mercredi 31 décembre 2014

INTOUCHABLES film d'O. Nakache et E. Toledano (FR - 2011)



Intouchables est un film français écrit et réalisé par Olivier Nakache et Éric Toledano, sorti en France le 2 novembre 2011. Bien que relativement  boudé par les critiques, le film a recueilli  un énorme succès auprès du public qui lui a valu de figurer dans le classement des 5 films français à avoir obtenu le plus gros succès au box-office.

Résumé

L'histoire est inspirée de la vie de Philippe Pozzo di Borgo (auteur du livre autobiographique Le Second Souffle) où il raconte sa vie de tétraplégique. Homme d’affaire, fan de vitesse et de sports extrêmes, il est devenu tétraplégique en 1993 à la suite d’un accident de parapente. Il rencontre Abdel Yasmin Sellou, un aide à domicile sans formation issu de la banlieue qui deviendra son ami. C'est le visionnage d'un documentaire intitulé « A la vie, à la mort » sur ce destin extraordinaire qui  donna l’idée aux deux réalisateurs de faire ce film. Nous étions alors en 2004 et les deux cinéastes, bien que séduits par l'idée, ne se sentaient pas de taille à affronter un tel sujet. Ce n'est qu'après la sortie de leur film Tellement proches en 2008 qu'ils se sont lancés dans ce projet. Le générique de fin indique que 5 % des bénéfices réalisés par le film sont reversés à une association pour les personnes paralysées : Simon de Cyrène, fondée par Laurent de Cherisey.

Le film, bien que fidèle aux faits, est une adaptation libre de l'histoire de Philippe Pozzo di Borgo (dont le rôle est tenu par François Cluzet). Dans la vie, son aide à domicile était d’origine maghrébine alors que, dans le film, Driss (Omar Sy) est d’origine sénégalaise, mais la relation entre deux hommes issus de milieux très différents a été conservée et beaucoup d’épisodes et de scènes du film sont directement inspirées de la réalité.

L’histoire commence la nuit, sur le périphérique parisien. Driss est au volant du bolide de luxe (une Maserati Quattroporte) de Philippe et conduit à toute vitesse, en slalomant parmi les voitures. Très vite pris en chasse par la police, ils sont arrêtés et, pour justifier sa conduite, Driss dit aux policiers que son patron, Philippe, tétraplégique est en pleine crise et doit être conduit aux urgences. En réalité, Philippe simule un malaise pour berner les policiers, qui les escortent avec les gyrophares jusqu'à l’hôpital.

La rencontre des deux hommes est ensuite racontée sous la forme d'un flash-back, qui occupe l'essentiel du film. Quelques mois plus tôt, Philippe, riche tétraplégique, assisté de sa secrétaire, Magalie (Audrey Fleurot) fait passer des entretiens d’embauche pour recruter son nouvel auxiliaire de vie. Driss figure parmi les candidats mais il n’est venu à la convocation que pour être en règle avec les Assedic, car il n’a pas l'intention de postuler. Pendant l'entretien, il se comporte en épouvantable macho, draguant la secrétaire de Philippe mais son attitude, au lieu de le faire renvoyer sur le champ, plaît à Philippe qui l’invite à revenir le lendemain matin pour chercher sa signature.


Driss, de retour dans sa banlieue, revient chez sa mère qui travaille comme femme de ménage et doit, le soir, faire de longs trajets en RER pour rentrer chez elle et s'occuper de ses nombreux enfants. Excédée de revoir Driss après six mois d’absence pendant lesquels il n’a donné aucune nouvelle (il était en prison pour un vol qui a mal tourné, elle le met dehors.

Le lendemain, bien qu’il ait passé la nuit à traîner avec ses potes et  à fumer des joints, Driss se présente à l’heure dite devant l’hôtel particulier de Philippe et il apprend, à sa grande surprise, qu'on le prend à l'essai.

Après avoir découvert l'ampleur du handicap de Philippe, il prend connaissance de son appartement de fonction, et est ébloui par la salle de bains, sans comparaison avec celle de l’ancien HLM qu’il partageait tant bien que mal avec toute sa famille.

Driss, bien que traînant les pieds en raison de la gêne qu’il ressent devant les soins qu'il doit prodiguer à Philippe, prend ses fonctions. Il accompagne son patron dans tous les instants de sa vie quotidienne, découvrant avec étonnement son mode de vie et, avec perplexité, ses habitudes de collectionneur d'art moderne. Avec lui, il garde cependant son franc-parler, sa joie de vivre et sa présence redonne à Philippe le goût de vivre.

Le choix de Philippe n’est cependant pas du goût de tout le monde. Autour de lui, plusieurs de ses familiers acceptent difficilement la présence de ce grand type au comportement peu orthodoxe mais Philippe ne se laisse pas impressionner et il leur impose ses choix sans discussion possible.

Au fil du temps, Driss et Philippe deviennent plus proches. Le comportement de Driss est tout d'abord fantaisiste et fait tâche au sein du personnel de l'hôtel particulier; mais l'aide-soignant improvisé prend progressivement ses tâches au sérieux et s’occupe avec une attention dont on ne l’aurait pas cru capable de son patron, même lorsque celui-ci est victime de terribles crises de douleurs psychosomatiques. A travers les yeux de Driss, le spectateur découvre mieux Philippe et découvre qu’outre son handicap, il cache une profonde blessure : celle de la perte de son épouse adorée, morte d’une terrible maladie.

Progressivement, Philippe est incité par Driss à mettre un peu d'ordre dans sa vie privée, en recadrant notamment sa fille Elisa, qui se conduit odieusement envers le petit personnel. De son côté, si Driss est initialement surpris par les goûts de Philippe en matière d'art moderne et d'opéra, il fait ensuite preuve d'ouverture culturelle et se met lui-même à improviser un tableau abstrait.

Driss découvre aussi que Philippe entretient une relation, purement épistolaire, avec une femme nommée Éléonore, résidant à Dunkerque, qu'il n'a jamais vue; il incite son patron à la rencontrer mais Philippe, qui craint de confronter sa correspondante à son handicap, se défile au dernier.
Driss doit alors provisoirement abandonner son travail pour régler une situation dangereuse dans laquelle son petit frère s’est laissé entraîner par un gang qui l’a embrigadé.

 Mais Philippe ne supporte aucun des remplaçants de Driss et tombe dans la dépression. Yvonne (Anne Le Ny), sa gouvernante, rappelle Driss en catastrophe. Celui-ci revient et, sans le dire à Philippe, arrange un rendez-vous avec Éléonore dans un restaurant. Le film se termine là. Driss laisse Philippe à son rendez-vous et s'éloigne sur la plage. Un carton final apprend au spectateur le destin des hommes qui ont servi de modèle à cette histoire. Philippe s'est marié et a eu des enfants, son ancien employé s'est également marié et a fondé sa propre entreprise. Une dernière image montre les véritables protagonistes de l'histoire, qui sont restés très proches.

Distribution
  • ·         François Cluzet : Philippe
  • ·         Omar Sy : Driss
  • ·         Anne Le Ny : Yvonne
  • ·         Audrey Fleurot : Magalie
Bande originale

Pour une fois, la bande originale d’un film français est remarquable et je tiens à le mentionner dans cette chronique. Elle fait une large place à la musique classique et à l’opéra (qui représente tout l’univers de Philippe alors que Driss y reconnaît des publicités entendues à la télévision). Parmi les musiques diffusées, on notera :
  • Fly Ludovico Einaudi
  • Writing Poems Ludovico Einaudi dirigeant l'orchestre philharmonique tchèque, Prague
  • The Ghetto - Album Version George Benson
  • Der Freischütz - Act 1 Peter Schreier, ténor, Staatskapelle Dresden sous la direction de Carlos Kleiber
  • You're Goin' Miss Your Candyman Terry Callier
  • Blind Test François Cluzet et Omar Sy
  • L'origine Nascosta Ludovico Einaudi
  • Feeling Good - Album Version Nina Simone
  • Cache-Cache Ludovico Einaudi
  • Concerto pour 2 violons et orchestre à cordes, Op.3 N°8 (Allegro) de Vivaldi interprété par l’Angelicum Orchestra of Milan
  • Una Mattina Ludovico Einaudi
  • Red Lights Vib Gyor
Autres œuvres entendues dans le film :
  • Earth, Wind and Fire : September, Boogie Wonderland
  • Schubert : Ave Maria
  • Mozart : La Flûte enchantée
  • Frédéric Chopin : Nocturne op.9 n°1 en si bémol mineur
  • Vivaldi : Les Quatre saisons, l'Été
  • Bach : Badinerie de la 2e suite en si mineur, prélude de la suite pour violoncelle N° 1. BWV 1007
 Mon opinion sur ce film

Vouloir réaliser une comédie sur un sujet comme le handicap était, pour les réalisateurs Olivier Nakache et Eric Toledano, dont c'était seulement le 4ème long métrage, un pari risqué. Le succès inouï qu'a remporté ce ce film, non seulement en France mais dans le monde entier avec 52 millions d'entrées, est à n'en pas douter imputable à la prestation remarquable de ses deux acteurs principaux. Sa réussite est aussi due à ses réalisateurs qui ont su aborder le handicap sans mièvrerie, comme un fait avec lequel il faut compter, ni plus ni moins, et ont désamorcé le mélo grâce à des situations et des dialogues décomplexés rendus irrésistibles par la joie de vivre communicative et le rire explosif d'Omar Sy.   

Ce film aura certainement fait beaucoup pour la situation des handicapés en France même si ce n’est pas suffisant pour faire évoluer les mentalités, à commencer par celles des politiques, comme l'a démontré l'inadmissible report de plusieurs années l’application de la loi sur le handicap qui aurait dû entrer en vigueur en… 2005 !!!      

mardi 30 décembre 2014

LA CITE DES ANGES film de Brad Silberling (USA-D 1998)


La Cité des anges (City of Angels) est un drame fantastique germano-américain réalisé par Brad Silberling, sorti en 1998. Le film se veut être un remake du film de Wim Wenders, Les ailes du désir (1987).

 Synopsis

Comme Bruno Ganz dans Les ailes du désir, Seth (Nicholas Cage) est un ange dont la mission est de réconforter les humains et de les assister à l'heure de leur mort. Comme Damiel et Cassiel dans le chef d’œuvre de Wenders, Seth doit se cantonner à son rôle d’observateur et il n'a pas le droit d'intervenir. Il ne ressent non plus aucune des sensations des humains et ne sait pas ce qu'est la joie, la peine ou l'amour.

Un jour, alors qu'il se trouve dans un hôpital, au côté d’une jeune chirurgienne, Maggie Rice (Meg Ryan), dont le patient vient de mourir alors qu’elle procède à une opération cardiaque, il est ému par sa détresse. Seth, invisible, la regarde pleurer. Pendant un bref instant, elle ressent sa présence et semble même l’apercevoir fugitivement. Marqué par cette rencontre où, pour la première fois, Seth a l'impression qu'un humain l'a vu, il se sent attiré vers elle.

Maggie doit malgré tout continuer à exercer son travail. Alors que Seth veille sur lui, le patient qu’elle doit opérer perçoit non seulement sa présence mais il s’adresse à lui. Pour Seth, c'est un grand choc : pour la première fois, il se rend compte qu’il n’est pas totalement invisible pour les humains. En fait, il s'avère que l'humain en question est un ancien ange "déchu" car il a renoncé à sa condition pour devenir humain.

Peu à peu, une relation se noue entre Seth et Maggie. Par amour, à l'instar des Les ailes du désir, Seth va renoncer à sa condition d'ange pour devenir humain. Pour mettre fin à sa situation angélique, il choisit de se « suicider » en sautant du haut d'un immeuble de plusieurs étages et il « devient » humain. Il ressent alors la douleur, la chaleur, les odeurs, mais, en changeant de condition, il a aussi perdu tous ses pouvoirs d'ange (entre autres celui de comprendre toutes les langues que parlent les humains).

Après être devenu humain, Seth retrouve Maggie, partie se reposer dans un chalet située sur les rives de Big Bear Lake, en Californie. Leur amour ne durera qu’une journée car, en revenant de faire des courses au village proche à vélo, Maggie est tuée par un camion sur l’étroite route qui la ramène au chalet. Foudroyé par la perte de celle que le sort lui a enlevée aussi rapidement, Seth ne regrettera toutefois pas d'avoir renoncé à sa condition d’ange pour vivre ne serait-ce qu'un moment de bonheur avec elle.

Distribution
  • ·         Nicolas Cage (Seth)
  • ·         Meg Ryan  (le docteur Maggie Rice)
  • ·         Andre Braugher (Cassiel)
  • ·         Dennis Franz (Nathaniel Messinger) 
Musiques

La bande son de City of angels mérite d'être citée car elle est particulièrement bien choisie et fait partie intégrante du film. Elle a d'ailleurs obtenu le titre de "Meilleure bande originale de l'année" lors des Teen Choice Awards 1999.

  • ·         Red House, interprété par Jimi Hendrix
  • ·         Further Up The Road, interprété par Eric Clapton
  • ·         Mama You Got A Daughter, interprété par John Lee Hooker
  • ·         Feelin' Love, interprété par Paula Cole
  • ·         If God Will Send His Angels, interprété par U2
  • ·         Hey! Ba-Ba-Re-Bop, interprété par Louis Prima
  • ·         That Old Black Magic, interprété par Frank Sinatra
  • ·         Angel, interprété par Sarah McLachlan
  • ·         Angelus, interprété par The Polish Radio National Symphony Orchestra
  • ·         Iris, interprété par les Goo Goo Dolls (meilleure chanson lors des BMI Film & TV Awards 1999)
  • ·         I Grieve, interprété par Peter Gabriel
  • ·         Uninvited, interprété par Alanis Morissette (meilleure chanson lors des ASCAP Film & TV Music Awards 1999)

Récompenses

 Meilleur acteur pour Nicolas Cage et meilleure bande originale, lors des Blockbuster Entertainment Awards en 1999.

Réception

Les critiques n'ont évidemment pas été tendres avec ce film qui ne cache pas ses emprunts à son illustre modèle. D'évidence, on ne peut mettre les deux films sur un pied d'égalité. Si l'on fait abstraction de cela, City of angels est un beau film romantique, qui touchera sans doute un public moins intellectuel et plus large que le film de Wenders. Son scénario n'est pas sans reproches : on note plusieurs incohérences et quelques mièvreries. Il n'empêche que c'est un film qui se laisse regarder et qui vaut par certaines de ses répliques, quelques trouvailles intéressantes, le jeu de ses acteurs, la beauté de ses images ainsi que par la qualité de sa bande son. 

Nicolas Cage sait être émouvant et Meg Ryan est touchante par sa fragilité et la détresse qu'elle peint. Quelques jolis seconds rôles aussi : la petite fille, le petit garçon...

PLEIN SOLEIL de René Clément (FR - 1960 remastérisé 2013)


Plein Soleil, film réalisé par René Clément, a été tourné entre le 3 août et le 22 octobre 1959. Il est sorti sur les écrans le 10 mars 1960. Le film remastérisé est ressorti en juillet 2013.

Il s'agit de la première adaptation du best-seller de Patricia Highsmith : M. Ripley, dont un remake a été réalisé 40 ans plus tard par Anthony Minghella sous le titre Le talentueux Mr. Ripley avec, dans les rôles principaux, Jude Law (Dickie Greenleaf) et Matt Damon (Tom Ripley).  

Résumé

Herbert Greenleaf, un milliardaire américain, donne mission à Tom Ripley (Alain Delon), un étudiant rencontré par hasard, qu’il croit être un ami de son fils Philippe (Maurice Ronet), la mission de convaincre ce dernier, en vacances prolongées en Italie avec sa petite-amie Marge (Marie Laforêt), de revenir aux USA pour le seconder dans ses affaires. 

Tom, qui n'a jamais voyagé et rêve depuis toujours de connaître l'Italie, part tous frais payés et parvient à devenir un familier de Philippe Greenleaf. Dans un premier temps, Philippe traite Tom comme un ami puis, lassé de lui, il l'humilie. Lors d'une sortie en mer, Tom, excédé par les vexations de Philippe, assassine ce dernier puis usurpe son identité.

Distribution

  • ·         Alain Delon : Tom Ripley/Philippe Greenleaf
  • ·         Marie Laforêt : Marge Duval
  • ·         Maurice Ronet : Philippe Greenleaf
  • ·         Elvire Popesco : Madame Popova
  • ·         Billy Kearns : Freddy Miles

C’est Plein Soleil qui fit d’Alain Delon, qui avait pourtant déjà tourné 6 films, une star planétaire à 25 ans. Voici ce qu’écrivent dans Télérama Laurent Rigoulet et Guillemette Odicino à l’occasion de la sortie du film remastérisé en juillet 2013.

« Voici trois raisons de voir ou de revoir ce film qui a notamment donné naissance à un monstre du cinéma, Alain Delon. Patricia Highsmith n'a pas vécu assez longtemps pour voir Matt Damon incarner son héros ambigu, Tom Ripley, dans le film qu'Anthony Minghella a tiré de son roman, Le Talentueux Monsieur Ripley, en 1998. Mais elle avouait volontiers un faible prononcé pour l'adaptation réalisée en 1960 par René Clément, Full Sun, Blazing Sun ou Purple Noon en anglais, Plein Soleil pour la version originale. Pour la romancière, Alain Delon incarnait à la perfection l'élégant et troublant usurpateur de son livre et le réalisateur de Jeux interdits et de Monsieur Ripois signait la meilleure mise en scène d'une de ses œuvres, coiffant même haut la main Hitchcock et sa version de L'Inconnu du Nord-Express. Parmi les étiquettes mal ajustées qui collèrent à la carrière de René Clément, il y a d'ailleurs celle d'« Hitchcock français », maître du thriller et de la stylisation à qui Hollywood faisait les yeux doux. Quand Martin Scorsese a orchestré la restauration et la redécouverte de Plein Soleil aux Etats-Unis en 1996, la critique s'est emballée pour la noirceur et l'ambiguïté d'une mise en scène « que n'aurait pas renié Hitchcok », relevant un goût pour la perversion qui met le spectateur au défi de ne pas s'attendrir pour le beau Delon, « placide psychopathe ». Un chef-d'œuvre de thriller psychologique, du genre à donner la chair de poule », écrivait le Washington Post. Les Américains s'entendaient cependant sur un point : ils regrettaient que René Clément n'ait pas eu l'aplomb de suivre Patricia Highsmith jusqu'au bout de son ambivalence morale et qu'il se soit permis d'inventer un épilogue à sa manière. » Epilogue qui, personnellement, m'a beaucoup déçu d'autant qu'il contredit grossièrement l'intelligence et la finesse que le héros démontre tout au long du film.

Personnellement, je préfère de beaucoup la version de Minghella, Le talentueux Mr. Ripley, avec Jude Law dans le rôle de Dickie Greenleaf et Matt Damon, dans celui de Ripley, qui est pour moi un chef-d’œuvre absolu mais je reconnais que l’adaptation de René Clément du même roman, 40 ans plus tôt, n’est pas sans mérite.

On peut se demander lequel des deux films est resté le plus fidèle au roman. Dans Plein Soleil, Alain Delon joue un personnage froid et sans scrupules qui a une revanche à prendre sur la société et prémédite son crime. Il campe un Tom Ripley sûr de lui et de la séduction animale qu’il dégage. Sous un visage d’ange, c’est un être diabolique par lequel on est plus fasciné que séduit. 

Dans le film de Minghella, au contraire, Matt Damon nous est, dès l'abord, sympathique et le restera jusqu'après ses méfaits. Au début, en effet, Damon incarne un garçon timide, effacé, qui se laisse entraîner par ses émotions et réagit aux circonstances sans vraiment réfléchir, ce qui le met dans des situations où il frôle chaque fois la catastrophe, se rétablissant toujours in-extremis. L'acteur est éblouissant dans ce rôle complexe, passant du gentil jeune homme bien élevé au criminel, puis à l’usurpateur assumé. On ne peut en vouloir au Ripley de Minghella car c’est une victime des événements qui s’enchaînent et qu’il n’a rien prémédité. Bien que ce soit un criminel, on a envie qu’il s'en sorte car c’est un brave type et Greenleaf au contraire, un salaud qui n'a que ce qu'il mérite. En cela, la version de Minghella et l'interprétation de Matt Damon est plus fidèle au livre de Patricia Highsmith que celle de René Clément. 


Mais on doit reconnaître que la version du réalisateur français est plus réussie sur le plan purement cinématographique que celle de Minghella car il a fait de la mer bleu azur, qui offre un contrepoint parfait au regard bleu acier du jeune Delon, un véritable personnage de son film. On y ressent aussi peut-être plus l’ambiance de Dolce Vita et il a su restituer la beauté de l’Italie, notamment de Rome, qui passe au second plan dans le film américian. Il faut dire que la musique originale du film français, composée par Nino Rotta, n'est sans doute pas pour rien dans cette réussite même si la bande son du film de Minghella est, elle aussi, remarquable en particulier lorsque Jude Law et Matt Damon chantent sans être doublés la fameuse chanson Tu Vuo' Fa' l'Americano.

En conclusion : bien difficile de trancher sur les mérites relatifs de l'une et l'autre adaptation car toutes deux ont leurs qualités. Ce sont en tout cas deux films magnifiques qu'il faut avoir vus.

lundi 29 décembre 2014

LORD OF WAR d'Andrew NICCOL (USA - 2005)


Lord of War (Seigneur de guerre) est un film américain écrit et réalisé par Andrew Niccol sur le trafic international des armes, sorti en 2005. Sans être à proprement parler un « biopic », ce film s’inspire, en particulier, du célèbre trafiquant d’armes international Viktor Bout.

Synopsis

Yuri Orlov (Nicolas Cage) et son jeune frère Vitaly (Jared Leto) sont nés dans l'Ukraine soviétique durant la Guerre froide ; leurs parents émigrent à cette époque aux États-Unis en se faisant passer pour des juifs persécutés. Rapidement, Yuri se fait une place dans le trafic d'armes en commençant à vendre à de petits acheteurs dans son quartier natal, Little Odessa, à Brooklyn. Il ne se préoccupe pas de l'idéologie de ses clients, ce n'est pas son affaire (« Ce n'est pas notre guerre »). Tant que des personnes veulent et peuvent acheter des armes, Yuri répond présent.

Vitaly hésite avant de se laisser convaincre de s’associer à Yuri et de le seconder dans ses affaires car il veut devenir cuisinier (« Il vaut mieux ne rien faire plutôt que faire ça »). Mais l'appel des « Frères d'Armes » est le plus fort. Lors d'une transaction, Yuri et Vitaly se retrouvent contraints d’accepter de la drogue à la place de l'argent convenu. Vitaly deviendra vite accro, jusqu'à s'enfuir avec un sachet entier de cocaïne. Il sera rattrapé par son frère qui essaiera de le faire désintoxiquer.

Yuri n’en continue pas moins sa vie de trafiquant d'armes. Parallèlement,  marié au mannequin Ava Fountain, qui ignore sa véritable activité, il mène une vie rangée de bon père de famille. Doté d'un cynisme à toute épreuve qui lui permet d’ignorer sa conscience, Yuri Orlov sillonne le monde pour vendre ses armes. Son frère lui demande un jour si sa femme est au courant et il lui répond :

 « On ne parle pas de ces choses-là. Combien de vendeurs d'autos parlent de leur travail ? Combien de vendeurs de tabac ? Pourtant leurs deux produits tuent plus de monde chaque année que les miens. Et sur les miens, il y a un cran de sureté. Si ces gens peuvent oublier leur travail quand ils rentrent chez eux, je le peux aussi. »

Un jour cependant, sa femme découvre ce qu’il est vraiment et d’où il tire ses considérables ressources et il décide de se ranger. Mais André Baptiste, le président du Libéria, qui est son principal client, le force à y revenir. Pourtant, de plus en plus pessimiste, Yuri commence à nourrir des scrupules, et va jusqu'à avoir cette pensée, reprenant une phrase que l'on attribue à Edmund Burke : « On dit : le mal triomphe partout là où les hommes de bonnes volontés ont échoué. Il suffirait de dire : le mal triomphe partout. »

Entre ses cas de conscience qui surgissent par moments et Interpol, représenté par l'agent Jack Valentine (Ethan Hawke) qui le traque, la vie de Yuri n’est pas simple...

 Distribution

  • ·         Yuri Orlov (Nicolas Cage)
  • ·         Jack Valentine (Ethan Hawke)
  • ·         Vitaly Orlov (Jared Leto)
  • ·         Ava Fountain (Bridget Moynahan)

Secrets de tournage

Pour réaliser ce film, Andrew Niccol s'est inspiré de cinq véritables trafiquants d'armes à partir desquels il a créé le personnage de Yuri. Il a même poussé la recherche jusqu'à prendre contact avec certains de ces « professionnels ». Le personnage d'André Baptiste, le président du Libéria, serait quant à lui basé sur le véritable ancien président de ce pays, Charles Ghankay Taylor, un personnage peu recommandable, condamné en 2012 par le Tribunal Pénal International pour crimes contre l’humanité.

La plupart des événements du film sont inspirés de faits réels comme la libération assez mystérieuse d'un trafiquant d'armes arrêté aux États-Unis.
Andrew Niccol a utilisé un certain nombre de véritables armes, qui revinrent moins cher à la production que des armes factices !

Pour un des plans du film censé se situer en Ukraine, au lieu d'utiliser les images de synthèse pour recréer une cinquantaine de chars d'assaut, il trouva un collectionneur tchèque possédant 100 chars T-72 de fabrication russe qui accepta de lui en louer quelques-uns. Il explique cela ainsi : « En fait, je suis allé en République Tchèque et ai trouvé un type qui possède, à titre privé, 100 tanks T-72 russes. Cela ne lui a posé aucun problème de me les louer (...) Quand un type vous dit : je peux te livrer 50 tanks, je te les apporte mardi à 9h du matin, vous êtes sûr de les y trouver tous parfaitement alignés ». Les chars furent vendus peu après le tournage. Il acheta également 3 000 AK-47 authentiques qu’il paya moins chers que des fac-similés.

Niccol dut signaler à l'OTAN qu'il tournait un film afin que ceux-ci ne prennent pas d'éventuels clichés satellites du tournage pour une armée en formation.
Le tournage s'est déroulé aux États-Unis (New York et Wendover), en Afrique du Sud et en République tchèque.

Ironiquement, le nom de Yuri Orlov est également celui d'un chercheur en physique nucléaire, ancien dissident soviétique et activiste des Droits de l'homme.

Erreur

Dans la version originale du film, le Libéria est présenté comme un pays francophone, alors qu'il s'agit en réalité d'un pays anglophone.

Mon opinion sur ce film

Un film « coup de poing » qui montre le jeu trouble que jouent les grandes puissances qui, d’un côté, dépensent des milliards pour « défendre la paix dans le monde » tout en fermant les yeux sur les trafics lucratifs lorsque cela les arrange. En complément de ce film, je vous suggère de voir Blood Diamond car il montre où aboutissent ces armes et l’épouvantable usage qui en est fait par les soi-disant guérillas, en particulier en Afrique (mais pas seulement) pour le plus grand profit de ceux qui les produisent. Une vision très pessimiste de l’humanité mais un point de vue salutaire pour ceux qui ne veulent pas fermer les yeux. En prime, vous découvrirez de grands acteurs : on sait que Nicolas Cage est un grand acteur, même s’il n’a pas tourné que des chefs-d’œuvre (par ex. la série des Benjamin Gates). Il surprend néanmoins dans ce rôle difficile, parfaitement crédible en trafiquant sans état d'âmes (quoique...). J’ai personnellement aussi découvert un autre acteur dont je n’avais pas, jusque-là, mesuré le talent. Il s’agit de Jared Leto, qui joue Vitaly, le petit frère de Yuri. Par sa fragilité, il m’a rappelé un autre superbe acteur, le regretté River Phoenix.

Musique du film : La bande son de ce film est particulièrement remarquable par son incroyable éclectisme.  Elle lui ajoute une dimension humaine qu’on n’aurait pas imaginée dans un film de ce genre.

  • Stop Children What's That Sound, interprété par Buffalo Springfield
  • Good Morning Vietnam, de Jefferson Airplane
  • By Sea, composé par Antonio Pinto
  • Money (That's What I Want), interprété par Flying Lizards
  • La Vie en rose, interprété par Grace Jones
  • Young Americans, interprété par David Bowie
  • Coyita, interprété par Gustavo Santaolalla
  • Cocaine, interprété par Eric Clapton
  • It's the Most Wonderful Time of the Year, interprété par Andy Williams
  • Le chant des bateliers de la Volga, interprété par The National Tatarstan Orchestra and Choir
  • U Ready to Die, interprété par Quake
  • Fade Into You, interprété par Mazzy Star
  • Bombay Theme Tune, interprété par Allah Rakha Rahman
  • Hallelujah, interprété par Jeff Buckley
  • D-Tune, interprété par Zino and Tommy
  • A Kiss to Build a Dream On, interprété par Louis Armstrong
  • O, Little Town of Bethlehem, interprété par Sidney James
  • Kill That, interprété par SX-10
  • Glory Box, interprété par Portishead
  • Diarabi, interprété par Issa Bagayogo
  • Mama Africa, interprété par Young Bakubas
  • Bobo-Dioulasso, interprété par Cheikh Lô
  • Le Lac des cygnes, composé par Piotr Ilitch Tchaïkovski
  • La Chevauchée des Walkyries, composée par Richard Wagner
  • Conscience, composé par Antonio Pinto
  • The Promise, composé par Antonio Pinto

MY BLUEBERRY NIGHTS de Wong Kar-Wai (USA-2007)



My Blueberry Nights est un film romantique américain réalisé par Wong Kar-Wai et sorti en 2007. Ce film, premier long-métrage de ce réalisateur hongkongais, a été présenté en ouverture du Festival de Cannes 2007.

Synopsis

Suite à une rupture amoureuse, Elizabeth (Norah Jones), que l'on appelle Lizzie, décide de tout plaquer et d’entreprendre un long périple à travers les Etats-Unis. Elle entre par hasard dans le café tenu par Jeremy (Jude Law). Après avoir goûté à sa pie aux myrtilles (blueberry, en anglais), elle trouve du réconfort à revenir dans ce café et à discuter avec lui. Au cours de son périple, Lizzie lui envoie régulièrement des cartes postales à Jeremy, sans toutefois jamais lui indiquer son adresse.

Mon opinion sur ce film

Malgré toutes ses qualités, de beaux acteurs, Jude Law, toujours touchant, Norah Jones et surtout Nathalie Portman, particulièrement émouvante, une belle bande son, de belles images, c’est un film qui ne marque pas et dont on ne se souviendra pas. 

On passe un bon moment, on est effleuré par quelques émotions, mais cela reste léger et agréable, sans plus. Dommage car le casting était prometteur mais le scénario est trop inconsistant pour intéresser vraiment le spectateur et on a l’impression plus de voir un reportage qu’un véritable film.


Ma conclusion : Une jolie bluette qui manque d’épaisseur. 

ALFIE comédie de Charles Shyer (USA-2004)


Alfie (ou Irrésistible Alfie) comédie romantique de Charles Shyer (2004) avec JudeLaw. Ce film est un remake du film anglais homonyme de Lewis Gilbert réalisé en 1966 avec, dans le rôle-titre Michael Cane.

Résumé

L’histoire reprend, à peu de choses près, le scénario de Lewis Gilbert sauf qu’au lieu de se passer à Londres, comme le film original, le film de Charles Shyer se déroule à Manhattan.

Alfie (Jude Law) est un séducteur invétéré, qui ne peut résister à séduire toute belle femme qu’il rencontre. Chaque soir, Alfie  cherche une nouvelle fille à draguer. Cinq femmes se partagent ses faveurs. Trouvant de plus en plus facile de se mentir à lui-même, Alfie passe de l'une à l'autre, s'éclipsant chaque fois lorsque l'une d'elles prétend s'accrocher. Mais quand ses habitudes de célibataire entraînent soudainement des répercussions sur les femmes de sa vie et sur son meilleur ami, il commence à se demander si l'existence recèle davantage que des aventures sans lendemain?

Mon opinion sur ce film

On peut commencer par se poser la question de savoir s’il était bien utile de faire un remake du premier Alfie, la transposition géographique ne changeant pas grand-chose à l’affaire.

Sans doute, Jude Law est-il plus craquant que Michael Cane et le film n’a d’intérêt que parce qu’il en tient le rôle principal, mais le concept de base et le scénario restent trop faibles pour faire de ce film autre chose qu’une comédie légère, sans beaucoup de substance, qui se laissera regarder sans déplaisir, mais ne laissera pas un grand souvenir. 

A la limite, le propos de Toy Boy avec Ashton Kutcher, est-il plus profond. 

Avec
  • ·         Alfie  (Jude Law)
  • ·         Dorie (Jane Krakowski)
  • ·         Julie (Marisa Tomei) :
  • ·         Liz (Susan Sarandon)
  • etc.

Dans le même esprit, voyez plutôt :

dimanche 28 décembre 2014

AWAKE film de Joby Harold (USA-2007)


Awake est un thriller américain de Joby Harold sorti en 2007 avec Hayden Christensen (Clayton Beresford), Jessica Alba  (Samantha Lockwood) et Lena Olin (Litlith Beresford).

Résumé

Le point de départ de ce film est un phénomène qui se produit lors d'anesthésies générales. Il touche une infime minorité de patients (moins de 0,5 % des anesthésiés). En anglais, on qualifie ce phénomène de "anesthetic awareness" (conscience anesthésique), et en français d' "éveil péropératoire". En fait, le patient présente, pour les chirurgiens, tous les caractères du sommeil mais il reste plus ou moins conscient pendant l'opération. Dans la plupart des cas, il ne fait qu'entendre des bribes de conversations mais dans quelques cas - heureusement très rares cas - il ressent la douleur mais ne peut le manifester. Dans quelques cas encore plus rares, le patient se réveille au milieu de l'opération. Il suffit généralement dans ces cas-là, de lui réinjecter une dose d'anesthésique.

Le film, bien que partie de cette réalité, est une fiction. Il n'empêche que la seule idée de se réveiller la poitrine ouverte sur une table d'opération ou de ressentir la douleur d'une opération chirurgicale sans pouvoir réagir doit être une expérience épouvantable. Par bonheur, le réalisateur est resté très mesuré dans ses effets et a préféré traiter son film sous l'angle de la psychologie des personnages et de leur ressenti plutôt qu'en tombant dans le travers du film gore et sanglant, ce que, personnellement, je n'aurais pas supporté, ce qui vous aurait privé d'un billet dans ce blog.

Synopsis

Clayton (Clay) Beresford Jr. (Hayden Christensen) est le jeune héritier d'un empire financier créé par son père décédé un soir de Noël alors qu'il était enfant. Clay souffre d'une grave maladie cardiaque qui le condamne s'il ne subit pas à court terme une greffe de cœur. Or, étant, comme sa mère, d'un groupe sanguin rare, le groupe O négatif, Clayton risque de mourir d'un instant à l'autre. Il vit depuis un an avec Samantha (Sam) (Jessica Alba) mais n'ose pas l'avouer à sa mère, Lilith, une grande bourgeoise autoritaire (Lena Olin), qui a beaucoup d'ascendant sur son fils. C'en est au point où, après avoir passé la nuit avec Sam, Clay rentre prendre le petit déjeuner avec sa mère ! Par ailleurs, Clay dirige avec conscience l'empire de son père et dispose de toute son autonomie financière.

Un jour, alors qu'il vient enfin de trouver le courage de révéler à sa mère sa liaison avec Samantha et sa décision de l'épouser, il prend un malaise en sortant de l'hôtel particulier familial et il promet à Sam de l'épouser sans plus attendre. Peu après, l'hôpital appelle car on lui a trouvé un cœur compatible et il entre en salle d'opération pour y être transplanté.

Alors que le chirurgien s'apprête à lui ouvrir la poitrine, Clay, apparemment endormi, s'aperçoit qu'il voit et entend tout ce qui se passe autour de lui : il perçoit les conversations mais il ressent aussi la douleur de l'opération. Il essaie désespérément de faire comprendre par un signe qui montrerait qu'il est conscient ("To be awake" en anglais), mais il est totalement paralysé. Dans la salle d'attente, les circonstances font que sa mère et sa nouvelle épouse, qui s’ignoraient jusque-là, se rapprochent.

Mais le spectateur, témoin privilégié des événements, se rend compte que quelque chose ne tourne pas rond et que la méchante des deux n'est pas celle que l'on croyait. En effet, la "gentille" Sam, à qui l’on aurait donné le Bon Dieu sans confession, a monté un complot machiavélique pour commettre, avec la complicité de l'équipe chirurgicale, le crime parfait et s'arranger pour que la greffe échoue afin d’hériter de la fortune colossale de Clay. On se rend compte alors que celle que l'on considérait comme une antipathique mère abusive avait en réalité toutes les raisons de ne pas vouloir de ce mariage, même si ses préventions n'avaient rien de rationnel.

C'est elle, à la fin, qui sauvera son fils in extremis, en se sacrifiant pour lui. Et, grâce à la terrible expérience de "conscience anesthésique" vécue par Clay sur la table d'opération, ses révélations permettront d'arrêter ses meurtriers.

Le dernier plan, sur les yeux ouverts de Hayden Christensen lorsqu'il revient à lui, avec les seuls mots "Il est réveillé" est magnifique. L'expression anglaise "To be awake" prend un sens que n’a pas l’expression française : en effet, « To be awake » signifie à la fois "être réveillé", mais aussi "être conscient". En réalité, non seulement le héros est réveillé mais il est aussi revenu à la vie et il a pris conscience que :

1) son mariage était une erreur qui a failli lui coûter la vie
2) que sa mère l'aimait assez pour se sacrifier pour lui
3) que son père n'était pas le héros qu'il avait enfoui dans ses souvenirs.
Bref, il est devenu adulte, mais au prix d’une épreuve que je ne souhaite à personne.

Les acteurs

Hayden Christensen, l'inoubliable Anakin Skywalker de Star Wars, dont il a tourné trois épisodes, est parfait en (gentil) golden boy un peu trop naïf. Je l'avais précédemment vu et apprécié dans un film de science-fiction, Jumper (2008)

Quant à Jessica Alba, que je connaissais en tant qu'héroïne de la série Dark Angel, j'ai trouvé dans ce film sa prestation tout à fait convaincante et parfaitement insultantes les critiques qui lui ont été faites par les Razzie Awards 2007 qui lui ont décerné le "prix de la plus mauvaise actrice" et au couple "Hayden Christensen-Jessica Alba", celui du "pire couple de l'année. Il faut croire que le jury avait une dent contre elle car, personnellement, je ne vois pas en quoi elle a démérité dans ce film.

Mon opinion     

Le film a été attaqué par les spécialistes de l'anesthésie pour ses incohérences scientifiques, affirmant que les cas d’"anesthetic awareness" étaient extrêmement rares et ne revêtaient jamais un caractère aussi dramatique. Les affirmations de ces spécialistes ont été contestées par une avocate spécialisée Carol Weihrer, devenue célèbre pour avoir défendu des patients victimes de ce phénomène.

Les critiques professionnels ont, pour la plupart, boudé le film mais le public l’a aimé puisque le film a réalisé un bénéfice de plus de 32 millions $ pour un budget relativement modeste de 8,6 millions de $.
En ce qui me concerne, j'ai une très bonne opinion de ce film qui allie l'action, la science-fiction et le thriller, en nous épargnant l'hémoglobine, les effets spéciaux et une bande son tonitruante. J'ai aussi beaucoup aimé sa construction qui garde le suspens intact jusqu'aux dernières minutes.

Classement :   A voir !

Si ce film vous a plu, vous pourriez aussi aimer :
  • ·        Jumper de Doug Liman (avec Hayden Christensen)
  • ·         The Island de Michael Bay avec Ewan McGregor (2005)
  • ·         Never let me go de Mark Romanek (2010)
  • ·        Restless de Gus Van Sant (2011)
  • ·         Dollhouse série de Joss Whedon (2009-2010)

Tricia HELFER (Actrice canadienne)


Tricia Helfer est une actrice canadienne née le 11 avril 1974. Elle est essentiellement connue pour son rôle de cylon à apparence humaine, dans la série télévisée de science-fiction Battlestar Galactica.

Biographie

Tricia a grandi dans une famille d'agriculteurs. À l'âge de 17 ans, c’est par hasard qu’elle est remarquée par Kelly Streit, recruteur pour une agence de mannequins, alors qu'elle faisait la queue devant un cinéma de sa ville.

En 1992, elle remporte le concours du "super-mannequin mondial" organisé par l'agence Ford puis est engagée par l'agence Elite. Elle est apparue dans différentes campagnes publicitaires pour Ralph Lauren, Chanel, et Giorgio Armani. Elle a aussi défilé pour différents grands couturiers comme Carolina Herrera, Christian Dior, Claude Montana, Givenchy, John Galliano, Dolce & Gabbana et a fait les couvertures des magazines Playboy, Flare, Amica, Elle, Cosmopolitan, Marie Claire, Vogue et bien d'autres.

Tout en continuant le mannequinat, Tricia Helfer était également correspondante pour «Ooh La La», la chaîne de mode canadienne, avant de déménager à New York pour prendre des cours de comédie. Sa carrière se développant, elle déménage une nouvelle fois à Los Angeles pour pouvoir être actrice à plein temps. Tricia Helfer apparaît dans des courts-métrages comme Eventual Wife en 2000, puis dans différentes séries télévisées en tant que Sarah dans Jeremiah dans laquelle elle joue un top-modèle,  ainsi que dans la série Les Experts.

Mais son rôle de cylon, dans la série télévisée Battlestar Galactica, qui la place définitivement au-devant de la scène.

Sa plastique exceptionnelle et sa grande taille (1,80 m), son sourire ravageur, en font, dans Battlestar Galactica, une N°6-Caprica aussi attirante que dangereuse car elle allie une intelligence supérieure à une force herculéenne, aussi bien sur le plan physique que moral, avec une compassion et des faiblesses proprement humaines. C'est, à mon avis, un de ses rôles les plus aboutis. 

 

Filmographie

Cinéma
  • 2003 : White Rush (en) : Eva
  • 2006 : The Genius Club (en) : Ally Simon
  • 2006 : Memory : Stephanie Jacobs
  • 2007 : Walk All Over Me : Celene
  • 2009 : Green Lantern : Le Complot : Boodikka (voix)
  • 2010 : A Beginner's Guide to Endings (en) : Miranda
  • 2014 : Authors Anonymous (en) : Sigrid Hagenguth
Télévision

Séries télévisées
  • 2000 : Eventual Wife : Inga
  • 2002 : Jeremiah : Sarah (double épisode Le Long Chemin)
  • 2002 : Les Experts : Ashleigh James (épisode Sœurs ennemies)
  • 2003 : White Rush : Eva
  • 2003 : Battlestar Galactica : Numéro Six (mini-série)
  • 2007 : Supernatural : Molly McNamara (saison 2, épisode 16)
  • 2004-2009 : Battlestar Galactica : Numéro Six
  • 2008 : Burn Notice : Carla (saison 2)
  • 2009 : Chuck : Alex Forest (saison 2, épisode 18)
  • 2009 : Warehouse 13 : Agent spécial Bonnie Belski (saison 1, épisode 2)
  • 2009 : Mon oncle Charlie : Gail (saison 7, épisodes 8 et 18)
  • 2010 : Human Target: La cible : Stéphanie (saison 1, épisodes 1)
  • 2010 : Lie to Me : Naomi Russel (saison 3, épisode 4)
  • 2011 : Super Hero Family : Sophie (saison 1, épisode 17)
  • 2012 : Esprits criminels : La Reine de Carreau / Izzy Rogers (saison 7, double épisode 23-24)
  • 2012 : The Firm : Alex Clark (saison 1)
  • 2014 : Killer Women : Molly Parker (saison 1)
  • 2014 : Ascension : Viondra Denninger
  • 2014 : Flynn Carson et les Nouveaux Aventuriers : Ms. Willis (saison 1, épisode 3)
  • 2015 : Suits : Avocats sur mesure : Evan Smith (saison 4, épisode 14)
  • 2015 : Falling Skies : La voix de la reine Espheni (saison 5, épisode 10 )
  • 2015 : Powers : Angela Lange (saison 2)
  • 2016 : Lucifer : Charlotte Richards (saisons 2 et 3) / la mère de Lucifer (saison 2)

Téléfilms
  • 2007 : Razor : Numéro Six
  • 2009 : Battlestar Galactica: The Plan : Numéro Six
  • 2009 : Indices cachés (Hidden Crimes): Julia carver
  • 2011 : L'Esprit de Noël (Mistletoe Over Manhattan) : Lucy Martel
  • 2012 : Battlestar Galactica Blood and Chrome : Numéro Six
  • 2013 : Une nouvelle vie pour Noël (Finding Christmas) : Ryan Harrison
  • 2013 : Intuition maternelle (Dangerous Intuition) : Kate Aldrich


BATTLESTAR GALACTICA série de SF (2004-2009)


Battlestar galactica (Série TV 2004-2009)

Pas facile de s’y retrouver lorsqu’on parle de Battlestar Galactica. En fait il y a eu deux séries différentes en 30 ans et plusieurs « sequels », terme anglais que l’on traduit souvent par erreur en français par « suites » alors que le terme de « dérivés » serait plus approprié.

La 1ère série, que je n’ai jamais vue, remonte aux années 70. En réalité, elle s’appelait Galactica tout court et, pour la différencier de sa suite, on la dénomme actuellement soit Galactica, Battlestar Galactica ou Battlestar galactica 1978. Les spécialistes disent G78). En ce qui me concerne, dans cet article, et pour que les choses soient claires, j’utiliserai les abréviations de G78 pour la 1ère série et Battlestar Galactica (abrévié BSG) pour le remake (2004-2007).

Le créateur de G78 était Glen A. Larson et l’un de ses réalisateurs Donald P. Bellisario, auteur d’excellentes séries comme NCIS ou JAG, dont j’ai regardé beaucoup d’épisodes sans pour autant ressentir le besoin de les acheter en DVD, chose que j’ai fait pour BSG
La série initiale, G78, comportait un pilote de 135 min. suivi de 20 épisodes de 45 min. et fut diffusée aux USA entre 1978 et 1979. En France, seuls quelques épisodes ont été dIffusés sur TF1 en 1981 mais je ne les ai pas vus.

J’ai d’abord vu quelques épisodes du remake la télévision (je pense que c’était sur M6) et cela m’a donné envie d’en savoir davantage à son sujet, comme à l'instar de pas mal d’autres séries comme Kyle XY, Smallville, Roswell, ou plus récemment Dollhouse…) J’ai fini par acheter les 4 saisons en DVD au fur et à mesure qu’elles étaient disponibles en France. Cette 2ème BSG était beaucoup plus longue que la 1ère version puisqu’elle comportait 73 épisodes et qu’elle dura de 2004 à 2009. Son créateur est Ronald D. Moore. Il y a eu plusieurs séries dérivées (des « sequels »), Battlestar Galactica : Razor, Caprica et Battlestar Galactica : Blood and Chrome mais j’ai personnellement « décroché » à la fin du 73ème épisode, à mon avis complètement bâclé, de la série initiale.

 Synopsis

Les deux Galactica sont basées sur le même schéma. Les humains ont quitté depuis longtemps leur planète d’origine, la Terre, devenue inhabitable suite à une guerre nucléaire, à la destruction de ses ressources naturelles, à la pollution, etc. Les humains l’ont donc quittée pour s’établir dans un lointain système solaire (dont le nom varie selon les séries) et y ont fondé les « 12 colonies de Kobol » qui empruntent leurs noms aux 12 signes du zodiaque. On parle aussi d’une 13ème colonie, plus ou moins mythique, qui n’est peut-être rien d’autre que la Terre initiale (mais on  reste dans le flou jusqu'à la fin). L’une des planètes du système de Kobol s’appelle Caprica et elle joue un rôle central dans l’histoire.

Les humains ont créé des robots humanoïdes, les Cylons, afin de les aider à s’installer sur les mondes colonisés mais ceux-ci se sont révoltés contre leurs créateurs. Après un premier conflit entre Humains et Cylons qui s’est conclu par un armistice signé une 40e d’années avant le début de la série, les Cylons ont quitté le système solaire des 12 colonies pour s’installer sur une planète lointaine, inconnue des humains. Une station spatiale a été construite en territoire neutre où, chaque année à date fixe, les Humains sont censés rencontrer les Cylons pour proroger le traité. Mais, pendant 40 ans, à chaque date anniversaire, les Humains se retrouvent seuls sur la station et finissent par penser que les Cylons ont définitivement fait leurs bagages et ne sont plus une menace.

Malheureusement pour eux, ce n’est pas ainsi que les Cylons fonctionnent. Au moment où la série commence, l’émissaire humain arrive sur la station orbitale, comme chaque année et, par extraordinaire, les Cylons envoient aussi leur émissaire mais c’est pour en finir à jamais avec l’humanité. Parallèlement, ils lancent une attaque nucléaire simultanée sur les 12 Colonies de Kobol qui sont détruites avec toute leur population, à l’exception de quelques rares survivants, immédiatement réduits en esclavage par les Cylons qui, en tant que machines, ne craignent pas les radiations.

Les seuls rescapés de la destruction éclair des 12 colonies sont les humains qui se trouvaient au moment de l’attaque sur des vaisseaux en transit dans le système solaire. Parmi ces vaisseaux, il y a un vaisseau militaire, le Battlestar Galactica, qui s’est illustré dans la première guerre contre les Cylons mais que son âge destine, au moment où la série commence, à être désarmé et transformé en musée de l’espace en orbite au large de la planète Caprica.  Le jour de l’inauguration du musée correspond à celui de l’attaque des Cylons.

A bord du Galactica se trouvent l’amiral William Adama et tout son équipage ainsi que Laura Roslin, (Mary McDonnell) secrétaire d’Etat à l’Education, venue en tant que représentante du gouvernement des 12 Colonies. Le Battlestar a un inconvénient qui s’avère, dans le cas présent, être un atout majeur car, du fait de sa vétusté, son système informatique est autonome et, n’étant pas relié à celui des 12 colonies, il n’est pas détruit par le virus que les Cylons, pour faire bonne mesure, ont envoyé sur tous les réseaux humains afin d’en prendre le contrôle.

Se trouvant sans aucune hiérarchie au-dessus de lui, l’amiral Adama, aidé de son second, le colonel Tig, prend de fait le commandement militaire de la flotte hétéroclite de vaisseaux civils et de quelques vaisseaux militaires rescapés, avec à leur bord 500 000 humains qui sont désormais les seuls  représentants de la race humaine. Ces vaisseaux, coupés de toute communication avec les planètes  détruites, se trouvent errants, désemparés, dans l’espace. Adama décide de réactiver l’armement du Galactica, qui deviendra par la force des choses, le bateau amiral de la flotte des survivants. Bien qu’ancien le Galactica est encore équipé d’armes puissantes et surtout d’une flotte de « vipers », des avions d’attaque, pilotés par des pilotes émérites (en particulier par son fils, le lieutenant Lee ‘Apollo’ Adama). Conduite par le Battlestar, la flotte terrestre tente de mettre le cap sur la mythique 13ème colonie que leur religion leur présente comme le berceau de la race humaine. Comme à bord du Galactica se trouve aussi Laura Roslin (Mary McDonnell), une lutte d’influence va se développer entre elle, qui représente le gouvernement civil des Douze colonies, et l’amiral Adama, qui représente la force militaire. Comme tous les deux ont des personnalités bien marquées et des tempéraments bien trempés, des conflits incessants vont les opposer quant à la manière de conduire la guerre contre les Cylons et à tenter de sauver l’humanité.

La série connaîtra 4 saisons dans lesquelles viendront s’intercaler des « webisodes » (Battlestar Galactica : The Resistance dont les 10 épisodes se placent entre la 2ème et la 3ème saison, Battlestar Galactica : Razor (formé de 8 mini-épisodes, repris ensuite en film) qui se place avant le début de la 4ème saison, etc.) Je vous passe aussi les deux « sequels » qui, chronologiquement, se placent avant le début de BSG puisque Caprica et Battlestar Galactica : Blood and Chrome traitent d’évènements antérieurs à la destruction des 12 colonies et correspondent à la 1ère guerre contre les Cylons et à l’élaboration du traité de paix. On le voit, avec BSG, les choses ne sont vraiment pas  simples. Il n’empêche que cette série est passionnante et, dans sa construction sous forme de puzzle, elle rappelle la saga Star Wars ou la série des films Terminator dans laquelle s’intercalent Les Chroniques de Sarah Connor dont j’ai parlé ici même.

Plusieurs éléments font la richesse de cette série : d’abord le fait que les choses ne sont jamais ni noires ni blanches. Les « méchants » Cylons sont, certes, des machines sans émotion et sans âme (du moins pour les modèles de base) et ils sont particulièrement effrayants, surtout sous leur forme de «centurions », les tout premiers robots combattants, exclusivement conçus pour tuer - les humains les appellent par dérision les « grille-pains ». Mais, si ces machines sont effrayantes, de par leur force et leur « relative » invulnérabilité, le pire est à venir avec les nouvelles versions de Cylons qui, après être passés par une phase intégrant des éléments organiques (à ce sujet, certaines scènes sont assez répugnantes), ont pris l’apparence humaine et peuvent se répliquer à l’infini dans de gigantesques vaisseaux-mère où sont conservés leur matériel génétique et leur "mémoire humaine". Au fond, lorsqu'on y réfléchit, tout cela est bien plus effrayant que de simples "robots". Plus la série évolue, plus les choses se complexifient car les « cylons-humains », que rien, dans leur apparence, ne différencie des humains véritables, se mêlent à ceux-ci sans qu’on ait le moyen de les identifier. Pire que cela, certains d’entre eux croient être des êtres humains à part entière et agir pour le bien de l’humanité jusqu’à ce qu’ils découvrent (certains avec horreur) qu’ils sont des cylons et n’ont jamais été autre chose que cela.

On le voit, tout cela va très loin, beaucoup plus loin que ceux qui ne connaissent pas (et disent « ne pas aimer) la science-fiction peuvent l’imaginer : cette série aborde des sujets moraux, philosophiques, mythologiques et religieux qui nous amènent à réfléchir sur la destinée de notre espèce. Il y a même dans  une dimension environnementaliste non négligeable car il s’avère, à la toute dernière fin (si toutefois on peut parler de « fin » avec ce type de séries), que ce sont les humains les seuls responsables de ce qui leur arrive, leur première erreur ayant été de détruire leur propre planète et leur seconde de créer les Cylons. On en viendrait même à plaindre ces pauvres Cylons, comme on plaint les robots-humains abandonnés par leurs « maîtres » dans IA (Intelligence artificielle), le terrifiant film de Steven Spielberg qui m’a laissé un goût tellement amer que je ne peux y repenser sans en avoir froid dans le dos tellement les « humains » (et non les robots) s’y montrent inhumains. Au fond, les Cylons, créés par l’homme, ne sont responsables de rien et en tout cas pas de la destruction de l’humanité qui ne peut s’en prendre qu’à elle-même si elle s’est autodétruite.
La réalisation

Là encore, BSG est un chef d’œuvre de duplicité. Le plus intéressant est ce qui se passe dans l’espace, car les scènes qui se déroulent sur terre (ou plus exactement sur les planètes des 12 Colonies) sont assez peu travaillées. Le parti pris des décors est unique à cette série : la technologie que l’on voit à bord du vaisseau est volontairement dépassée, le matériel d’un autre âge, les parois usées, comme sur un vieux rafiot… Les costumes sont au diapason et semblent appartenir à un film des années 50. Pourtant, les images de synthèse jouent à plein lorsqu’on aborde le monde des Cylons et les combats qu’ils livrent aux humains n’ont rien à envier à des techniques actuelles.

Distribution

Quant aux personnages, ils sont tous ambivalents et, justement parce qu’ils sont ainsi, particulièrement attachants et intéressants : on se demande comment l’acteur qui joue le rôle de l’amiral Adama, (Edward James Olmos), a pu faire carrière dans le cinéma car, à la différence de son fils Lee ‘Apollo’  il n’a rien d’un apollon, avec son visage vérolé et son corps avachi, mais il est parfait dans le rôle du chef militaire ; son second, le colonel Saul Tigh (Michael Hogan) est un pochtron de 1ère qui est fou amoureux de sa garce de femme, Ellen, qui le fait cocu avec le premier mâle qui passe. Par contre, il y a quelques très beaux spécimens d’humains (Lee ‘Apollo’ Adama, le fils de l’amiral avec lequel il entretient des relations conflictuelles, interprété par Jamie Bamber ; Karl C. ‘Helo’ Agathon, interprété par Tahmoh Penikett, etc…) Mais celle qui a la plus belle plastique est sans conteste une « cylonne », portant successivement le nom de n°6, Caprica, etc. interprétée par la sublime Tricia Helfer. Cette actrice sait insuffler à son personnage de Cylon-humain à la fois l’impitoyable dureté du robot et la fragilité et le doute de l’être humain. C’est, dans un genre différent, une autre Summer Glau. C’est aussi une actrice qui se démarque tellement de ses consœurs américaines, archi-formatées, qu’une fois qu’on l’a vue, on ne peut ni la confondre avec une autre ni l’oublier.  

Le rôle tenu par Mary McDonnell, promue "présidente des douze colonies", est lui aussi extrêmement complexe et intéressant : à l'origine, simple ministre de l'éducation, elle est promue par les circonstances à un rôle suprême où elle doit représenter le pouvoi civil, a priori éclairé, face au pouvoir militaire, représenté par l'Amiral Adama. Mais au fur et à mesure que la situation se dégrade sur le vaisseau Battlestar et que les conditions d'exercice du pouvoir deviennent de plus en plus difficiles, on aura l'occasion à plusieurs reprises de se demander qui est le plus éclairé des deux, du militaire ou du civil.

La musique

La musique de la série a été écrite par Bear McCreary. Dans un des nombreux bonus des DVD (pour une fois, presque tous intéressants), ce musicien très connu dans le milieu du cinéma et des séries TV (il a réalisé – tiens donc ! - la bande originale des Chroniques de Sarah Connor, entre autres et de Twilight), il explique comment il a travaillé pour cette série, avec des orchestres symphoniques, des musiciens d’instruments traditionnels, etc. Toutes ses créations ne sont pas à la hauteur de la bande son de BSG si l’on fait abstraction de la répétitivité des scènes de combat, certaines parties musicales confinent au sublime et contribuent beaucoup au fait que l’on n’a aucune peine à se croire sur un « viper » lancé dans le vide intersidéral à la poursuite des terribles Cylons ou à bord d’un vieux rafiot de combat fissuré mais luttant vaillamment pour sauver ce qui reste d’humanité.

Conclusion

Vous l’aurez compris, cette série est vraiment réservée aux amateurs de science-fiction « pure et dure » mais, si vous l’êtes, vous serez happé par elle comme on l’est par un trou noir. Quant à ceux qui sont (ou se croient) imperméables à ce genre, je ne peux rien faire pour eux si ce n’est leur redire qu’ils passent à côté de beaucoup de choses en s’interdisant par principe de regarder (ou de lire) de la science-fiction.