jeudi 13 mars 2014

DE GRANDES ESPERANCES (Téléfilm GB, 2011)


De grandes espérances de Brian Kirk (2011). Téléfilm britannique, adapté du classique Great expectations de Charles Dickens. Scénario de Sarah Phelps. Avec Oscar Kennedy (Pip enfant), Douglas Booth (Pïp adulte), Gillian Anderson (Miss Havisham).

Le réalisateur de ce téléfilm est aussi le réalisateur de My boy Jack, le bouleversant biopic sur John 'Jack' Kipling, le fils de Rudyard Kipling, mort à 18 ans lors de la terrible bataille de Loos pendant la guerre de 14. Dans ce film, le rôle de Jack est joué par Daniel Radcliffe. 

Synopsis

A la différence du film du même nom d'Alfonso Cuaron, dont j'ai déjà parlé ici, cette adaptation est parfaitement fidèle au roman de Dickens et se déroule, comme lui, dans la 1ère partie du XIXe siècle. Les Grandes Espérances ou De grandes espérances (en anglais Great Expectations) a été le treizième roman de Charles Dickens (1812-1870), le deuxième, après David Copperfield, à être raconté entièrement à la première personne par le protagoniste. Le sujet principal en est la vie et les aventures d'un jeune orphelin, Philip Pirrip, dit Pip, élevé dans les landes du Kent, jusqu'à sa maturité. D'abord publié en feuilleton de décembre 1860 à août 1861, dans le magazine de Dickens « All the Year Round », il parut ensuite en trois volumes chez Chapman and Hall en octobre 1861.

Comme pour David Copperfield, cette œuvre est en grande partie inspirée de l’enfance difficile de l’auteur qui avait connu la misère.

Le héros de Great Expectations est un orphelin, recueilli par sa sœur, qui ne lui montre aucune tendresse, et son beau-frère forgeron, Joe Gargery, un brave et honnête homme. Un jour, alors que Pip s’est disputé avec sa tutrice, il s’enfuit dans les marais et tombe sur un forçat fugitif. Le forçat est presque nu, sale et affamé et il oblige Pip à aller lui chercher une lime pour se débarrasser de ses fers. Terrorisé, Pip obéit et revient avec la lime mais, touché par le dénuement de l’homme, il lui apporte aussi de la nourriture. Le forçat, Abel Magwitch, est à nouveau arrêté et disparaîtra, du moins pour un temps, de la vie de Pip.

Dans les environs de la forge réside, dans un manoir isolé et en ruine, une femme riche et fantasque, Miss Havisham. La vie de Miss Havisham s’est figée à jamais le jour de son mariage où son promis ne s’est pas présenté. Depuis ce jour, elle vit en recluse, hantant le manoir délabré où la table prévue pour le mariage croule sous la poussière et les toiles d’araignée, vêtue de sa robe de mariée crasseuse qui tombe en lambeaux, et refusant que quoique ce soit ne change dans le manoir. Cependant, elle a adopté une enfant, Estella, qu’elle élève comme sa fille et qui, malgré l’environnement macabre qui l’entoure, semble mener une vie quasi-normale. C’est pour elle, que Miss Havisham demande aux parents adoptifs de Pip, de lui « louer » le jeune garçon. Bien entendu, un seul regard sur Estella suffit à Pip pour tomber amoureux de la jeune fille.  

Au contact d’Estella et de Miss Havisham, Pip imagine pour lui un autre avenir que celui de devenir forgeron. Mais un jour, sans raison apparente, Miss Havisham se lasse de sa présence et le renvoie. Pip, désespéré, revient à la forge et se fait une raison, apprenant le métier de forgeron. Plusieurs  années passent jusqu’à la visite d’un notaire qui lui annonce qu’un bienfaiteur souhaite financer son éducation à condition qu’il parte sur le champ pour Londres et ne cherche pas à connaître le nom de son protecteur. Bien entendu, Pip imagine qu’il s’agit de Miss Havisham et que son avenir est d’épouser Estella.

Mais, comme toujours dans les romans de Dickens, la happy end n’arrivera qu’après de longues et sombres péripéties.

Mon opinion

De grandes espérances est peut-être l’une des œuvres de Dickens qui a été la plus adaptée, respectivement 6 fois au cinéma et 8 à la télévision. J’avais déjà vu le film d’Alfonso Cuaron (1998) qui transposait avec hardiesse l’histoire à l’époque contemporaine, la déplaçant aux Etats-Unis,  faisant de Pip (renommé Finn), un enfant de pêcheur sur le golfe du Mexique qui deviendra un grand peintre à New York.

L’adaptation de Brian Kirk est beaucoup plus sage et proche de l’histoire originale. La photographie léchée, les costumes d’époque et la reconstitution des bas-fonds du Londres victorien, nous plongent au cœur de la misère de cette société terriblement inégalitaire que Dickens dénonça sa vie durant. On aura du mal à reconnaître Gillian Anderson, l’ex-agent Scully de la série X-Files, dans le rôle de cette sorcière à demi-folle qu’est devenue Miss Havisham. Par contre, Douglas Booth, dans le rôle de Pip adulte, a toute la grâce du héros romantique partagé entre son ambition effrénée et sa fidélité à ses idéaux d’enfant. On l’imaginerait assez jouer le rôle, aussi ambivalent, de Julien Sorel dans une future adaptation du Rouge et le Noir.


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