un autre cadre, avec un autre scénario et sous une autre direction, donner un film aussi beau et touchant que l'adaptation que fit Stephen Frears du chef d'œuvre de Colette dans son film  Chéri, dont le propos est par ailleurs presqu’aussi sulfureux que la relation Rimbaud-Verlaine. Mais Agnieszka Holland n’est pas Stephen Frears, loin de là !

mardi 11 novembre 2014

INTERSTELLAR de Christopher Nolan (USA-2014)




Interstellar est un film de science-fiction britannico-américain produit, coécrit et réalisé par Christopher Nolan, sorti en 2014.

Synopsis

Dans un futur proche, la Terre est à bout de souffle et ne peut plus nourrir l’humanité ; les cultures sont détruites les unes après les autres par les maladies. Seul le maïs continue à pouvoir être cultivé. Cooper (Matthew McConaughey), ancien pilote et ingénieur de la Nasa, s’est reconverti dans l’agriculture après l’arrêt du programme spatial américain et il vit dans sa ferme avec sa famille,  sa fille Murphy, âgée de dix ans, son fils de 15 ans, Tom et son père, Donald. Sa femme est morte d’un cancer du cerveau qui n’a pas pu être soigné suite à l’abandon des techniques médicales de pointe, devenues trop coûteuses. Périodiquement, le pays est balayé, comme dans les années 30, par des « dust bowls », de gigantesques tempêtes de poussière, conséquences d’une succession de sécheresses  ajoutées à une surexploitation des sols.

La jeune Murphy croit que leur maison est hantée par un fantôme car elle retrouve régulièrement des livres et des objets tombés des rayons de la bibliothèque. Son père ne croit pas à un fantôme et, en esprit rationaliste, il la met au défi d’en prouver l'existence. La fillette, très intelligente, commence alors à noter dans un cahier tous les phénomènes étranges qu’elle constate. Mis devant les preuves, son père envisage que le « fantôme » soit une forme inconnue d'intelligence et qu’il tente de communiquer avec eux dans un langage codé basés sur le morse ou le binaire. Ayant découvert que le message correspondait à des coordonnées géographiques, Cooper et sa fille se rendent sur les lieux indiqué par les coordonnées et tombent sur une base de l’armée qu’ils croient abandonnée et tentent de s’y introduire. Faits prisonniers, ils découvrent que, non seulement la base n’est pas abandonnée mais qu’elle est occupée par une équipe de scientifiques travaillant pour la Nasa sur un programme ultrasecret visant à mettre au point une évacuation de la terre. Le programme est dirigé par le professeur John Brand (Michael Caine) qu’a bien connu Cooper. L’équipe lui révèle que la Nasa a découvert un « trou de ver » dans les environs de Saturne. Ce tunnel interstellaire mettant en relation plusieurs galaxies distantes de millions d’années-lumière permet à l’humanité d’envisager de trouver des planètes habitables hors de sa galaxie sans avoir à affronter les distances colossales qui les séparent. Mieux, il y a 48 ans, la Nasa a envoyé la Mission Lazare au-delà de ce « trou de ver » qui semblent avoir réussi puisque les sondes de trois des équipes (du nom des astronautes qui les dirigeaient : Miller, Edmund et Mann) émettent toujours.

En tant qu’ancien pilote de haut niveau, Cooper est recruté pour piloter l’Endurance, un vaisseau spatial expérimental dont la mission sera de retrouver les explorateurs de la mission Lazare. Deux scénarios de colonisation seraient alors mis en œuvre : le plan A permettrait une évacuation générale de la Terre et la survie d’une grande partie de l’humanité ou, en cas d’échec, le plan B, qui permettrait, en s'appuyant sur le transport d'embryons humains congelés, de donner une seconde chance aux humains, condamnés sur Terre.

Lorsqu’il annonce à ses enfants qu’il a accepté de prendre la tête de cette mission de la dernière chance, Cooper se heurte à la colère de sa fille qui ne peut admettre qu’il les abandonne. Son père lui promet de revenir mais l'un et l'autre savent que le voyage sera long et risqué. Avant de s’embarquer, Cooper remet cependant à sa fille une montre qui jouera un rôle crucial vers la fin du film. Il décolle ensuite avec un équipage formé d’Amelia Brand (Anne Hataway), la fille du professeur Brand, de Romilly et de Doyle, trois scientifiques de haut niveau, pour un vol spatial de deux ans afin de rejoindre le trou de ver, dans le but de le traverser et de retrouver les trois bases desquelles proviennent les signaux.

La première planète visitée est très proche de « Gargantua », un trou noir qui, outre le fait qu’elle peut attirer et broyer le vaisseau Endurance, provoque un écoulement du temps plus lent que sur la Terre, une heure y représentant 7 années terrestres. Lorsque les astronautes se posent à proximité de la sonde, ils découvrent que la mission a échoué, la surface de la planète n’étant qu’un vaste océan, balayé par des raz de marée géants. Sitôt posé, le vaisseau des explorateurs doit repartir sans avoir pu récupérer Doyle qui meurt noyé alors que l'équipe essaie de récupérer la sonde laissée par la mission Miller. En revenant sur Endurance, l'équipe découvre que l'astronaute qui les y attendait, Romilly, a vieilli de 23 ans. Sur Terre, 23 ans se sont aussi écoulés et les deux enfants de Cooper sont devenus adultes: Tom est marié et a eu un fils, il s’occupe toujours de la ferme mais la situation sur terre devient chaque jour de plus en plus invivable. Quant à Murphy, elle est devenue assistante du professeur John Brand, a désormais l'âge qu'avait son père lors de son départ. Mais, toujours fâchée contre lui, elle refuse de lui parler.  En découvrant les messages vidéo laissés par ses enfants pendant sa visite de la planète, Cooper craque.

La visite de la seconde planète semble plus fructueuse bien qu'il s'agisse d'un monde glacé. Les astronautes découvrent le professeur Mann, toujours en vie dans son caisson d'hibernation, et le réveillent. Mais, pas plus que la première, la planète recouverte de glace n’est pas propice à la vie.  En réalité, Mann,  pour attirer une mission d'exploration et dans l’espoir d’être secouru, a faussé les données. Lors d’une reconnaissance avec Cooper, il tente de le tuer, provoque la mort de Romilly et, après avoir volé une navette, il tente de s'enfuir à bord de l’Endurance afin de regagner la Terre.  Mais sa manœuvre échoue et, en tentant de s’arrimer, il endommage l’Endurance. Cependant, Cooper et Amelia, seuls survivants, réussissent à sauver le vaisseau et tenter de rallier la 3ème planète identifiée par la mission Edmund. Comme, durant l’accident, une partie du carburant a été perdue, Cooper va tenter une manœuvre risquée, utiliser l'énergie du trou noir.  Afin d'échapper à la formidable attraction du trou noir, Cooper sacrifie une partie du vaisseau, deux navettes dont l'une est pilotée par le robot TARS et l'autre par lui-même. À l'intérieur du trou noir, il se retrouve pris dans une structure virtuelle à cinq dimensions, qui se révèle être la bibliothèque de la maison dans laquelle Murphy avait assisté à des jets de livres. Il comprend alors que c’était lui, le « fantôme » bloqué dans l’espace-temps, qui essayait de communiquer avec sa fille de neuf ans.

Pendant ce temps, sur Terre, Murphy est devenue une grande scientifique. Ses connaissances lui permettent de comprendre  ce que son père attend d’elle.

C’était ce que souhaitait l’entité qui avait utilisé le moyen des ondes gravitationnelles pour communiquer. Dès lors, la structure virtuelle dans laquelle était prisonnier Cooper se dissout et il se retrouve dans une chambre d’hôpital, âgé de 134 ans (mais n’en faisant physiquement pas plus qu’à son départ), sur une station en orbite autour de Saturne. Murphy est plus âgée que son père. Il la reverra avant qu’elle ne rende son dernier soupir, entourée de ses enfants et de petits enfants qui sont autant d’étrangers pour Cooper. Faussant compagnie à cette famille qui n’est pas la sienne, il vole un vaisseau pour retrouver Amelia qui survit sur la planète Edmund.

Développement

Le projet d’Interstellar a débuté en mai 2006 chez DreamWorks sur un sujet de l'astrophysicien du Caltech (California Institute of Technology) Kip Thorne. Steven Spielberg, qui doit réaliser le projet, engage le scénariste Jonathan Nolan (frère cadet de Christopher) l'année suivante. Finalement, le projet fut abandonné par Spielberg mais repris, six ans plus tard, par Christopher Nolan qui annonce le film pour fin 2012. Jonathan Nolan, son frère, reste le scénariste mais doit fusionner son scénario avec son idée. Bien que Warner Bros (en collaboration avec la société de Nolan, Syncopy Films) et Paramount soient traditionnellement rivaux, Nolan demande à cette dernière de participer ; les deux sociétés acceptent de collaborer. En 2013, des sources ont indiqué que Legendary Pictures est en train de finaliser un accord avec Warner Bros. Bien qu'il n'ait pas réussi à renouveler son partenariat de production de huit ans avec Warner Bros, Legendary Pictures aurait accepté de renoncer à un financement pour Man of Steel en échange de la participation dans Interstellar.

Clins d’œil
Le professeur John Brand, interprété par Michael Caine, cite à plusieurs reprises un célèbre poème du Galois Dylan Thomas : « Do not go gentle into that good night/Old age should burn and rave at close of day/Rage, rage against the dying of the light». Ce poème fut écrit en hommage à la mort De son père. Le lyrisme du poème est censé redonner du courage aux astronautes en leur rappelant l'importance de leur mission pour l'avenir de l'humanité. Il est toujours difficile de traduire un poème, en particulier lorsqu’il s’agit de grands poètes anglais. Malgré tout, voici une proposition : «Ne t'en vas pas sans protester dans cette douce nuit/Le grand âge devrait brûler et se révolter devant la fin du jour/Rage, enrage face à la mort de la lumière. »  C’est une exhortation à refuser l’inexorable, un encouragement à se battre pour la survie.  

Tournage

Le film a principalement été tourné  dans la province de l’Alberta au Canada. Pour les scènes dans les champs de maïs, il fallut en planter 500 acres qui furent ensuite brûlés. On aurait pu penser que la reconstitution des nuages géants de poussière furent reconstitués en images de synthèse. En réalité, ils ont été réalisés avec de la poussière artificielle faite de cellulose. Les scènes se déroulant sur la planète de l’expédition Mann ont été tournées en Islande.

Critique

Ayant découvert Christopher Nolan avec Memento, et fan de films de science-fiction en général, je me devais d’aller voir ce film. Habitué à voir des salles à demi vides, j’ai été surpris de constater que, pour une fois, la grande salle de mon cinéma habituel était à peu près pleine. Mais je me demande comment les spectateurs auront réagi à ce film. D’abord, il est très long (2.50 H) et les scènes d’action sont assez limitées, le réalisateur faisant la part belle aux digressions scientifiques voire philosophiques, certes intéressantes, mais difficiles à suivre pour un spectateur lambda. Je dois dire que, même quelqu’un comme moi, qui lis de la science-fiction depuis mon adolescence et qui ai une formation universitaire,  j’ai eu du mal à suivre et j’ai dû m’accrocher pour rester jusqu’au bout. Je suis pourtant passionné depuis longtemps par ces réflexions sur le temps et l’espace. Je n’ignore pas non plus, même si je ne comprends pas tout, les « trous noirs » et les « trous de ver ». Je dois reconnaître que Chistopher Nolan, à la différence d’autres réalisateurs de science-fiction qui se contentent de saupoudrer leurs films de quelques notions scientifiques vaguement digérées pour épater la galerie, a tenté de transmettre à son public de vraies notions d’astrophysique appuyées sur des concepts authentiques. Mais réaliser un film grand public n’est pas une œuvre de vulgarisation, quelle que soit la sincérité que l’on y met et le pari n’est qu’en partie réussi.     
   
Memento (dans le domaine du polar) et surtout Inception (dans celui de la science-fiction) étaient déjà des films « prise de tête ». Interstellar, par les concepts sur lesquels il s’appuie, de par sa longueur aussi bat tous les records. Certes, il s’y passe davantage de choses que dans Gravity, qui ne m’a procuré que de l’ennui,  mais je n’ai pas autant apprécié ce film que ce que j’attendais.
Pour les scènes qui se déroulent dans l’espace, j’ai constaté beaucoup d’incohérences ou de détails « tirés par les cheveux » dont je ne vous infligerai pas la liste pour ne pas faire de cette critique un pensum par trop indigeste.

Finalement, ce que j’ai le plus apprécié dans ce film, ce sont les scènes les moins spectaculaires, celles du début, qui se déroulent dans la ferme, le spectacle des relations qu’entretient Cooper avec son père et ses enfants. Matthew McConaughey campe un personnage de père de famille beaucoup plus crédible et émouvant que dans son rôle de super héros et les scènes avec son fils et sa fille sont les plus émouvantes du film.

Distribution

A part Matthew McConaughey, dont j’ai apprécié le jeu, j’ai trouvé que, comme toujours les enfants (Timothée Chalamet dans le rôle de Tom jeune, et surtout Mackenzie Foy, dans celui de Murphy) sont remarquables. Quant aux autres acteurs (y compris Matt Damon qui, il est vrai, a un petit second – voire 3ème - rôle) ils sont interchangeables : Anne Hathaway est mille fois meilleure dans Le diable s’habille en Prada, Michael Caine (le professeur Brandt) pourrait être remplacé par n’importe quel autre acteur de son âge, etc.  

Bref, vous l’aurez compris, je ne suis pas aussi enthousiaste après avoir vu Interstellar que les spectateurs recensés sur Rotten Tomatoes (73 % d’opinions positives) ou Metacritic (note : 8,5/10).

jeudi 6 novembre 2014

FRINGE série de science-fiction (USA 2008-2013)


Fringe (qui, en anglais, signifie "à la marge") est une série de science-fiction américaine créée en 2008 par J.J.  Abrams et ses deux complices, Alex Kurtzman et Roberto Orci. Elle a connu 5 saisons (de 2008 à 2013) et comporte 100 épisodes de 42 à 50 minutes.

Synopsis

La série, que l’on peut présenter comme un croisement entre X-Files : Aux frontières du réel, Au-delà du réel, et La Quatrième Dimension,  met en scène une section fictive du FBI, dénommée Fringe, basée à Boston dans le Massachusetts (États-Unis) et chapeautée par le Department of Homeland Security (Département de la sécurité Civile). L’équipe d’agents a recours à ce qu'on appelle en anglais la « fringe science » – littéralement, « les sciences marginales » – pour enquêter sur des phénomènes étranges et inexpliqués dénombrés à travers le pays. La série fait une large place à la « théorie du complot » déjà sous-jacente à X-Files et dans nombre de séries du même genre (Roswell, Dark Angel, Kyle XY, etc.) : en effet, les phénomènes sur lesquels enquêtent les agents de Fringe sont rarement naturels et sont le résultat d’un plan concerté, auquel on se réfère sous le nom énigmatique de « pattern » (en anglais), mot que l’on peut traduire en français par « projet ».

La série commence par une scène choc : un avion de ligne se pose à l'aéroport international Logan de Boston. A son bord, les cadavres décomposés des passagers tués par une toxine extrêmement virulente. Une équipe spéciale du FBI, dirigée par Phillip Broyles, intervient sur place. Pour tenter de sauver son partenaire et amant, John  Scott, infecté par la même toxine qui a tué les passagers du vol 627, Olivia Dunham n'a qu'un recours, le professeur Walter Bishop. Or, celui-ci est enfermé depuis 17 ans à l'asile psychiatrique de St. Claire. Seul quelqu'un de sa famille peut l'en faire sortir mais son fils unique, Peter, se trouve en Irak.

Olivia prend donc immédiatement l’avion pour rencontrer Peter en Irak et essayer de le convaincre de rentrer avec elle et de faire libérer son père. Peter, pour des raisons que nous ignorons mais que nous découvrirons par la suite, a totalement rompu les ponts avec Walter et Olivia a beaucoup de mal à  convaincre Peter de rentrer aux Etats-Unis. Elle y parvient et ensemble, ils se rendent à St. Claire. A contrecœur, Peter signe l’autorisation de sortie de Walter et accepte de devenir son tuteur légal. Une fois hors de l'hôpital psychiatrique, Walter s'avère être un homme d'une extrême intelligence même s'il est évidemment perturbé (qui ne le serait pas après un séjour de 17 ans en hôpital psychiatrique !?) et capable de résoudre des énigmes qu'aucun chercheur ne serait capable de résoudre. En l'occurrence, il trouve un médicament pour soigner John Scott mais celui-ci, une fois rétabli, s'avère être un traître à son pays et il est abattu.

D’abord réticent à travailler avec son père, Peter, qui a lui aussi des compétences insoupçonnées, finit par accepter la collaboration qu’on lui propose. On apprend que Walter, lorsqu’il était chercheur, avait développé, avec son ami William Bell, une drogue de synthèse, le Cortexiphan, qui permettait de développer dans le cerveau des capacités supranormales. Poussé par sa passion de la recherche, il n’a pas hésité à le tester sur lui-même mais aussi sur des enfants perturbés dont il avait la charge. L’héroïne de la série, Olivia Dunham a été une de ses cobayes. Quant à William Bell, il a fondé Massive Dynamic, une compagnie de pointe dans la recherche et les hautes technologies, devenue une puissante multinationale, dirigée par l’énigmatique Nina Sharp.

Pour ajouter à la complexité de la série, l’univers principal qui se passe sur notre terre à notre époque se double d’un univers double où les mêmes personnages jouent des rôles différents.
Les deux univers, d’abord ennemis, finissent par collaborer pour contrer la menace des « observateurs », des hommes chauves vêtus de costumes stricts et de chapeaux mous qui jouent un rôle énigmatique dans le déroulement des événements.  

Distribution

Dans X-Files, les héros n'étaient que deux, les inoubliables Fox Mulder, le crédule agent du FBI et sa collègue hyper-rationnelle, Dana Scully. Dans Fringe, l'équipe est beaucoup plus nombreuse, même si les héros incontournables sont Olivia et Peter. 

Acteurs principaux
  • ·         Olivia Dunham, agent de la section Fringe (Anna Torv);
  • ·       Peter Bishop (Joshua Jackson); 
  • ·         Le professeur Walter Bishop (John Noble);
  • ·         Phillip Broyles, chef de la section Fringe (Lance Reddick). 
  • ·         Astrid Farnsworth, assistante du professeur Walter Bishop (Jasika Nicole); 
  • ·         Nina Sharp, directrice de Massive Dynamics (Blair Brown); 
  • ·        Lincoln Lee (récurrent depuis 2010 ; principal en 2011-2012), agent de la section Fringe (Seth Gabel). 

Générique

Le générique de la série, soutenu par une musique qui n’est pas sans rappeler la célèbre bande son créée par Mark Snow pour X-Files incorpore différentes images énigmatiques bleutées et translucides qui diffèrent à chaque épisode. 

Elles représentent :

  • ·         une moitié de pomme dont les pépins sont remplacés par des fœtus humains,
  • ·         une grenouille dont les taches dans le dos forment la lettre grecque Phi,
  • ·         une main à 6 doigts,
  • ·         une marguerite avec une aile d'insecte à la place d'un pétale,
  • ·         une feuille avec des nervures formant la lettre grecque Delta,
  • ·         un papillon aux rayons X avec des phalanges osseuses dans les ailes,
  • ·         un hippocampe avec la construction géométrique d'une spirale d'or,
  • ·         une fumée représentant un visage criant, de profil,
  • ·         une corne gravée des premières décimales du nombre d'or.

Les producteurs ont déclaré qu'il s'agissait d'un langage codé « difficile à décrypter » (« Not easy to crack »). La solution a été trouvée par le bloggeur Julian Sanchez : il s’agirait en fait d'un alphabet basé sur la méthode cryptographique dite « du chiffre de César ». Cette méthode, utilisée par Jules César pour crypter sa correspondance, consiste à  remplacer chaque lettre du texte original par une lettre à distance fixe, toujours du même côté, dans l'ordre de l'alphabet. Par exemple, dans le cas d'un décalage de 3 vers la droite, la lettre A devient la lettre D, la lettre C devient la lettre F, etc.  La longueur du décalage, 3 dans l'exemple évoqué, constitue la "clé" du chiffrement qu'il suffit de transmettre au destinataire pour que le message soit facilement lu.  Dans le cas de l'alphabet latin, le chiffre de César a 26 « clés » possibles, ce qui permet déjà un cryptage intéressant,  mais, selon le type d’alphabet utilisé, le décryptage peut s’avérer bien plus complexe.

Dans le générique de Fringe, un détail (un point jaune accompagnant l’image mystérieuse) et la rotation ou l’orientation différente de l'image selon les séquences compliquent encore l’analyse. Selon les concepteurs de la série, ce code donnerait des indices sur l’épisode suivant.

Critique

Comme nous l’avons dit, Fringe marche sur les pas de X-Files, aux frontières du réel, qui révolutionna le genre entre 1993 et 2002. 

Ce qui fait une partie de l'intérêt de Fringe, c'est sa mythologie et le passé complexe de ses personnages. Walter Bishop est un homme, sinon fou, du moins parfaitement excentrique comme le sont la plupart des génies. Pour lui, la science et la résolution des énigmes qui se posent à l'intelligence sont toujours passées au-dessus de tout et lui ont souvent fait oublier la simple humanité.

Une série passionnante qui a cependant fini par perdre son audience, le spectateur - même le plus ouvert à la science-fiction – se lassant d’une complexification trop grande.  

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