Ce blog est consacré au cinéma et aux séries TV. J'y traite principalement des films et des séries que j'aime mais je me réserve aussi le droit d'en critiquer certains.
En fanfare est une comédie dramatique
française réalisée par Emmanuel Courcol et sorti en 2024. Il a été
présenté en avant-première au Festival de Cannes 2024.
Film vu en avant-première lors des Rencontres des Cinémas d'Europe d'Aubenas (novembre 2024). Actuellement au cinéma.
Résumé
Thibaut (Benjamin Lavernhe)
est un chef d'orchestre de renom qui dirige des orchestres dans le monde entier.
Lors d’une répétition, il fait un malaise. Les médecins lui diagnostiquent une
leucémie foudroyante. La seule manière de le sauver est d’obtenir d’un donneur
compatible une greffe de moelle osseuse.
Lors des examens, on s’aperçoit
que son ADN n’est compatible avec aucun membre de sa famille et il apprend
qu’il a été adopté. Sa mère (Ludmila Mikaël), enceinte au moment de l'adoption, avait renoncé à adopter le frère biologique de Thibault qui l'avait donc été par une autre famille. Ce frère, c'est Jimmy (Pierre Lottin) qui a grandi dans milieu populaire et vit
dans le nord de la France.
La rencontre est un choc pour les
deux : Thibaut, élevé dans une famille bourgeoise, est devenu un grand chef d’orchestre alors que Jimmy, adopté par Claudine (Clémence Massart-Weit) est
employé dans une cantine scolaire et fréquente une fanfare où il joue du
trombone. Tout semble les opposer, à part l'amour en commun de la musique.
Mon opinion
Ce film est une belle réussite. En
le voyant, on ne peut s’empêcher au fameux dialogue du chef d’œuvre de
Saint-Exupéry entre le Petit Prince et le renard : « Je ne peux pas
jouer avec toi, dit le renard, je ne suis pas apprivoisé ». Car les deux
acteurs principaux du film, Benjamin Lavernhe et Pierre Lottin, excellents l’un
et l’autre, passent une bonne partie du film à « s’apprivoiser ». Et,
pour notre plus grande joie, ils y parviennent. Ce qui ne gâche rien, ce sont
les dialogues (Khaled Amara, EmmanuelCourcol, Oriane Bonduel, Irène Muscari et
Marianne Tomersy), dont certains pourraient figurer dans une anthologie du cinéma,
et la musique de Michel Petrossian, qui fait une large place à des oeuvres classiques (Mozart, Ravel, Verdi, Beethoven etc.), de negro-spirituals et de musique populaire (Aznavour), parfaitement
choisie. Un feel-good movie français qui fait du bien.
Niki est un film
français réalisé par Céline Sallette et sorti en 2024. Il s'agit du
premier long métrage de la réalisatrice, retraçant la vie et l'œuvre de
l'artiste militante Niki de Saint Phalle (1930-2002), connue pour ses statues
féminines aux formes généreuses très colorées. Le film a été présenté en
avant-première mondiale dans la section « Un certain regard » du Festival de
Cannes 20243, en compétition pour la Caméra d’or. Il a fait partie de la
sélection des 80 films présentés dans le cadre des 26èmes Rencontres des
Cinémas d’Europe à Aubenas.
Résumé
Le film retrace la vie et l'œuvre
de la sculptrice Niki de Saint Phalle, entre les années 1950 et 1960
Niki (Charlotte Le Bon), de son vrai nom Catherine
de Saint Phalle est née à Neuilly-sur-Seine en 1930 et morte à La Jolla (comté
de San Diego, Californie) le 21 mai 2002. Sa mère, Jeanne Jacqueline Harper, était
américaine et son père André-Marie de Saint-Phalle (1906-1967), français.
Niki a d’abord été élevée par ses
grands-parents dans la campagne nivernaise, dont elle a toujours
conservé la nostalgie. Elle grandit ensuite à New York et se marie à l'âge de
18 ans avec le poète Harry Mathews (John Robinson), qu'elle connaît depuis l'enfance et avec qui elle aura deux enfants.
Dans les années 50, alors qu’elle
a 20 ans, encouragée par le peintre Hugh Weiss (Romain Sandère), elle travaille d'abord comme
mannequin pour plusieurs journaux de mode (Vogue, Life et Elle) et pose aussi pour des campagnes
publicitaires, par exemple pour le constructeur automobile Simca, où elle est
photographiée par Robert Doisneau en août 1952.
Niki a toujours caché un lourd
secret, son viol par son père lorsqu’elle avait 11 ans, des faits qu’elle ne révèlera
que peu de temps avant sa mort dans un livre justement intitulé Mon secret (1994). Ce viol la
conduira à faire plusieurs séjours en hôpital psychiatrique où elle sera traitée aux électrochocs, qui la priveront d'une partie de sa mémoire.
Elle racontera elle-même, dans « L’art
comme thérapie » (Cf. Marcel Briat. « Niki de Saint Phalle au Grand
Palais : le récit de son viol ou l’art comme thérapie » in : Le
Nouvel Obs – 23/9/2014) :
« J'ai commencé à peindre chez
les fous… J'y ai découvert l'univers sombre de la folie et sa guérison, j'y ai
appris à traduire en peinture mes sentiments, les peurs, la violence, l'espoir
et la joie. »
Vers 1955, elle voyage en Espagne
avec son mari et découvre l’œuvre de Gaudi.
Un peu plus tard, elle fréquente le cercle parisien des Nouveaux réalistes, fondé en 1960 par Yves Klein et le critique d'art Pierre Restany (Quentin Dolmaire).
A partir de poupées cassées, de céramiques brisées, elle crée des ex-voto, puis ses fameuses Nanas, des femmes plantureuses et colorées en grillage, papier mâché et polyester, des sculptures géantes, voluptueuses, chahuteuses, dansantes et s'impose par son originalité dans un monde de l'art assez blasé.
En 1971, après avoir divorcé de Harry, elle épouse l'un des membresdu groupe, Jean Tinguely (Damien Bonnard), auteur de machines infernales faites de pièces métalliques de récupération.
Mon opinion
Si je connaissais l’œuvre de Niki
de Saint Phalle, je ne connaissais rien de sa vie ni du secret douloureux qui explique
en grande partie son œuvre.
Dans le film, Niki est magnifiquement incarnée par Charlotte Le
Bon. La prestation des autres acteurs est aussi à saluer.
Un regret toutefois, l’absence
totale dans le film des sculptures de Niki de Saint Phalle ou même de leur évocation, en raison du refus des ayant-droit
de l’artiste de laisser reproduire ses œuvres[1],
ce qui est tout de même frustrant pour le spectateur. Mais cette absence ne
nuit pas au film qui est, comme le dit Françoise Dargent du Figaro, une évocation « élégante
et juste" du destin d'une artiste marquante du XXe siècle [2]
[1] Florence
Colombani, « « Niki » : ce biopic de Niki de Saint Phalle qui ne montre rien de
ses œuvres [archive] », sur Le Point, 15 octobre 2024 (consulté le 23 octobre
2024).
[2] Françoise
Dargent, « Festival de Cannes: une guerrière nommée « Niki » [archive] » Accès
limité, sur Le Figaro, 23 mai 2024 (consulté le 30 septembre 2024).
Olympe, une femme dans la
Révolution est un film français réalisé par Mathieu Busson et Julie
Gayet d'après un scénario de Marine Ninaud et Sébastien Mounier,
avec la collaboration de Mathieu Busson. Ce drame historique est une
coproduction de la société de production Moteur s'il vous plaît et de France
Télévisions pour France 2 réalisée avec la participation de TV5
Monde et avec le soutien de la région Occitanie ainsi que le soutien
logistique de la Commission du film Occitanie.Vu en avant-première lors des 26èmes Rencontres des Cinémas d'Europe à Aubenas.
Résumé
Marie Gouze naît en 1748 dans une
famille bourgeoise, mais non noble, de Montauban. Sa famille maternelle, la
famille Mouisset, est cependant très liée aux Lefranc de Pompignan, une famille
de la noblesse de robe. Le grand-père maternel d'Olympe, Jacques Mouisset, a
été le précepteur de Jean-Jacques Lefranc de Pompignan ; sa grand-mère
maternelle Anne Marty a été la nourrice de Jean-Georges Lefranc de Pompignan,
son frère et futur évêque du Puy-en-Velay. Jean-Jacques Lefranc de Pompignan
est le parrain d'Anne Olympe Mouisset. Anne Olympe Mouisset et Jean-Jacques
Lefranc de Pompignan, de cinq ans son aîné, grandissent ensemble et nouent des
liens affectifs qui contraignent leurs parents à mettre de la distance entre
eux, un mariage entre une famille bourgeoise et une famille de la noblesse
étant considérée comme une mésalliance. Jean-Jacques
est envoyé à Paris pendant qu’Anne Olympe Mouisset est mariée à Pierre Gouze,
boucher de son état.
Jean-Jacques Lefranc de Pompignan
revient en 1747 à Montauban comme président de la Cour des Aides ; il est
peut-être alors l'amant d'Anne Olympe Gouze, qui donne naissance à Marie
l'année suivante. A Montauban, tout le monde sait que Lefranc de Pompignan est
le père adultérin de la future Marie-Olympe de Gouges.
Paris, juillet 1793. La situation
est explosive et la Terreur bat son plein. Au milieu de ce monde de violences
et de mutations, une seule constante : les femmes n’ont le droit à rien. Olympe
de Gouges est l’une des rares à oser s’élever contre cette injustice. Femme de
lettres, femme de combats, Olympe s’oppose frontalement à Robespierre. Arrêtée
par la police d’État, elle attend son procès, enfermée dans une maison d’arrêt.
Au milieu des autres condamnées, Olympe va continuer de lutter.
En 1765 Marie Gouze est mariée
par ses parents à Louis-Yves Aubry. Il y a une grande différence d’âge entre
eux : elle a 17 ans, lui avoisinerait la 50e. Son mari, sans être noble,
est fils d'un bourgeois de Paris, officier de bouche de l'intendant de
Montauban. En août 1766, Marie donne naissance à son fils Pierre Aubry (qui
apparaît dans le film).
En 1770, elle s’enfuit avec son
fils dans les bras, scène reprise dans le film, et se retrouve à Paris où on ne
sait pas grand-chose de sa vie sinon qu’elle devient l’amante de Jacques
Biétrix de Rozières, un marchand d’armes, grâce à qui elle peut mener un train
de vie aisé. Elle adopte alors le nom d’Olympe de Gouges et se met à fréquenter
la haute société de l’époque. En 1732, elle écrit sa première pièce qui traite
de l’esclavage des noirs. La pièce fait scandale à la Comédie française qui la
déprogramme au bout de trois représentations mais l’impose dans les salons
littéraires comme un esprit libre mais n’en est pas pour autant admise dans les
clubs intégralement tenus par les hommes.
La Révolution approchant, le
discours d’Olympe de Gouges sera de plus en plus engagé. Elle propose une
Déclaration du droit des femmes qui prône l’égalité des sexes et des enfants
naturels.
En 1793, elle s’en prend vivement
à ceux qu’elle tient pour responsables des massacres des 2 et 3 septembre 1792
: « Le sang, même des coupables, versé avec cruauté et profusion, souille
éternellement les Révolutions ». Elle désigne particulièrement Marat, qu'elle
traite d'« avorton de l'humanité », l’un des signataires de la circulaire du 3
septembre 1792 proposant d’étendre les massacres de prisonniers dans toute la
France. Soupçonnant Robespierre, selon elle « l'opprobre et l'exécration de la
Révolution », d’aspirer à la dictature, elle l’interpelle dans plusieurs
écrits, ce qui lui vaut une dénonciation de Bourdon de l'Oise au club des Jacobins.
Elle est arrêtée et emprisonnée à la prison de l’Abbaye (Bd St. Germain).
Malade d’une blessure infectée, elle est transférée dans la « maison de
santé" Mahay - ou Mahaye, tenue par Catherine Mahay, sorte de prison pour riches.
Condamnée à la peine de mort le 2 novembre 1793, par le tribunal révolutionnaire dirigé par Fouquier-Tinville, elle est aussitôt guillotinée.
Distribution
Julie Gayet : Olympe de Gouges
Dimitri Storoge : Michel de
Cubières
Pauline Serieys : Justine (servante
d’Olympe de Gouges)
Jean-Pierre Lorit : Jacques
Bietrix de Rozières
Lucas Ferraton : Pierre Aubry de
Gouges
Émilie Gavois-Kahn : Catherine
Mayahe
Frédéric Noaille : Maximilien de
Robespierre
Luc Antoni : Antoine
Fouquier-Tinville
Mathilde Dromard : Manon Roland
(Madame Roland)
Autour du film
Le tournage se déroule du 26
septembre au 23 octobre 2023 à Lectoure dans le département du Gers et à
Villefranche-de-Rouergue dans l'Aveyron, en région Occitanie (qui participa à
son financement).
Des scènes ont été tournées au
château de Gramont en Lomagne, au château de Saint-Léonard ainsi que sur le
pont des Consuls et aux abords de la chartreuse Saint-Sauveur à
Villefranche-de-Rouergue.
Mon opinion
Ce film devait être un téléfilm.
Il a été programmé, avec 80 autres, dans le cadre des Rencontres du cinéma d’Europed’Aubenas en présence de Valérie Valéro, cheffe décoratrice, qui a aussi
travaillé sur les décors de deux autres films présentés lors du festival, Jumbo
(de Zoé Wittock, 2020) et Maria (de Jessica Palud, 2024).
J’ai beaucoup aimé le jeu sobre
et convaincant de Julie Gayet, qui joue le rôle d’Olympe, femme engagée et en
avance sur son temps dont les textes en faveur de l’égalité des sexes ont, prennent
encore plus de valeur à notre époque encore confrontée au machisme et au
suprématisme des hommes, que ce soit en France ou dans le monde.
Rencontres des Cinémas d’Europe – Aubenas (19 au 24 novembre
2024) – 26ème édition -
Pendant 9 jours, du 19 au 24 novembre 2024,
Aubenas a fêté le cinéma pour la 26ème année avec 80 films
programmés dans 11 salles à (Aubenas - 3 lieux), Vals, Thueyts et Lussas, des
rencontres avec des réalisateurs, des acteurs, scénaristes, décorateurs, etc.
un studio de cinéma ambulant, des tables-rondes, une librairie, des restaurants…
Pour ma part, j’ai pu voir 8 films :
Gondola, de Veit Hellmer
(2024) un film lettonien inclassable sans paroles
Flow, de Gints Zibalodis
(2024) un film d’animation post-apocalyptique
Un court-métrage réalisé par les élèves du
collège Georges Gouy (Vals-les-Bains) pendant la durée du festival
Je n’ai pas pu
aller voir des films que j’avais sélectionnés :
Crossing Istanbul de Levan Akin(2024)
Girl Picture d’Alli Haapasalo (2024)
Gloria
de Margherita Vicario (2024)
Green border d’Agnieszka Holland (2024)
La plus précieuse des marchandises
de Michel Hazanavicius (2024)
Le déluge de Gianiuca Jodice
(2024)
Le royaume de Julien Colonna
(2024)
Miséricorde d’Alain Guiraudie (2024)
Trois kilomètres avant la fin du monde
d’Emmanuel Pârvu (2024)
Vingt dieux de Louise Courvoisier
(2024)
Yurt de Nehir Tuna (2024)
J’ai renoncé à en voir certains,
en avant-première, qui seront programmés hors festival dans les prochains mois.
J’espère que, parmi ceux que je n’ai
pas pu voir, certains seront au programme lors du Festival Télérama (22-28 janvier
2025) ou du Printemps du cinéma en mars 2025…