lundi 26 mai 2014

PLEASANTVILLE de Gary Ross (USA-1998)



Pleasantville est un film fantastique américain réalisé par Gary Ross et sorti au cinéma en 1998.

Synopsis

Un ado, David (Tobey Maguire), un adolescent moyen, naïf et rêveur passe son temps à se chamailler avec sa sœur jumelle, Jennifer (Reese Witherspoon), impertinente et branchée, qui vit à fond son époque. David est fan d'une sitcom des années 50 en noir et blanc dans laquelle les personnages vivent dans un monde idyllique où, lorsque le père de famille rentre du travail, sa femme, à la mise en plis impeccable, l'accueille avec un drink, où le frère et la sœur sont des enfants modèles, bref, un monde très différent de celui dans lequel il vit. 

Jusqu'à ce qu'un étrange vieux bonhomme, qui se présente comme un réparateur de télé, ne donne à David une bizarre télécommande qui va les projeter, lui et sa sœur, à l'intérieur de la série. Les voilà obligés de vivre à Pleasantville. Au début, David est ravi. Sa sœur, elle, déteste cette vie inodore et sans saveur et rend responsable son frère de la situation dans laquelle ils se trouvent. Les jours passant, c'est David qui déteste cette nouvelle vie alors que Jennifer, au contraire, y prend goût. David, qui aurait dû être enchanté d'avoir rejoint le monde de Pleasantville, se rend très vite compte que tout n'est pas aussi parfait qu'il le croyait : non seulement on n'y trouve pas la technologie à laquelle il est habitué dans son monde mais ils s'aperçoit aussi que Pleasantville n'est rien d'autre qu'une apparence, un décor de cinéma. Mais il n'y a pas que cela : tout y est figé, immuable, et faux, y compris les sentiments. On a une curieuse impression devant cette situation complètement artificielle. Le film fait un peu penser à la série culte anglaise Le Prisonnier avec Patrick McGoohan où, inlassablement, la même situation se répète à l'infini. En réalité, Pleasantville, au lieu d'être un rêve, est un cauchemar.

David ne peut supporter cela et il essaie, en toute bonne foi, de faire évoluer ce monde. Et Pleasantville commence à changer. Ce changement se traduit par l'arrivée de la couleur dans ce monde où tout était jusque-là en noir et blanc. Le changement est discret au début : cela commence par une rose dans une haie, puis  ce sont les vêtements qui se colorent, puis les enseignes publicitaires et enfin les personnages. Et en se colorant, ils changent, leurs sentiments aussi et leur petit monde "parfait" est remis en question.

La réaction de Pleasantville ne se fait pas attendre. Comme toute société figée, elle se refuse à changer et considère les responsables de ce changement comme de dangereux révolutionnaires.

Un film qui fait réfléchir : bien au-delà d'une simple comédie loufoque, il est une fable sur le racisme, sur la remise en question des idées acquises, sur le danger, pour une société établie, d'accepter la critique, de penser et d'agir différemment, etc.

Esthétiquement, le film est aussi un chef d'œuvre grâce au passage insensible du noir et blanc à la couleur, procédé que je n’avais jamais vu, à ce jour, utilisé avec autant de raffinement et d’intelligence.

À propos du film

Le film a été entièrement tourné en couleurs, puis retravaillé numériquement pour les scènes en noir et blanc. Il détint brièvement le record du plus grand nombre de plans à effets spéciaux jusqu'à la sortie de Star Wars, épisode I : La Menace fantôme en 1999. Lorsque Betty Parker devient « colorée », son fils Bud la maquille en noir et blanc. En réalité, il s'agissait d'un maquillage vert dont les teintes ressortaient convenablement en noir et blanc. Inversement, lorsque Bill lui ôte son maquillage, le visage de l'actrice était intégralement maquillé en vert.

Les deux livres que Bud lit aux adolescents sont Les Aventures de Huckleberry Finn et L'Attrape-cœurs (Catcher in the Rye) de J.D. Salinger, deux des livres qui furent longtemps victimes de la censure aux États-Unis.

Ce fut le dernier film de l'acteur J.T. Walsh qui mourut 8 mois avant la sortie du film.

Distinctions

  • 1999 : Saturn Award du meilleur jeune acteur pour Tobey Maguire
  • 1999 : Saturn Award du meilleur second rôle féminin pour Joan Allen

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